QUARANTE-SEPTIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ don't go, i can't do this on my own.

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— Donc l'espace économique s'adapte à la Mondialisation.— C'est ça, fait Harry après avoir jeté un coup d'œil à ses notes. T'as bien appris. On enchaîne.
— Quoi? Non, t'as dis qu'on faisait une pause après celle là...
— Feignasse.
— C'est même pas ça... J'ai trop la dalle. Une petite pause, Styles.

Il lève les yeux au ciel avant de sortir les sandwichs qu'il a soigneusement préparé pour l'occasion. Il me tend l'un d'entre eux après avoir épluché le film plastique qui le renfermait.

— Ton sandwich, 5% de pain, 5% de beurre et 90% de fromage. Et pour moi, c'est 90% de charcuterie, miam, dit-il avant de mordre dans son repas.

Il est midi tapante et il fait incroyablement beau et bon aujourd'hui. Nous sommes installés sur les escaliers devant chez lui, prenant un bain de soleil en révisant tranquillement la dernière partie de ce foutu chapitre sur la Mondialisation. C'est un lundi férié aujourd'hui et comme d'habitude, il n'y a pas un rat dans le lotissement. Je m'appuie sur les jambes de Harry qui est assis quelques marches au dessus de moi avant de prendre une énième bouchée de mon met au fromage.

La baiser d'hier n'a pas changé grand chose entre Harry et moi. Excepté peut être notre proximité et la manière dont il me regarde. Maintenant, j'ai l'impression d'avoir un sens à ses yeux et c'est tellement valorisant et agréable qu'à chaque fois que je le surprends en train de me regarder, mon cœur dégringole dans mon estomac.

— T'as hâte de partir en Amérique?
— Pas des masses. Je trouve que ce pays change les célébrités qui n'y vivent pas. Qu'il a une mauvaise influence. Je saurais pas comment expliquer.
— Je vois ce que tu veux dire.
— C'est un bon tremplin pour nous, c'est difficile de percer là-bas et on l'a fait, alors c'est un honneur, mais... Il y a quelque chose de malsain.
— Je vois...
— Mais les fans sont cool où qu'elles se trouvent, alors je me focalise sur ça, sur les concerts et tout ira bien.
— Tu vas t'amuser.
— Je sais. Et toi, qu'est-ce que tu vas faire après tes examens?
— Je vais m'inscrire dans une fac de lettres et chercher quoi faire de ma vie, clairement, je dis dans un soupir en terminant mon sandwich.
— T'as pas l'air emballée.
— Mh, j'avale ma dernière bouchée avant de répondre. Je suis effrayée.
— T'as pas à l'être Frances.
— Mais je sais pas quoi faire de ma vie...
— Et alors? Ça viendra.
— On verra..., je dis en haussant les épaules.
— Dans le pire des cas, si tu trouves vraiment pas, je t'engage pour esclave à vie.
— Ew, non merci. C'est déjà insupportable de t'avoir sur le dos quelques heures par semaine, alors devoir t'obéir et faire tout ce que tu veux h24...
— T'es vraiment une sacré connasse Frances, je suis facile à vivre...
— Mais bien sûr...
— Tais toi de toute façon, j'ai pas demandé ton avis.

Je lui fais un doigt d'honneur avant de reposer ma tête sur ses genoux de manière à le regarder, toujours appuyée sur ses jambes. Il examine l'intérieur de son sandwich avant de reposer son attention sur moi.

— Tu crains la viande ou tu peux supporter?
— Hein? Comment ça? Je fronce les sourcils.
— Bah. Par exemple, si quelqu'un t'embrasse après avoir mangé de la viande, tu crains?
— Quelqu'un? Je demande en souriant malicieusement.

Harry me rend mon sourire et au même moment mon téléphone se met à sonner dans ma poche. Je me redresse et l'extirpe de mon jeans pour regarder le nom du correspondant sur l'écran. Je hausse les sourcils.

— C'est ma mère.
— Décroche, Frances.

Je soupire et m'exécute en levant les yeux vers Harry.

— Allô.
— Frances, c'est Maman.
— Je sais.
— Tu vas bien?
— Oui.

Elle soupire. Harry me donne un petit coup dans l'épaule.

— Sois plus aimable, Frankie, murmure-t-il, les sourcils froncés.

Je pince son bras en faisant la moue avant de jouer avec les coutures de mon jeans, mal à l'aise.

— Je te dérange?
— Je faisais une pause dans mes révisions, alors... non.
— Tu révises?
— Ça t'étonne? je demande presque ironiquement, ce qui pousse Harry à me lancer un regard noir.
— Non... Ecoute, je voudrais que tu rentres. Qu'on discute de ce qui s'est passé.

Je réfléchis un moment en mordant dans ma lèvre, les yeux rivés sur mes chaussures avant de lever les yeux vers Harry qui lui est pendu à mes lèvres, mâchant son sandwich la bouche ouverte, comme face à un écran de télévision, attendant le dénouement de sa série préférée. Je pouffe de rire avant de soupirer.

— Je... verrais.
— Frances, je regrette mon geste, j'ai vraiment besoin qu'on discute toutes les deux.

Harry frappe dans mon épaule une nouvelle fois, entendant visiblement tout ce que ma mère peut dire dans mon oreille. Je mords dans ma lèvre en le poussant en retour et me reconcentre sur mon appel.

— Je passerai.
— Bien, dit-elle dans un soupir de contentement. A plus tard alors?
— Oui, à plus tard.

Puis je raccroche et pousse Harry à plusieurs reprises, les sourcils froncés.

— Non mais toi...

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant