FOUR ❥ ❥ ❥ TREIZIÈME JOUR.

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Pour la première fois depuis que Violet habite dans son immeuble pourri, je me gare ailleurs que sur le parking sur lequel j'ai rencontré Frances. Je marche rapidement le long du trottoir désert et sombre, mal éclairé par la lumière des lampadaires et m'engouffre dans son bâtiment pour regagner son ascenseur gras qui pue la pisse. J'appuie sur le bouton qui mène à l'étage auquel elle vit avec le coude avant de glisser mes mains dans mes poches. Et dire qu'on a fait l'amour là dedans... Heureusement qu'on a pas chopé le quimphus ou la pécolle ou je ne sais quoi, parce que c'est vraiment dégueulasse. Rien que l'idée de respirer l'air d'ici me donne envie de vomir. Je frissonne de dégoût avant de sortir de l'élévateur et traverse le couloir sans faire de bruit.

Ça va faire deux semaines qu'on s'est pas parlé. Puisqu'elle a passé son temps à rejeter mes appels, j'ai arrêté de m'acharner et je n'ai plus tenté de la joindre du tout. Je me suis probablement un peu trop concentré sur Frances...

Je frappe à la porte de son appartement et attends patiemment qu'elle vienne m'ouvrir. Après une poignée de secondes la porte s'ouvre sur elle et lorsque ses yeux se posent sur moi, son visage s'illumine avant de s'assombrir brusquement. Elle se racle la gorge en prenant un air faussement agacé.

— Tiens, tu te rappelles que j'existe.
— Pardonne moi d'être dans le boys band le plus populaire de l'Angleterre et de préparer une tournée, je rétorque avant d'esquisser un sourire. Je sais que je t'ai manqué et que t'es contente de me voir, je reprends doucement en m'appuyant sur l'encadrement de la porte pour me rapprocher d'elle.
— Tu racontes n'importe quoi, dit-elle en regardant ses pieds.

Je fais lentement glisser mon doigt le long de son nez avant d'appuyer sur le bout de ce dernier.

— Tes expressions parlent pour toi, Violet. Laisse moi rentrer.
— Je sais pas si tu le mérite... tu m'as blessé.
— Je suis venu pour m'excuser.
— Vraiment?

Je hoche la tête et souris légèrement lorsqu'elle lève les yeux vers moi. Après quelques minutes passées à s'échanger de longs regards, je sens ses fins doigts glisser entre les miens et souris davantage en la sentant m'attirer à l'intérieur de chez elle.




QUATORZIÈME JOUR ❥ ❥ ❥


J'ouvre péniblement les yeux et fronce les sourcils avant de me redresser brusquement, reconnaissant les vibrations rythmées de mon téléphone provenir de la poche de ma veste. Je me tourne et tombe sur Violet, endormie sur le ventre près de moi, ses cheveux retombant sur son visage et le dos démuni de couverture, la peau encore chaude de nos récents ébats. Il doit être quelque chose comme minuit, une heure du matin à tout casser. Je me lève après avoir doucement repoussé les draps, veillant à ne pas réveiller Violet pour enfiler mon boxer et me saisir de mon portable.


"Personne C ou T alors si par exenmple tétais par hasar près dun KFC ramène moi a manbger parce que C la dèche a la maisdon kiss kiss hairy stoyles"

Je soupire d'exaspération. J'arrive pas à croire que ce type trouve le temps de se bourrer la tronche. En pleine semaine, en plus de ça. Je souffle et me redresse pour remettre mes vêtements. Une fois prêt, je m'approche du lit et m'accroupis près de Violet pour embrasser sa joue.

— Tu t'en vas, murmure-t-elle, les yeux toujours clos.
— Oui. On se voit samedi?
— Appelle moi, fait-elle avant de se rendormir.

J'embrasse son visage une dernière fois en caressant ses cheveux avant de me lever pour m'en aller.

Après avoir regagné ma voiture et après avoir tourné dans la ville pendant près d'un quart d'heure, pour trouver une épicerie ou un fast-food d'ouvert histoire d'assouvir les besoins de mon pote l'irlandais, je laisse tomber, trop fatigué et trop blasé pour continuer de conduire. Il faut que je dorme, ça serait con que je provoque un accident en m'endormant au volant.

Je quitte donc le centre ville et plutôt que d'aller directement à la maison, je me gare devant chez Frances la mort dans l'âme et fouille dans ma boite à gants pour tomber sur une lettre qu'une fan m'a donné la dernière fois que je suis sorti du studio. Je m'empare ensuite d'un marker que je garde toujours dans ma voiture au cas où. Je sors la lettre de l'enveloppe et la coince dans mon pare-soleil, me disant que ce serait bien si je la lisais un jour.

Je déchire un morceau de papier qui appartient au livre qui était, lui aussi, dans la boîte à gants quand j'ai acheté ma voiture et note mon numéro de carte bancaire sur ce dernier avant de glisser le tout dans l'enveloppe. Je la referme précautionneusement après avoir écrit le nom de Frances dessus et sors de ma voiture pour la déposer dans sa boîte aux lettres.

Fatigué, je roule avec vigilance jusque chez moi et une fois dans ma chambre, je me déshabille rapidement et me couche dans mon lit, sans prendre la peine de prendre une douche ou quoi que ce soit d'autre.


***

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant