VINGT-QUATRIÈME JOUR ❥ ❥ ❥

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Je me réveille en sursaut en entendant mon téléphone vibrer. Depuis quand est-ce que j'ai le sommeil si léger? Je frotte mes yeux et bâille avant de me saisir de mon cellulaire portatif et déverrouille le clavier pour remarquer avec stupeur qu'il s'agit d'un texto de Harry.


« Passe chercher Louis à la gare à 11h30 et dis lui de ma part que j'ai eu un empêchement et que je suis désolé. »


Pas de bonjour, pas de au revoir, pas de signature... J'ai nommé la froideur légendaire de Harry Styles dans toute sa splendeur. C'est un bon début. Ouais, après tout il a pris le soin de m'envoyer un message. Je me lève finalement et m'occupe tout de suite d'aller prendre une douche et de me préparer pour aller chercher Louis. Maintenant que j'ai mon permis, avec l'accord de mon frère, je peux emprunter sa voiture. Je vais pouvoir aller chercher Louis autrement qu'à pied. God bless.

Une fois prête et après avoir avalé quelques biscuits, je quitte la maison en prévenant ma grand-mère que je ne serai pas rentrée avant un moment et que je prends la voiture de Tom. Une fois derrière le volant et après avoir ajusté le siège et le rétroviseur, je boucle ma ceinture et me rends à la gare, là où Louis devrait arriver dans un peu moins d'un quart d'heure. Il fait beau dehors et je suis assez heureuse. Sans aucune raison apparente, d'ailleurs.

Une fois dans la gare, je commence à me demander comment je pourrais trouver Louis. Harry ne m'a donné aucune précision sur le train que prenait le mécheux, il ne m'a pas donné de numéro de quai, ni d'entrée. Seulement une heure et à en juger le panneau d'affichage, il n'y a pas qu'un train qui est supposé rentrer en gare à onze heures et demi. Je n'ai pas le numéro de Louis et si Harry a un empêchement pour venir chercher son meilleur ami, c'est qu'il ne doit pas être dérangé. Du moins, je suppose. Alors... comment je fais?
Je passe mes mains dans mes cheveux et souffle de nervosité. Si Louis ne voit pas Harry et décide de rentrer seul, Harry risque de me couper en deux, de me détester encore plus que présentement. Je ne sais même pas où aller. Cette gare est foutrement grande, bordel. Il est onze heures trente passé et je commence à sérieusement angoisser. Peut-être devrais-je attendre dehors, que Louis sorte et au moment où il se pointe, je l'aborde pour lui dire de venir avec moi, ou...

— Frances? fait une voix dans mon dos.

Je me tourne vivement, m'interrompant dans mes pensées et me mets à rire bêtement en me retrouvant justement face au garçon. Je ne peux m'empêcher de le prendre dans mes bras en soupirant de contentement. Il semble surpris par mon geste et se met à rire en frottant doucement mon dos. Je me recule finalement en replaçant quelques mèches de mes cheveux derrière mon oreille, les joues rouges.

— Ça fait longtemps qu'on t'a pas vu avec les gars, on commençait à s'inquiéter! Tu vas bien? Tu attendais quelqu'un?
— En fait, c'est toi que je venais chercher, Louis. Harry m'a envoyé un message ce matin en me disant qu'il avait un empêchement et que je devais passer à la gare à sa place. Il a dit qu'il s'excusait aussi.
— D'accord..., dit-il simplement. Je suis curieux de connaitre la nature de ce fameux empêchement. Il ajuste la lanière de sa petite valise qu'il tient par-dessus son épaule. Tu es venue ici à pied?
— Non, je suis venue en voiture. J'ai eu mon permis récemment!
— Ah, tu as réussi? C'est génial! La liberté d'aller où tu veux, tout ça...
— Ouais, c'est sûr que ça change une vie!
— Tu vas laisser tomber ton vélo, du coup..., remarque-t-il en se mettant à marcher vers la sortie.
— Non, je tiens trop à ma bécane. Disons qu'elle ne sera plus utile que pour les petits trajets.
— Frankie et sa bécane. J'ai cette éternelle image de toi en train de défaire ton vélo du lampadaire qui est planté juste devant notre maison d'un air tout gêné la première fois où t'es venue à la maison, alors qu'on te regardait tous comme si t'étais une bête de foire, par la fenêtre. Niall t'a trouvé méga belle, je me rappelle.— Gênant, de se rappeler de ça...
Nous arrivons à la hauteur de ma voiture et je m'empresse de l'ouvrir. Louis glisse sa valise à l'arrière et monte à l'avant, à mes cotés. Nous nous attachons et je mets le contact avant de quitter ma place de parking.

— Tu étais parti? je demande curieusement.
— J'avais besoin de voir ma famille. Comme on a eu un peu de temps libre, j'en ai profité pour aller à Doncaster, revoir mes sœurs et mes parents. Ainsi que mon meilleur ami. Et mes grands-parents. Et... pas mal d'autres personnes, en fait. J'aurais pu y aller en voiture, mais j'aime pas rouler tout seul et trop longtemps, alors j'ai voulu prendre le train. C'est plus simple, moins long, moins chiant. Et il y a moins de risque d'accident, c'est moins cher, je peux dormir et écouter les conversations des gens. C'est fascinant parfois... Enfin bref, j'avais envie de prendre le train.
— Je comprends. Tu as passé un bon moment chez toi?
— C'était trop court, ils me manquent déjà tous. Mais je suis content de rentrer à Londres et retrouver ces imbéciles qui me servent de potes. Ca fait un moment que t'es plus revenue, répète-t-il.
— C'est vrai, je réponds embarrassée. Je tâche de rester concentrée sur la route.
— Il s'est passé un truc avec Haz, hein?

Je ne dis rien. Louis soupire en passant sa main sur son bonnet.

— J'étais inquiet pour lui en partant, avoue-t-il. J'ai pris le train le douze au soir. J'ai un peu appelé Zayn qui est resté à la maison avec sa copine tous les jours depuis que je suis allé à Doncaster et il a très peu vu Harry. J'ai parlé avec Anne, sa mère, hier par messages et elle m'a dit qu'il n'était pas rentré chez lui, à Holmes Chapel. Donc il était forcément dans Londres. Et si il était pas à la maison... Ça veut dire qu'il a découché.
— T'analyses souvent ce que font les gars, comme ça? je demande, intriguée. C'est un peu flippant..., je dis sur le ton de la plaisanterie en m'arrêtant à un feu rouge. Je tourne la tête pour regarder Louis qui a l'air tout ce qu'il y a de plus sérieux.
— Il est distant avec nous depuis quelques jours. Quand Niall a osé lui demander ce qui allait pas, il a carrément pété un câble.
— Quand est-ce que c'est arrivé?
— Hum..., il fait mine de compter. Mardi soir. Le dix avril.
— C'est le soir où on s'est... engueulés, je constate avant de redémarrer au feu vert.
— Qu'est-ce qui s'est passé?
— Il s'est pris une cuite, comme tu dois le savoir. Il hoche la tête. Et il m'a appelé pour que je passe le chercher. On est rentré et il s'est passé certaines choses... rien de très important, tu vois. Il m'a juste dis quelques trucs sympas. Et comme ça lui ressemble pas, surtout pas avec moi, d'être sympa... Quand je lui ai raconté ce qu'il avait pu me dire, il s'est énervé et il a dit qu'il voulait plus me voir pendant un certain temps. Probablement parce qu'il avait honte, ou j'en sais rien... En tout cas, si Niall s'est prit une veste, c'est parce que j'ai énervé Harry.
— Je vois...

Un silence s'installe. Nous arrivons proche de leur maison.

— Tu sais, Harry tient beaucoup à toi, lâche soudainement le mécheux.

Je ne réponds rien. Je ne sais pas quoi répondre, à vrai dire.

— Je sais que son comportement te dépasse, mais... Il rit légèrement. C'est Harry. Il est un peu maladroit. Il a pas l'habitude d'être confronté à ce genre de chose...
— Quel genre de chose? je demande, un peu confuse par ses propos.
— Bah, hum..., je me gare devant chez eux avant de me tourner vers Louis. Nous nous regardons durant une poignée de secondes avant qu'il ne secoue la tête. Laisse tomber, j'allais dire une connerie. Je suis pas sûr que Harry veuille que je... que je..., Il fronce les sourcils. D'accord, conclut-il en attrapant ma main pour la serrer. Merci de m'avoir ramené Frankie. Tu conduis vachement bien, tu sais? Vachement mieux que Harry, dit-il en détachant finalement sa ceinture.
— Louis, tu allais dire q...
— Mais bon, il faut le comprendre le pauvre, me coupe-t-il brusquement et faisant passer son sac entre nos deux sièges pour le poser sur ses cuisses. Avec ses douze orteils, il a des pieds énormes, alors c'est un peu compliqué pour lui de faire la distinction entre les pédales qui se trouvent sous ses semelles.
— Harry a douze doigts de pieds?

Louis hoche la tête en faisant une petite grimace avant d'ouvrir la portière pour quitter le véhicule. Il me remercie une dernière fois à la hâte avant de s'en aller pour s'engouffrer dans la maison. Je me demande si Harry est là où pas. Qu'importe. Une fois que la porte se refermer derrière l'ainé de la bande, je n'attends pas pour m'en aller et rentrer chez moi.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant