AU; I. the... meet-cute?

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— Putain..., je murmure en donnant le meilleur de moi-même pour faire partir la farine qui tâche ma jupe.


J'espère vraiment que ma mère a lavé mon pantalon d'uniforme sinon c'est mort. J'aurais pas le choix que d'aller en cours avec mon bas de survêtement, quelle angoisse. J'entends déjà les commentaires désapprobateurs d'Andreas.


Rime.


Je repasse devant la voiture de Jake en revenant de la poubelle et me penche gracieusement pour saisir le guidon de mon vélo, que j'ai vulgairement abandonné par terre il y a pas vingt minutes. Je souris fièrement face à mon chef d'œuvre. Wow. Je l'ai trop bien fait le m de massive douchebag. Je voudrais trop prendre un selfie devant la voiture et l'envoyer à mes meilleurs amis, mais ce serait envoyer dans la nature une preuve beaucoup trop incriminante. Je me suis pas renseignée sur ce que je risquais en vandalisant un bien personnel... donc le mieux, c'est de rester lowkey et le moins suspicieuse possible et prétendre jusqu'à la fin des temps que j'étais pas sur ce parking à l'heure du crime, mais dans mon lit en train de regarder Grey's Anatomy.


OK. J'enfourche ma selle rose bonbon après avoir replacé mon sac sur mes épaules et m'engage, pimpante, vers la sortie. Pimpante jusqu'à ce que j'atteigne l'angle mort d'une voiture pile au moment où elle recule. La collision me projette au sol et c'est mon genou qui en fait principalement les frais, amortissant toute ma chute. J'entends le métal de mon précieux destrier craquer sous la roue arrière de la Range Rover qui vient de me renverser et mon cœur craque, lui aussi, dans ma cage thoracique. C'est exactement la même caisse que celle de Jake. Sous ma jambe, du sang teinte les graviers sur lesquels j'ai ripé.


J'entends même pas le conducteur sortir de sa bagnole. En un battement de cils, mes épaules se retrouvent entre ses mains, mon regard dans le sien — et c'est la panique sur son visage, la p a n i q u e. Sans pouvoir le contrôler, j'explose de rire.


— Je t'en supplie, dis-moi que ça va. T'as cogné ta tête? Tu saignes! beugle-t-il et nous baissons tous les deux les yeux sur ma jambe. Ça pique.

— Karma instantané, je m'esclaffe en levant les yeux vers lui.Curly reste interdit, confus, perplexe, même pas trente secondes, avant que la panique ne fasse son grand retour sur son visage pour venir plisser son front.

— Quoi...? fait-il, stupidement.


Ses paumes me quittent lorsque je commence à me redresser doucement mais sûrement, au moins pour voir si je n'ai rien de cassé. Je grimace et geins pour en faire des caisses, mais en vrai, ça va. C'est pas comme s'il m'avait percuté à fond la caisse, non plus. Outre mon genou, tout va bien. Le sang a déjà commencé à sécher, d'ailleurs. L'éraflure est large, avec de différents niveaux de profondeur et remonte jusque sur ma cuisse. C'est moche et parsemé de plein de petits gravillons. Ça risque de laisser une sale marque.


— Laisse-moi t'emmener à l'hôpital.

— Jamais de la vie, ma mère me tuerait si elle savait que je suis dehors à cette heure-ci.

— Mais tu saignes.

— T'as assassiné mon vélo.


Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant