TEN ❥ ❥ ❥ CINQUANTE-QUATRIÈME JOUR.

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Je déglutis doucement et fronce légèrement les sourcils avant de frotter l'une de mes paupières. Je tourne lentement la tête en m'étirant légèrement et sens mon cœur bondir dans ma cage thoracique lorsque mon regard tombe sur la personne qui partage la moitié habituellement vide de mon lit.
Frances. Dans la position exacte dans laquelle je l'avais imaginé quelques jours plus tôt. Sur le ventre, paisiblement endormie, le visage enfoui dans le coussin, les bras glissés sous ce dernier, les épaules nues et ses cheveux partant dans tous les sens, retombant sur son front pâle, son dos et légèrement sur mon épaule. J'esquisse un sourire et me saisis de l'une de ses mèches en me tournant le plus doucement possible face à elle et joue avec ses cheveux pendant de nombreuses minutes en la regardant dormir, me remémorant la nuit qu'on a passé ensemble.

Je souris pour moi-même et redessine les courbes que font ses cheveux avant de lever les yeux vers son visage. Je sais pas trop si je dois la réveiller avec des baisers comme dans les films, ou si je dois doucement caresser sa peau, ou la prendre dans mes bras ou... attends, si ça se trouve elle est pas du matin et elle déteste les garçons collant dès le réveil, ou alors... OK, stop.

Je vais me rendre utile et je vais aller faire le petit déjeuner. C'est le genre de truc qui donne envie aux filles de rester après le sexe... je crois. Je me lève le plus discrètement possible, ramasse quelques fringues par ci par là et quitte la chambre. J'enfile mon boxer, mon bas de survêtement dans le couloir et descends les escaliers en mettant mon t-shirt pour me diriger dans la cuisine. Je remets rapidement mes cheveux en place et ouvre le frigo en gonflant mes joues, survolant les aliments du regard. Je sors la bouteille de lait et il y en a même pas assez pour remplir un bol. Je soupçonne Niall d'avoir fait ça, parce qu'il est le seul à boire à la bouteille comme un gros dégueulasse.

Je sors alors les œufs du frigo dans l'idée de faire des Eggs On Toast et ouvre le placard pour me saisir du pain de mie, mais bien évidemment, il n'y en a plus. Je passe mes mains dans mes boucles et fouille dans un tiroir pour sortir un papier et un stylo. Je m'appuie sur le plan de travail et me gratte la joue en mordant dans ma lèvre.

— Hum... Bon matin belle endormie..., je dis à voix haute avant de grimacer. Putain Harry, on est plus au Moyen Age, le chevalier courtois c'est plus à la mode..., je me dis à moi-même en mordillant le bout de mon stylo. J'vais pas non plus écrire 'salut belle gosse' avec des dollars à la place des S..., je murmure en parlant à la feuille, comme si c'était quelque chose de totalement normal. Bonjour Frances, j'essaye à voix haute et soupire en tapant ma tête contre le papier. Oui, très bien, rien de plus sérieux en réserve? On vient de passer notre première nuit ensemble et j'ai l'impression d'écrire une lettre au premier ministre..., je souffle. Bien le bonjour Frances Rose Williams De Pompadour, tant qu'on y est. OK.




"Hiya,
Excuse moi de ne pas être là à ton réveil, je partage malheureusement mon espace vital avec quatre morfales qui se croient seuls au monde dans cette maison et depuis quelques temps, je songe sérieusement à creuser un bunker sous la maison histoire d'y stocker ma bouffe, parce que tout disparaît trop vite ici, c'est déconcertant. Ouah. Je suis levé depuis cinq minutes et j'emploie déjà des mots hyper littéraires, je crois que tu déteins sur moi. Bref. Je suis parti acheter du lait et des toasts, je sais pas si tu préfères des céréales ou des œufs pour le petit déjeuner, alors je préfère prendre les deux. Je fais le plus vite possible. Si je ne suis pas rentré quand tu te réveilles, fais comme chez toi, d'accord?"




Je me relis, veillant à ne pas avoir fait de fautes et soupire en me demandant quoi ajouter. Je me mets subitement à rougir. Putain. J'ai envie d'écrire quelque chose de mignon, parce que je déborde d'affection, ce matin, mais je sais pas du tout quoi mettre. J'ai peur qu'elle se moque de moi et qu'elle me poursuive avec ça jusqu'à la fin de mes jours.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant