DIX-HUITIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ i close my eyes and you are everything i see.

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C'est épuisant cette sensation à l'intérieur. Tout ces sentiments qui grouillent, qui tourbillonnent. Haine, compassion, colère, frustration, fierté, tristesse, humiliation, amour... J'ai l'impression d'être au cœur d'une guerre. Tout se mêle en moi, c'est comme si j'avais perdu le contrôle. Je me bats contre moi-même. C'est une bataille entre ce que je ressens et ce que je ne veux pas ressentir. Je suis tiraillée entre deux bords et c'est invivable.
C'est évident que je me mens à moi-même dans toute cette histoire. Que je refoule la plupart de mes sentiments, que j'en fais éclater au grand jour certains plus que d'autres. Pourquoi c'est si difficile pour moi d'admettre que je suis attachée à Harry? Il y a un tas de raisons en fait. Premièrement, il y a le fait que Jake m'ait quitté. Même si lui n'a pas attendu pour trouver quelqu'un d'autre, j'ai certain principes et attendre un moment avant de m'engager dans quelque chose de nouveau est important pour moi. Deuxièmement, Harry a été horrible avec moi depuis le début. Je peux pas apprécier mon bourreau, je suis rancunière, moi. Pas masochiste. Puis troisièmement, il ne m'appréciera jamais en retour. Harry n'est pas attiré par moi, il ne veut pas s'attacher et je ne suis certainement pas son type.

Je pars du fait que, plus je me mens à moi-même, plus ce sera facile de me détacher de mes sentiments quand il sera parti. Car mes sentiments n'auront jamais été dévoilés à proprement parlé, alors ce sera comme si ils n'avaient jamais existé. Si je m'attache à lui, ça veut dire qu'il gagne. Si j'étais véritablement amoureuse de lui, il pourrait m'avoir comme véritable esclave. Dévouée et à genoux pour lui.

Putain, ce serait le pire.

J'étends mes jambes dans la baignoire, de manière à les glisser sous l'eau chaude. Je soupire doucement en me laissant lentement aller. Je refuse de le laisser gagner. D'admettre ce que je ressens. C'est tellement confus en moi, de toute manière. Je serais incapable de mettre le doigt sur quelque chose de clair et de concret. De tout éclaircir. Jake me manque toujours et Harry partira du jour au lendemain pour ne jamais plus me recontacter à l'issue de ces deux mois. Tout ceci, toute cette situation avec lui n'est qu'éphémère. Je peux pas laisser mon cœur dicter quel chemin prendre. Je dois écouter ma raison cette fois, parce que si je me laissais porter par mes désirs, ce serait le coup à souffrir pendant des mois. Encore.

Il faut que j'enterre mes sentiments. Je dois me débarrasser de ce qui fourmille en moi. Je dois être naturelle avec Harry, agir de manière parfaitement normale, faire ce que j'ai à faire et partir sans y mettre mon cœur. Je dois me débarrasser de tout ce qui me submerge en ce moment. De tout ça. Je glisse ma tête sous l'eau et fixe le plafond pendant de longues secondes avant de laisser échapper l'air que j'avais gardé.

Non...

Bordel.
Non. Je suis incapable de faire abstraction de tout ça. Je peux pas, j'en suis totalement incapable...

Je ferme les yeux pour commencer à sombrer, lentement.

Soudainement, deux mains saisissent mes épaules pour me tirer hors de l'eau. Je me mets à tousser avant de prendre une profonde inspiration. J'ouvre péniblement les yeux et tente de réaliser ce que j'étais en train de faire. Après quelques secondes, encore à bout de souffle, je lève les yeux vers Harry qui me retient toujours, son regard désormais planté dans le mien. Je suis incapable de parler. Il glisse sa main sur ma joue avec un air sérieux sur le visage. Il déclare : « Tu ne peux pas noyer ce que tu ressens pour moi, Frances. Je serai toujours là. »



Je me réveille en sursaut à l'entente de ma sonnerie de téléphone et glisse mes mains sur mon visage en sentant mes yeux s'embuer de larmes.

Putain.

C'était un cauchemar. Je m'empare de mon portable et souffle doucement pour calmer les battements de mon cœur et pour ravaler mes larmes. Mes émotions me pèsent tellement que j'en fais des cauchemars. Tu ne peux pas noyer ce que tu ressens pour moi, Frances, je murmure avant de décrocher. Je ne connais pas le numéro.

— Allô?
— Wakey Wakey!
— Andreas?
— Coucou ma belle, bien dormi?

Je repousse mes cheveux en arrière avant de laisser échapper un long soupir.

— Bien dormi, je mens. Tu m'as pas appelé petit enfoiré. J'étais inquiète, j'ai cru que tu t'étais fait capturé par des farfadets ou que tu t'étais étouffé avec des Lucky Charms, un truc dans le genre.
— Je suis désolé princesse, c'est hardcore pour appeler ici. On a droit qu'à un coup de fil par jour et mes grands-parents m'ont harcelé depuis que je suis arrivé pour savoir comment ça se passait. Hier, j'ai réussi à appeler Charlie avant que mes grands-parents ne veuillent m'avoir. Et aujourd'hui c'est ton tour.
— Je suis contente de t'avoir au téléphone. Tu me manques.
— Tu me manques aussi! Je suis content d'entendre ta voix.
— Comment ça se passe en Irlande?
— C'est absolument génial, dit-il, plein d'entrain. Les cours sont trop intéressants, les profs sont excellents et les élèves sont hyper gentils. Il y a une bonne ambiance, l'endroit est beau, on s'y sent bien et c'est vraiment bien mieux que ce que j'avais imaginé.
— T'as rencontré quelqu'un?
— Non, bien sûr que non! Tu sais que je suis fidèle à Zayn... Mais j'ai le béguin pour mon prof d'histoire. Il est vraiment sexy, drôle, captivant. En plus il a de ces yeux... Ils sont merveilleux, Frances. Parfois je fais exprès de pas comprendre pour qu'il m'explique, il sent tellement bon et sa voix est vraiment suave, enfin... Il est forcément gay. J'ai le flair pour ça, tu me connais.
— Oui, ben... Arrête de renifler les gens et laisse ton professeur tranquille. Le flirt entre les élèves et les enseignants c'est interdit.
— Rabat-joie, marmonne-t-il. Tu sais que j'aime les fruits interdits...
— Oui mais vous risquez d'avoir des ennuis tout les deux. Tu touches qu'avec les yeux, Andy.
— Mais...
— Pas de mais qui tienne. Tiens toi à carreaux, sinon je viens te taper sur les doigts.
— Comment ça se passe de ton coté? Avec Harry, je veux dire. Charlie m'a dit qu'il te rendait dingue.
— J'ai pas trop envie d'en parler...
— Tant que ça? Je veux des nouvelles croustillantes quand je rentre! T'y échappera pas.
— Mouais...
— Parfait. Bon, je dois déjà te laisser... J'ai un temps limite avec le téléphone, un peu comme à la Star Academy. Prends soin de toi, d'accord? Je pense pas te rappeler, mais dès que je rentre, je passe te voir.
— D'accord, je t'attends. Tu vas me manquer jusque là.
— Toi aussi, princesse. A bientôt.
— Je t'aime.
— Moi encore plus, dit-il avant de raccrocher.

Je repose mon téléphone et me laisse aller en arrière pour retomber lourdement sur mon lit. J'arrive même pas à être heureuse d'avoir eu Andreas au téléphone. Mes pensées sont focalisée sur Harry. Bordel, quel cauchemar de merde... Quel cauchemar de merde!

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant