SIXIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ i wasn't born to please you.

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J'assiste à mon cours de littérature quand mon téléphone se met à vibrer dans ma poche. Je mords dans ma lèvre en remarquant qu'il vibre plusieurs fois, signe que c'est un appel. Je devine qu'il s'agit de Harry. Ca ne peut être personne d'autre, tout le monde sait que je suis en cours, on a pas idée de me joindre à une heure pareille. Je lève la main en tenant ma poche pour que les vibrations ne s'entendent pas.


— Frances?
— Est-ce que je peux aller aux toilettes, s'il vous plait?
— Faites vite.

Je me lève et cours presque hors de la classe. Après avoir rejoins une cabine dans les toilettes, je sors mon téléphone de ma poche. Alors que je m'apprête à rappeler Harry, il me devance. Mon téléphone se remet à vibrer au creux de mes mains. Je décroche.

— Tu n'as pas répondu.
— Salut Harry, je vais bien, merci. Et toi, comment ça va?

Il soupire d'exaspération.

— Je suis en cours, là. Qu'est-ce que tu me veux?
— Il faut que tu ailles chercher mon costume au pressing. Ca ferme à 17heures30, alors traîne pas. J'en ai besoin pour ce soir, après être passée le chercher, tu me l'apportes.
— Comment je suis sensée sortir du lycée?
— J'en sais rien, tu te débrouilles? J'ai besoin de mon smoking, alors dépêche toi.

Il raccroche. Je donne un coup de pied dans la porte avant de sortir des toilettes, irritée. Il est déjà 16heures34. Je reçois un texto dans lequel il envoie l'adresse du pressing, alors que je marche dans le couloir pour retourner dans ma salle de cours. C'est à l'autre bout de la ville! Si j'y vais en vélo, j'en ai pour au moins trois quarts d'heure. Il faut absolument que je parte maintenant et je n'ai même pas le temps de passer par l'infirmerie. Je vais avoir des problèmes à cause d'un stupide smoking...

Je retourne en classe en tenant mon ventre, ce qui interpelle ma prof.

— Frances, est-ce que tout va bien?
— J'ai vraiment mal au ventre.
— Allez à l'infirmerie, vous êtes toute pâle.

J'ai toujours été hyper pâle... Comme quoi ça aide parfois de ne pas avoir un bronzage de rêve. Je rassemble mes affaires avant de m'échapper de la salle de cours. Je longe les murs dans les couloirs et me dirige vers la sortie le plus discrètement possible de manière à ne pas tomber sur un surveillant. Sans le passe de mon professeur, si quelqu'un du personnel me choppe, je suis foutue.

Une fois dehors, je jette un coup d'œil à l'heure. 16heures42. OK, il va falloir pédaler comme une forcenée.


***Je laisse tomber mon vélo devant l'entrée du pressing, me foutant complètement de savoir qu'il gêne le passage ou non. Je rentre en trombe dans la petite salle et m'approche du comptoir, à bout de souffle. Je lève mon index vers la femme qui se tient accoudée derrière sa caisse en train de grossièrement mâcher son chewing-gum, comme pour lui demander d'attendre que je reprenne ma respiration avant d'en placer une. Elle me regarde d'un air d'autoroute en haussant les sourcils, alors que je repose ma main contre ma cuisse, crachant presque mes poumons. Il est 17heures23. Bitch please.

— Bonjour, je viens chercher le costume de Harry Styles.
— Penny? crie la femme face à moi, sans me quitter du regard. Il nous faut les affaires du p'tit gars de One Direction, il y a sa bonne qui vient les chercher, là.

Mon cœur manque de s'arrêter. Sa bonne. Elle vient de m'appeler sa bonne... Mes yeux sont ronds comme des soucoupes. Si je n'étais pas sous le choc, je pense que je me mettrais à pleurer. On aura vraiment tout entendu. Déjà que je suis mal à l'aise d'être son esclave, alors me faire appeler sa bonne, là, ça dépasse toutes les limites! Je lui fais signe de s'approcher de moi, comme pour lui intimer quelque chose. Elle se penche par-dessus le comptoir en arquant son sourcil refait au crayon.

— Est-ce que c'est Harry qui vous a dit que j'étais sa bonne? je lui intime, un peu anxieuse.

Elle me regarde de haut en bas en faisant une espèce de grimace douteuse avant de finalement hausser les épaules.

— Nah... Il a dit qu'une fille plutôt mignonne viendrait chercher son costume. Il a précisé que tu porterais un uniforme et que tu avais un petit grain de beauté sous l'œil gauche... Il t'a appelé son « employée », mais bon, en gros t'es sa bonne, quoi!

La fameuse Penny traverse un rideau de perle dans le dos de la femme qui me parle, tenant deux tenues plastifiées entre ses bras. Je suis complètement sous le choc que cette femme me considère comme la bonne de Harry, même si... ouais, même si c'est pas totalement faux. Je suis aussi choquée d'entendre que Harry m'ait qualifié d'employée, qu'il me trouve mignonne et qu'il ait remarqué mon grain de beauté sur ma pommette.

— Il a dit que tu devais prendre cette robe aussi.

Je récupère les deux tenues en hochant la tête, me dépêchant de sortir d'ici avant que la femme à l'accueil ne soit encore désagréable avec moi. Je les salue rapidement avant de m'en aller et me débrouille pour tenir correctement les vêtements de manière à ce qu'ils ne se froissent pas. Je traverse la ville plus tranquillement cette fois, sans pour autant trainer et débarque chez Harry après un moment. Une fois encore, ce n'est pas lui qui m'ouvre. Cette fois, il s'agit de l'espèce de gars qui ressemble à Justin Bieber avec des gros sourcils et qui porte toujours des chemises à carreaux. Celui dans qui je suis rentré l'autre jour, dans le couloir. Je suis ravie de voir qu'il est habillé cette fois. Liam si je me souviens bien, il s'était présenté.

— Salut Frances!
— Bonjour...

Il remarque le costume au creux de mes bras et se pousse pour me laisser passer. Je rentre timidement comme à mon habitude et m'avance vers les escaliers. Ca me fait toujours quelque chose de rentrer dans cette maison. Pas tout le monde n'a se privilège. Avant même que je demande si Harry est là, il prend la parole.

— Harry ne va pas tarder à arriver. Il n'y a que Louis et moi pour l'instant. Tu peux aller poser tout ça dans sa chambre.

Je monte les premières marches avant qu'il ne m'interpelle à nouveau.

— On a fait du thé, si tu veux te joindre à nous.

Je me tourne pour le regarder et regarde ensuite Louis assis dans le même fauteuil que l'autre fois, une tasse à la main qu'il tend, comme pour faire signe qu'il boit à ma santé. J'esquisse un sourire en secouant la tête de manière négative. Harry n'aimerait sûrement pas que je prenne le thé avec eux. Même si je meurs de soif, j'aime mieux ne pas rester trop longtemps dans cette maison.

— Ce serait avec plaisir, mais je peux pas rester.
— Une autre fois alors, dit Liam visiblement déçu.
— Bien sûr, j'adorerais.

A la suite de mes mots, je monte rapidement les escaliers et m'engouffre dans la chambre sombre de Harry. Je dépose les affaires sur son lit et m'empresse d'ouvrir les rideaux ainsi que la fenêtre de manière à aérer la pièce quelques minutes. Je récupère ensuite les tenues pour les accrocher au porte-manteaux qui repose dans un coin de la chambre.

Quand je m'approche de la fenêtre pour aller la fermer, Harry apparaît au même moment, retirant sa veste et son écharpe qu'il lance sur son lit sans aucun soin.

— Bonjour Frances.
— Maître.

Ce nom l'interpelle, ce qui explique pourquoi il me fixe durant quelques secondes alors que je m'occupe de remettre les rideaux en place. Pourquoi j'ai dis ça? Pourquoi je l'ai appelé comme ça? Il semble aussi surpris que moi. Je rougis un peu en inspirant longuement, jetant brièvement un coup d'œil à mes ongles qui deviennent soudainement très intéressant. Je pense que nos récentes disputes m'ont apprises qu'il valait mieux se limiter au lien maître/esclave, puisque le simple fait de parler de nos vies privées fait des histoires. Je veux plus faire d'histoires, je suis clairement traumatisée par ce mec. Il pointe son costume et la robe pendus du doigt, sans me quitter du regard.

— M-Merci pour... pour les... trucs.

Je hausse les épaules en me dirigeant vers la sortie. Fuyons, camarades, fuyons tant qu'il en est encore temps! Avant de dépasser la porte, je me tourne pour le regarder. Il est dos à moi, face à son lit en train de taper un message sur son téléphone.

— Je suis d'accord pour faire ce que tu veux, Harold... Mais c'est la dernière fois que je quitte l'école en plein milieu d'un cours. Je vais avoir de gros problèmes. J'ai séché deux heures de cours aujourd'hui. J'ai des examens à la fin de l'année, j'peux pas me permettre de rater.
— Donne moi ton emploi du temps la prochaine fois... Je ferai attention, répond-t-il après un moment, visiblement absorbé par la rédaction de son texto.
— Merci.

Je m'empare de la poignée pour fermer la porte et m'en aller. Il m'interpelle avant que je disparaisse derrière celle-ci.

— C'est pas tout pour aujourd'hui.
— Comment ça?

Je rentre dans la chambre de nouveau, curieuse de savoir ce qu'il veut dire par là et passe ma main dans mes cheveux avant de baisser les yeux pour regarder le sol en remarquant qu'il défait sa ceinture, toujours de dos. Embarrassant.

— Tu m'accompagnes ce soir, j'ai pris la robe pour toi.

Je reste bouche-bée, ne sachant trop comment réagir. Il passe son t-shirt par-dessus sa tête avant de remettre ses cheveux en place. Il ne se tourne toujours pas, visiblement très peu gêné de se défeuiller devant moi. Je suis tiraillée entre l'excitation et l'inquiétude quant à sa déclaration. Je suppose que c'est une grosse soirée dans laquelle se trouvera de nombreuses autres célébrités, mais si il me demande d'y aller, c'est certainement parce qu'il veut que je sois à son service, pas pour être pendue à son bras et me pavaner auprès de lui... Ce serait trop beau pour être vrai.

— J'ai cours demain.
— J'ai besoin de toi ce soir.
— Ma mère ne me laissera jamais sortir... Surtout pas après avoir fait l'école buissonnière.
— Elle n'est pas obligée de le savoir... Débrouille-toi Frankie. Je veux que tu sois là.

Je soupire de frustration en levant les yeux au ciel. Je me demande ce qu'il ferait si je refusais et partais sur le champ. Mais je suis son esclave et j'ai pas mon mot à dire. Ça va pas être simple, mais j'imagine que c'est gérable. Je serai juste crevée demain matin.

— Parfait. Je viendrai me préparer ici, alors.
— Sois là pour 21heures30, on part d'ici à 22heures. Sois ponctuelle, Frankie.

Il retire ses chaussures en poussant un long soupir.

— Tu peux disposer.

Je m'apprête à m'en aller quand la petite description de la femme au pressing me revient en tête, ce qui me fait sourire. OK, c'est débile de repenser à ça. Je quitte la chambre avant que son pantalon ne tombe à ses chevilles et dévale les escaliers. Je salue Liam et Louis avant de passer la porte pour récupérer mon vélo et rentrer chez moi.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant