Chapitre 13

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Laurel ouvrit les yeux et regarda autour d'elle. Rien à signaler. Elle risqua un regard vers son ventre, rien de nouveau, le pansement était bien en place. Voilà maintenant plusieurs jours qu'elle est enfermée ici. Elle n'est clairement pas en prison, c'est encore pire que ça. Elle ne sait pas qui l'a secourue et amenée ici. En tous cas il l'a bien rafistolée, même si elle reste faible. A chaque réveil elle trouve un nouveau sac posé au milieu de la pièce avec de la nourriture.

Elle se leva et s'y dirigea lentement. Elle regarda à nouveau toute la pièce, les murs, le plafond, tentant d'y déceler une caméra, un haut parleur, un micro, quelque chose, mais rien. Elle était dans une petite pièce d'environ 10m² sans fenêtres (seulement une ampoule au plafond pour la lumière) ni aucun meuble à part son lit, des toilettes et un lavabo. Le sol, les murs et le plafond étaient recouverts d'un carrelage blanc horrible à regarder, mais elle s'y était habituée.

Elle commençait à devenir folle. Elle avait soigneusement inspecté l'ensemble de la pièce et n'y avait décelé ni porte, ni trappe. Comment était elle arrivée dans cette boîte ?

Elle commença à se demander si ce n'était pas tout simplement la vie après la mort à laquelle elle avait droit après ce qu'elle avait fait. Mais peu de chance que l'enfer fournisse des denrées estampillées « Taco Bell »...

Elle mangea lentement, c'était la seule activité qu'elle avait, autant en profiter. Elle se leva et alla jeter le sac dans un coin avec les autres. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là. Aucune notion de temps ici.

Allait-elle finir ses jours ainsi ? Pourquoi la sauver pour la laisser dépérir ainsi ensuite ? Elle ne comprenait pas et commença à rire nerveusement.

Soudain, elle eut une idée pour forcer son geôlier à se montrer. Feindre d'être morte. Mais il fallait que ce soit crédible. Elle décida de simuler une intoxication alimentaire grave. Il fallait que ce soit progressif.

Elle commença à tourner dans la pièce en se tenant le ventre, avant de gémir doucement en se pliant en deux. Elle s'assit sur son lit le regard vide et au plus mal, avant de s'effondrer par terre. Elle remua dans un premier temps avant de totalement arrêter de bouger.

30 minutes après, qu'elle considéra être 2h, elle n'en pouvait plus et se releva.

Laurel : Non mais attendez alors il n'y a vraiment personne ? Personne ne me regarde ? Ne m'écoute ?

De toute évidence, non. On l'avait jetée aux oubliettes. Pourquoi ?

Elle passa plusieurs heures à ne rien faire, réfléchir, marcher en rond, parler seule...avant d'aller se coucher. Elle avait l'impression d'être là depuis plus d'un mois (5j en réalité) et n'en pouvait plus. Elle pensa à ses parents pour lui donner encore quelques forces et parvint à s'endormir...

Elle se réveilla, ouvrit les yeux. Rien n'avait changé. Ce n'était pas un cauchemar mais bien sa nouvelle vie. Elle se dit qu'elle aurait peut-être dû mourir noyée finalement...s'être donnée tout ce mal à jouer une prof naïve à Nevermore et à libérer Tyler tout ça pour rien parce que Tyler était tombé amoureux de Mercredi et que c'était visiblement un lien plus fort qu'avec son maître.

Mercredi...ce nom revenait sans cesse dans son esprit. Elle lui avait tout pris. Le peu de motivation qu'il lui reste pour sortir d'ici provient d'une volonté de vengeance très, très forte.

Elle se redressa et s'assit sur son lit. Le nouveau sac était là. Qui l'avait apporté ? Comment ? Elle n'avait pas faim. Elle préféra se rallonger.

Après quelques heures passées à cogiter sur le sort de Mercredi, elle se leva et se dirigea vers le sac. Habituée à son contenu, elle le déballa sans trop réfléchir. Mais son attention se focalisa d'un coup sur un petit papier au fond du sac.

Elle le sortit et le déplia. « Bien essayé ! ». Un frisson parcourut tout son corps, suivi d'un sourire. On l'observait bien. On ne l'avait pas abandonnée. Elle leva la tête et scruta chaque cm² des murs et du plafond. Rien.

Laurel : Je n'arrêterai pas. Je m'enfuirai d'ici, d'une façon ou d'une autre.

Elle commença à manger. Elle pensait tout d'abord que c'était une bonne chose de se sentir observée mais finalement ça la mettait assez mal à l'aise. Elle ne savait pas quel comportement adopter. Chaque mouvement la gênait, et elle n'osait plus du tout parler seule. Elle finit rapidement de manger et retourna vers son lit pour se cacher sous sa couette.

Elle décida alors de tendre un nouveau piège à son geôlier. Feindre le sommeil cette fois, et attendre qu'il lui apporte le sac. Elle se mis en position de sommeil et ferma les yeux, se concentrant pour ne pas dormir.

Elle ne pouvait s'empêcher d'ouvrir les yeux de temps à autres. L'absence de vision était assez désagréable et difficile à supporter. Surtout dans ces conditions. Elle lutta pour fermer les yeux et les maintenir fermés pour ne pas éveiller de soupçons.

N'en pouvant plus, elle finit par les ouvrir une nouvelle fois et se redressa d'un coup en voyant que le sac était là. Elle n'avait pas entendu le moindre bruit. Un silence absolu. En effet dans cette pièce, il n'y a pas de bruits de voisinage, de tic-tac d'horloge, ni rien. Un silence total. Qui contribue d'ailleurs sérieusement à la rendre folle.

Dans ces conditions, il lui paraissait absolument impossible que quelqu'un ou même une machine puisse apporter ce sac ici sans émettre le moindre son.

Le sac était pourtant là. Sous ses yeux. Elle n'avait pas faim mais voulait voir s'il contenait un papier. Oui ! Elle le déplia rapidement. « Allons Laurel, concentre toi ! La solution est sous tes yeux ! ».

Elle fixa le papier, choquée. La solution à quoi ??

Mercredi+TylerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant