VINGT-TROISIÈME JOUR ❥ ❥ ❥

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Je soupire en faisant péniblement glisser les multiples posts à travers mon Dashboard de manière à trouver quelque chose à rebloguer. Nous entamons le dernier week-end des vacances, il pleut dehors et Charlie et Andreas avaient tout les deux quelque chose à faire aujourd'hui. Temps pourri, personne avec qui trainer dehors ou dans un café... Je passe donc mon temps libre à trifouiller mon Tumblr, zoner sur Twitter et manger des biscuits gras en soupirant devant la vie trépidante de mes amis Facebook. Je me suis préparée au cas où Harry aurait besoin de moi, mais il n'a donné aucune nouvelles.
Et sincèrement, ça m'étonnerait qu'il me contacte.

Je soupire une énième fois, à croire que je ne sais faire que ça et avant de quitter la page de mon Dashboard, mon regard s'arrête sur un gif set de Harry lors d'une interview. A en juger ce qu'il dit et la réaction de ses fans juste en dessous, le petit Styles est un vrai plaisantin!

C'est étrange. Connaitre personnellement une star, je veux dire. Pas que je connaisse Harry par cœur, hein. Mais je veux dire... Faire un tant soit peu parti de son quotidien. Par pur hasard. C'est le rêve d'un demi milliard de filles. Qu'est-ce qu'elles donneraient pour être à ma place? Je suppose que les choses se passeraient mieux pour elles que pour moi. Elles sont folles du bouclé. Elles lui obéiraient donc au doigt et à l'œil, puisque ce sont des fans... Elles feraient n'importe quoi pour leur idole. Harry est comme il est avec moi parce que je suis indocile. Je sais que c'est un facteur...

Je clique sur le lien de la vidéo d'où sont issus ces gifs et commence à regarder les multiples interviews que Harry et le groupe ont pu faire. Après tout, je n'ai que ça à faire... Autant apprendre à mieux les connaitre, mieux les cerner par le biais de ces vidéos – si seulement c'est possible. Je crois que si je suis rendue à ce point, c'est parce qu'au fond, ils me manquent un peu. De temps à autre, j'éclate de rire à la suite d'une remarque de Louis ou de Niall. Puis je change de vidéo et m'occupe d'en visionner une autre. Ce qui est barbant avec les interviews, c'est que les questions sont toujours les mêmes. Au bout d'un moment, c'est moi qui répond à la place des garçons. Soudainement, une chanson d'eux apparaît dans mes suggestions vidéos, celle-ci étant accompagnée de paroles. Curieusement, je clique sur le lien et commence à l'écouter. C'est vraiment différent de What Makes You Beautiful... cette espèce de truc commercial chanté par un boys band typique qui veut juste attiser la femelle pour faire entrer le $$$.

Cette chanson que j'écoute présentement a des paroles relativement profondes et la mélodie est vraiment belle.

Je n'attends pas et lorsque la chanson se termine, je me rends immédiatement sur un mon iTunes de manière à télécharger l'album et ainsi pouvoir l'écouter en entier. Je suis curieuse d'entendre de quoi ces garçons sont véritablement capables. Après tout, si Andreas apprécie leur musique, c'est que ça ne doit pas être trop dégueulasse. Puis de toute façon, je n'ai rien d'autre à faire...


***


— Ohhhh haaaw aïe wiiiiish dat waz meeeehhhh-eeeehhhh-eeeeehhhh... Ohh...

La musique se stoppe brusquement, me coupant dans la phrase que j'étais sur le point de chanter à tue-tête. Je me tourne vivement et me retrouve nez-à-nez avec mon frère qui frappe dans ses mains d'une manière totalement ironique. Je sens mes joues s'empourprer car j'étais précédemment au beau milieu de ma chambre, dansant comme une autruche, le casque sur les oreilles, les bras repliés contre ma poitrine en faisant une moue suppliante pour être en espèce d'accord avec ce que dit la chanson. Je me sépare de mon casque avant de me racler la gorge, ne sachant plus où me mettre. Heureusement qu'il ne m'a pas vu danser sur Up All Night...

— J'aurais du te prendre en vidéo, t'as autant de grâce que Susan Boyle quand tu danses, Sis.
— Arrête de te moquer de moi, je dis en quittant mon iTunes avant qu'il ne remarque ce que j'écoute. Ça t'arrive de frapper avant d'entrer?
— Crois moi que j'ai frappé un nombre incalculable de fois. Mais t'aurais même pas entendu l'Apocalypse avec ton casque.
— Qu'est-ce que tu voulais, Tom?
— Savoir comment t'allais. Ça fait longtemps que tu m'as pas donné de nouvelles... Tout va bien?

Je m'assois sur mon lit et hausse les épaules. Il me rejoint rapidement et passe son bras autour de mes épaules. J'adore quand il fait ça. Je me laisse doucement aller contre lui et ferme les yeux lorsque ses lèvres se déposent sur ma tempe.

— Tu chantais quoi?
— Une chanson...
— Merci Frankie pour cette précision cruciale. Merci mille fois, dit-il me pinçant le nez, un sourire moqueur pendu aux lèvres.
— C'était du... One Direction.
— Du... du quoi?
— One Direction.
— Tu veux parler de ce boys band là?
— Ouais, eux-mêmes.
— Et après, tu me dis que tout va bien... Mais non Frankie, dit-il d'un air complètement mélodramatique. Rien ne va... Rien ne va plus!
— Critique pas sans avoir jamais écouté, Tomi.
— Tiens, tiens. Tu les défends, en plus? T'es fan de cet aimant à chattes?
— Nan, mais... C'est pas si mauvais, ce qu'ils font. Bon, OK. C'est sûr qu'ils font beaucoup de chansons nous sommes un groupe hype de beaux gosses et on va faire mouiller ta culotte, du style : « j'te kiff baby, oublie jamais que c'est toi pour moi, ouais. J'suis fou amoureux de toi, t'es trop belle quand tu bouges tes cheveux, han yeah, j'te veux pour moi, han han, j'veux faire des nuit blanches et danser avec toi sous les étoiles mon babylove, alors laisse moi être ton boy, gurl ». Le genre de chanson qui fait fondre les petites demoiselles en mal d'amour. Mais il y a quelques titres ont le mérite de sortir du lot. Puis ils ont participé à un jeu de télé, alors leurs voix sont pas mauvaises et ça s'entend.
— Si tu le dis, Frances. Ça me blesse quand même un peu que t'écoute ce genre de truc. Je croyais t'avoir bien éduquée niveau musique. J'ai l'impression d'avoir manqué à ma tâche.
— Mais c'était juste écouté par curiosité...
— Oui, c'est comme ça que ça commence, par curiosité. Puis après, c'est un cercle vicieux. T'écoutes, t'écoutes, t'écoutes en boucle... Et pouf! Tu peux plus t'en passer.

Je soupire en levant les yeux au ciel. Je me lève et m'approche de mon ordinateur.

— Tiens, je vais te faire écouter les chansons qui passent le mieux. Tu sais qu'ils ont bossé avec Tom Fletcher. De McFly.
— Tu plaisantes? Tom Fletcher?
— Tom Fletcher.

Il arque un sourcil. Je sais que mon frère adore McFly. Je m'empresse de lui faire écouter I Want. Tout au long de la chanson, je ne peux m'empêcher de penser à Harold en train de la chanter. Cet idiot me manque. Je me demande ce qu'il fait en ce moment. Si il pense à moi, si il s'ennuie de moi. Si il a trop de fierté pour m'envoyer un message, pour me donner un signe de vie. C'est stupide, pas vrai? Être en manque de son bourreau. Je peux pas m'en empêcher, cependant.

Cette pensée m'arrache un frisson. Je me suis attachée à lui. Et le plus dur à admettre c'est que ma volonté de le maintenir désespérément hors de mon cœur tombe à l'eau. Je prends conscience que je serai incapable de l'oublier à l'issue de ces deux mois. Je serais incapable de faire une croix sur lui aussi rapidement que ce que je le voulais. Si il est tout ce à quoi je peux penser en ce moment, alors que nous ne nous voyons plus depuis deux jours à peine, alors qu'est-ce que ça risque d'être si nous ne nous revoyons jamais? Je suis foutue, putain. Complètement foutue.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant