NEUVIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ this is the dawning of the rest of our lives, on holiday.

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Ma grasse matinée. Je soupire de contentement en me levant de moi-même et m'étire de tout mon long avant de jeter un coup d'œil à mon téléphone. Il y a un texto de Harry. Rapidement mon cœur s'emballe. Il l'a envoyé il y a de ça au moins une heure. Je me redresse brusquement et ouvre le sms. Remarque, si ça avait été vraiment urgent, il m'aurait appelé, il aurait insisté. Peut-être qu'il s'agit en fait d'un texto gentil, comme celui d'hier matin.


« Salut Frankie, j'ai une journée chargée aujourd'hui. J'ai une interview et pas mal d'autres machins trop chiant à faire avec le groupe alors j'te laisse ta journée. Je sais que tu as cours, mais je pense que c'est déjà ça. J'espère que mon texto ne te réveillera pas, je sais que tu dors encore. A plus tard. Harry. »

Je ne prends pas la peine de lui répondre. De toute manière, je ne saurais pas quoi dire. Merci? J'aurais bien vite fait de le remercier demain ou tard ce soir, si jamais il m'appelle pour me demander de faire quelque chose de dur et épuisant. Je quitte ma chambre et descends directement dans ma cuisine de manière à prendre mon petit déjeuner.

— Bonjour, je dis de ma voix encore rauque avant de m'installer à table.

Ma grand-mère a fait du pain perdu.

— Bon matin, répond-elle en souriant largement.

Elle glisse une assiette sous mon nez, munie de la nourriture qu'elle vient de cuisiner, avant de s'installer face à moi pour continuer ce qu'elle a à faire. Ses activités varient selon les jours, aujourd'hui elle noircie les grilles de son sudoku. Ma grand-mère sait que je ne suis pas spécialement du matin alors elle attend que je me réveille bien comme il faut pour commencer à me parler. Ma mère et mon frère, eux, sont partis travailler. J'aime le vendredi matin car c'est un moment calme et sans pression.

Je mange silencieusement en prenant le temps de sortir du coaltar. Après avoir terminé, je débarrasse ma table, embrasse ma grand-mère et m'installe dans le canapé au salon pour finalement allumer la télévision. Sur quoi est-ce que je tombe... Je vous le donne en mille.

Le clip de What Makes You Beautiful. C'est étrange de voir des personnes que vous connaissez en vrai passer à la télévision. Liam avait une sacrée touffe! Je m'apprête à changer de chaîne quand je vois finalement Harry chanter, boucles au vent, ce qui en soit est assez drôle. Il a aucun bouton, peau zéro défaut, même en gros plan et tout. Hahaha, on nous prend vraiment pour des cons à la télévision! Finalement, je relâche la télécommande et reste comme fascinée par l'écran. C'est la première fois que je prends la peine de visualiser ce truc en entier. J'arque un sourcil en les regardant tous les cinq, marcher sur la plage tout sourire et s'amuser avec des bougies magiques, fricotant avec des filles. J'éclate de rire. Si Harry me chantait son solo en plein dans la gueule, je crois que je mettrais mes mains sur son visage en lui disant de prendre un tic-tac.

La musique n'est pas trop mauvaise en soit, mais si j'avais à télécharger leur album pour écouter leurs autres musiques, je ferais ça illégalement et je renommerais le titre de l'album pour qu'il ne soit pas reconnaissable sur mon iPod. J'aurais trop honte de me trimbaler avec ça dans mon baladeur. D'ailleurs, je pense que j'appellerai justement ce truc « l'album de la honte »... Ouais, ça sonne pas mal.

Le clip se termine et vient ensuite une chanson commerciale que je n'aime pas, ce qui me pousse alors à zapper. Je soupire doucement en me stoppant sur une chaîne de dessins-animés. Ma grand-mère vient me rejoindre et s'installe dans son éternel fauteuil. Nous commençons alors à discuter avant que je n'aille prendre ma douche pour être prête à aller en cours. Le vendredi est la journée la moins chargée de la semaine. En plus de ça, je suis en vacances ce soir... Je me demande ce que Harry me réserve pour cette période là... Je comptais me reposer et réviser. Je sens que ses petits services vont bousculer tous mes plans.

Jusqu'à maintenant, je visais la mention bien à l'issue de mes examens, aujourd'hui, j'espère m'en sortir avec, au mieux, mon diplôme.

Lorsque je descends de nouveau les escaliers, 'fin prête pour manger, ma mère est là et elle parle avec ma grand-mère de je ne sais quoi. Je la salue rapidement avant de m'asseoir. Andreas sera là dans un peu moins de vingt minutes, je n'ai pas le temps de manger tranquillement.

— J'ai décidé de retirer ta punition, me lance ma mère en déposant une assiette de légumes sous mon nez.

Je lève les yeux vers elle, incrédule. Si je pouvais, je sauterais de joie, mais j'ai trop peur de sa réaction. Si ça se trouve, elle va croire que je suis heureuse parce que je vais pouvoir flirter librement avec mon petit-ami imaginaire. Le truc qui me réjouit le plus en fait, c'est le fait que j'aurais plus à sortir en cachette avec autant de culpabilité.

— Tu es en vacances ce soir et je sais que tu vas souvent sortir pour aller étudier avec Andreas et Charlene... Ce serait stupide de te priver d'aller à la bibliothèque ou chez tes amis pour réviser. Je sais que tu es sérieuse et je pense que t'avoir privé de sorti t'a servi de leçon, même si ça a été relativement court. Je peux pas te consigner indéfiniment de toute façon, tu es trop sage pour ça...

OK, c'est ma journée aujourd'hui. Tout le monde est gentil avec moi, c'est la St Bisounours ou quoi?

— Merci, mum.

J'engloutis mes légumes avant de me lever brusquement pour récupérer mon sac, embrasser brièvement ma mère et sa mère pour finalement m'enfuir, rejoindre Andreas qui arrive à peine. Je suis pile à l'heure, cette fois et il me le fait remarquer. J'adore quand Andreas me dit que je suis ponctuelle. C'est vraiment ma journée, aujourd'hui, capiche?



***


Andreas, Charlie et moi sommes installés à une table dans un café pour célébrer notre premier soir de vacances. Comme nous avons fini relativement tôt, autant passer un petit moment ensemble avant de rentrer chacun chez soi.

— Bref! s'exclame ma meilleure amie pour changer de sujet. Tu fais quoi de tes vacances, Fran? questionne-t-elle subitement alors que nous étions en train de parler d'une fille qu'Andreas peut pas se blairer au lycée.
— Je reste là pour réviser et pour faire le larbin de monsieur Styles, et vous?
— Moi j'pars en France avec mes parents dans une espèce de château au beau milieu de nulle part, commence Charlene. Il y a genre tous les frères et sœurs de ma mère et plein de cousins à eux et plein de gens que j'ai pas envie de voir, ou que je connais pas, qui font partie de toutes ces familles composées et recomposées, enfin vous voyez le bordel? Ca veut dire plein de vieux à qui il faut faire la bise, plein de gosses qui piaillent et qui courent partout... L'horreur, quoi. Alors retenez juste que je vais m'enfuir dans une forêt sympa et calme quelque part dans le sud de la France pour faire mes fiches d'histoire et de littérature! C'est nos dernières vacances avant les exams et je pourrai même pas profiter de vous une toute petite fois... Je pars lundi matin à l'aube pour prendre le train.

Charlie a des origines françaises. Je me rappelle que quand nous nous sommes rencontrées elle avait un accent français très fort quand elle parlait. Aujourd'hui, il n'est plus si flagrant que ça, ou alors peut-être que je me suis tout simplement habituée. Quoi qu'il en soit, c'est toujours quelque chose qui plait aux garçons quand ils l'abordent.

— Et toi Andy?
— Je pars dans une école en Irlande pour continuer de travailler, hum, ce dimanche. Mes grands-parents veulent à tout prix que j'ai mes A-levels alors ils m'expédient là où tout est orange et vert pour toutes les vacances. Le truc cool c'est que c'est une école privée dans laquelle il n'y a que des garçons..., dit-il malicieusement en haussant les sourcils.
— Ils ont pas les mêmes vacances que nous les irlandais? s'étonne Charlie.
— Si, si. Mais là où je vais c'est un peu comme une colonie, s'tu veux... Sauf qu'on fait des cours au lieu de faire des activités.
— Ah, je vois. L'éclate totale, en gros!
— C'est ça... Bon, ce ne sera pas les meilleures vacances qu'on va passer, mais il faut se motiver en se disant qu'après ça, on a nos exams et on est libre, je déclare.
— Yeah dude! s'exclame Andreas avant de boire une longue gorgée de son chocolat chaud.

Le silence retombe et j'en profite pour jeter un coup d'œil à mon téléphone. Pas de nouvelles de Harry aujourd'hui. Je me rappelle soudainement qu'il avait des choses à faire avec son groupe. Je me rends compte alors avec un certain étonnement que penser à lui devient quelque chose d'automatique. Je suis presque gênée d'avoir regardé mon téléphone pour savoir si je n'avais pas eu de nouvelles de lui. Je soupire.

J'aimerais tellement, tout comme mes deux meilleurs amis, faire quelque chose de mes vacances plutôt que de rester coincée ici, à Londres. Le pire n'est pas tellement le fait de rester dans cette ville, parce que Londres c'est cool... En fait c'est surtout le fait d'être seule, sans eux. J'ai toujours mon frère, mais il ne risque pas de trainer avec moi tout le temps. Il est quasiment jamais là, comme il a l'habitude de sortir avec ses amis, ou de partir de la ville pour aller à des festivals bizarres ou à des soirées. Ma mère va m'interdire de sortir trop fréquemment pour que je reste concentrée sur mes études, alors c'est clair, ces vacances vont être vraiment affreusement pourraves...

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant