HUITIÈME JOUR ❥ ❥ ❥

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Au moment où je suis rentrée chez moi, la maison était toujours sombre et silencieuse. Ma mère et ma grand-mère dormaient toujours. Je me suis déshabillée, j'ai enfilé mon pyjama et je suis allée dans la chambre de mon frère pour me coucher dans son lit vide.
Il me manque souvent. Quand mon père est parti, il a été la seule présence masculine dans ma vie et malgré le fait que nous nous disputions souvent comme le font deux frères et sœurs, on était très proches, très complices. Il me défendait tout le temps à l'école et avant que ma grand-mère n'arrive, il faisait tout pour me distraire quand notre mère se mettait à pleurer parce que mon père lui manquait. Malgré tout ce qui a pu arriver, nous avons toujours été fourrés ensemble et depuis qu'il est parti pour l'Université, il me manque horriblement. J'essaye de passer le voir le plus souvent possible, mais je commence à me dire que maintenant qu'il y a Harry et notre pacte, je serais plus occupée à aller chez La Boucle, qu'à passer du temps avec mon frère.

Je n'ai pas refermé l'œil. J'étais parfaitement réveillée et avec les heures de sommeil que j'avais accumulé, il ne me restait plus qu'à attendre sept heures du matin pour aller prendre ma douche avant d'aller au lycée. J'ai donc passé les quelques heures que j'avais devant moi à regarder les dessins animés sur le câble d'un œil distrait, trop occupée à penser au contrat. Je déteste faire tout ce que je fais pour Harry dans le dos de ma mère. Quoi qu'elle serait complètement hystérique si elle savait que je sortais en pleine nuit. Je crois qu'elle m'enfermerait en haut d'un donjon ou alors elle engagerait un gars pour me surveiller. Le truc est que j'aimerais ne pas être privée de sortie. J'aurais moins de culpabilité à sortir si je n'étais pas consignée.

J'ai finalement perdu patience et je suis allée prendre ma douche aux alentours de six heures trente. J'ai eu le temps de me préparer convenablement et de bien me coiffer, moi qui suis tout le temps à l'arrache en général... J'ai pas spécialement besoin de me coiffer pendant des heures comme certaines filles, mes cheveux étant bouclés, ils font ce qu'ils veulent sur le sommet de ma tête et ça me va. On peut dire que j'ai de la chance à ce niveau là. Une fois prête, j'ai pris mon petit déjeuner avant de m'en aller pour rejoindre Andreas.

— Salut princesse!
— Frankie, tu as coiffé tes cheveux. C'est incroyable!
— Je me suis levée tôt ce matin, j'avais du temps à perdre. Jolies chaussures.
— Du temps à perdre, répète-t-il en levant les yeux au ciel. Ah oui, tu trouves? C'est des Prada... Je les ai payé tellement cher, si tu savais. C'est des vraies. J'avais presque peur de les mettre ce matin... Puis je me suis dis pourquoi pas, après tout. Il vaut mieux ça plutôt qu'elles pourrissent dans mon armoire.

Quand je vous dis qu'il est pire qu'une fille. Je tire un peu sur ma jupe avant d'attraper son bras, pour marcher près de lui. Je vous mentirais si je vous disais que je n'ai jamais craqué pour lui. J'étais amoureuse de lui au collège avant d'apprendre qu'il était gay. Puis il est devenu mon meilleur ami. Il ne l'a jamais su. Mon attirance pour lui. Charlie non plus. Mes sentiments se sont estompés avec le temps, quand j'ai compris que ce ne serait jamais possible.

— Elles te vont vraiment bien, Andy.
— Je suis content qu'elles te plaisent... Il tourne brusquement la tête vers moi. Alors au fait, du nouveau avec Harry? Tu t'es reposée?
— J'ai dormi comme un bébé, je suis en pleine forme aujourd'hui! Il m'a appelé au beau milieu de la nuit pour que je lui apporte à manger. Quand je suis arrivée chez lui, il dormait.
— Tu veux dire que tu sais où ils habitent?
— Oui, l'autre jour c'est ton préféré qui m'a ouvert la porte...
— C'est pas vrai?

Il me regarde, la bouche grande ouverte, posant sa main sur sa joue.

— Torse nu..., j'ajoute en voyant son expression, amusée.
— Tu déconnes?

Je secoue la tête de droite à gauche pour dire non. Il colle le dos de sa main contre son front en prenant un air mélodramatique.

— Je crois que je te déteste, soupire-t-il.
— Mais non tu m'aimes... Un jour, je t'emmènerai le voir en vrai.
— Tu ferais ça pour moi?
— Je ferais tout pour toi.
— T'es trop niaise, dit-il en me pinçant la joue avant de l'embrasser. C'est quand un jour?
— Et toi, t'es trop une groupie. C'est un jour... Avant le 22 mai.
— Niquer la voiture de Harry Styles a été la chose la plus cool que tu as jamais faite de ta vie, je ne cesserai jamais de le penser. T'es mon héroïne, Frankie.

Je lève les yeux au ciel en me mettant à rire. Nous rejoignons finalement Charlie qui nous attends proche d'un lampadaire. Nous avons l'habitude de faire la route ensemble. Andreas habite quelques maisons plus loin que moi, chez ses grands-parents et Charlie habite dans un HLM avec sa mère et sa petite sœur. Andreas a pour habitude de venir devant chez moi et Charlie nous attend toujours au niveau de ce fameux lampadaire avant que nous marchions jusqu'au lycée tout les trois.

Elle fait un doigt d'honneur à une voiture qui la klaxonne avant de se tourner vers nous pour nous sourire. Quand elle porte sa jupe, ses longues et fines jambes pâles sont les seules choses qui attirent le regard, plus encore que son visage ou sa poitrine. Et elle se fait klaxonner en permanence, ce qui l'agace au plus au point. Quand un garçon la regarde avec insistance, elle l'interpelle pour lui demander si il veut une photo d'elle, ou truc dans le genre, dans l'espoir de le mettre mal à l'aise ou quoi, juste pour qu'il détourne le regard. Elle a vraiment un sale caractère, mais sa répartie est tellement drôle!

— Charlie, tu vas jamais croire ce que je vais te dire!
— Dis toujours...
— Frankie va m'amener chez les One Direction un jour et pour de vrai! Je vais les voir en vrai!
— C'est absolument fantastique, dit-elle comme si ça l'enchantait réellement, alors qu'en fait... pas du tout.

J'éclate littéralement de rire car au départ, Andy croit vraiment qu'elle partage sa joie. Elle est vraiment méchante avec lui parfois... Il remarque finalement qu'elle se moque de lui, c'est pourquoi il la bouscule un peu, ce qui la fait rire à son tour. Ils sont toujours en train de se battre gentiment de la sorte. Ils sont clairement plus proches l'un de l'autre que moi d'eux. Il faut toujours qu'il y en ai un à l'écart dans un groupe de trois et celui qui est à l'écart dans ce groupe là, c'est moi. Je ne le vis pas si mal que ça... Je suis très attachée à ma solitude et j'ai cette relation avec mon frère qui compense la chose.

Je sens mon portable vibrer au fond de ma poche, ce qui directement, fait tomber mon sourire, alors que j'entamais une nouvelle discussion avec mes deux meilleurs amis. Harry – parce que je sais pertinemment qu'il s'agit de lui – connait pourtant mon emploi du temps, maintenant que je lui ai donné... Il avait dit qu'il ferait attention. Je fronce les sourcils en ouvrant le texto qui porte son nom.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant