TRENTE-DEUXIÈME JOUR ❥ ❥ ❥

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Je n'ai pas eu de nouvelles de Harry de la journée. Ni de Charlie et ni d'Andreas, d'ailleurs. En général, on a l'habitude de se rendre chez l'un ou chez l'autre le dimanche, mais aujourd'hui, ils ne m'ont pas appelé. Même si je n'aurais pas pu sortir à cause de ma punition, le fait qu'ils m'appellent pour me proposer ou ne serait-ce que prendre des nouvelles m'aurait fait du bien... et que dalle. Rien que l'idée qu'ils passent l'après-midi ensemble et sans moi me contrarie, alors je fais tout pour éviter d'y penser. J'ai passé la journée sur mon devoir d'histoire que j'ai fini par boucler et je suis restée enfermée dans ma chambre à dormir ou à regarder la télévision, comme une loque. Le cerveau vidé par la rédaction de ma compo, je n'ai pas eu la force de réviser.
Bref, ça a été le dimanche de merde qui se respecte d'une fille privée de sortie, délaissée par ses meilleurs amis, avec la pluie Londonienne et les devoirs ennuyeux à rendre pour le lendemain en prime.

Enfin, ça c'était sans compter l'appel de Harry aux alentours de vingt-trois heures trente.

— Qu'est-ce que tu veux Styles? ça c'est ce que je lui ai dis quand j'ai décroché.
— J'te réveille?

J'ai l'impression qu'on a complètement inversé les rôles. Dans les premiers jours de notre pacte, Harry était le genre de personne qui appelait sans un bonjour, qui ordonnait quelque chose sèchement avant de raccrocher. Désormais, c'est moi qui décroche en parlant de manière exécrable et lui qui s'écrase.

— Non.
— J'arrive pas à dormir, Frances.
— Compte pas sur moi pour me déplacer cette nuit.
— Ah bon? Et si c'est un ordre?
— Je bouge pas de chez moi, Harold. Je suis formelle. Tu peux venir me chercher par la peau du cul, si t'as envie, je bougerai pas.

Il ricane dans mon oreille.
Frisson.

Je me tourne dans mon lit et jette un coup d'œil à l'heure qu'il est. Ca m'étonne que Harry soit couché si tôt. Je passe ma main dans mes cheveux avant de me redresser pour m'asseoir sur mon matelas. Je m'étire un peu avant de pousser un bref soupir. Je m'apprête à reprendre la parole quand le bouclé me devance:

— Viens faire un tour avec moi.
— Hors de question.
— Frances, juste quelques minutes... Une petite marche pour une bonne nuit de sommeil.
— Harry, je suis privée de sortie.
— C'est pas la première fois que tu fais le mur pour moi tout en étant privée de sortie, remarque-t-il passivement. S'il te plait.
— Je vais avoir des problèmes. Bois une tisane et mets-toi devant la télévision. Le sommeil viendra tout seul.
— T'as cru que j'étais une mamie, ou quoi? Je suis un jeune homme de dix-huit ans, j'ai besoin de me dépenser. Ça fait des siècles que je suis pas sorti. Viens avec moi.

Je soupire avant de me lever pour aller coller mon oreille libre à ma porte. La télévision est encore allumée dans le salon. Ma mère n'est pas montée se coucher.

— Ma mère ne dort pas encore.
— Il est trop tôt de toute façon.
— Quoi? Tu comptes sortir pour quelle heure?
— J'en sais rien. Plus tard. T'as cours demain?
— Quel jour on est demain, Harry?
— Lundi?
— Lundi, on est lundi. Est-ce que les lycéens ont cours le lundi?
— Arrête de me prendre pour un débile, Frances..., boude-t-il. T'es méchante.
— Mais c'est toi qui pose des questions idiotes, aussi...
— Idiote, toi-même. Bon, je te rappelle plus tard. Tiens toi prête.
— Harry, j'ai pas dit que j'étais d'accord.
— Alors je le dis pour toi : « Je suis d'accord. » A plus tard, Frankie!
— Harry Sty..., j'entends le bip de fin d'appel. Harry? Je décolle le téléphone de mon oreille et serre les dents en levant les yeux au ciel. Enfoiré. Il m'a raccroché au nez.


***


TRENTE-TROISIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ there is something wrong with your face.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant