NINE ❥ ❥ ❥ QUARANTE-QUATRIÈME JOUR.

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— Is the proof that love's not only blind but deaf, je chante à voix haute à l'unisson avec Frances et la regarde en souriant, l'écoutant refaire les riffs avec sa bouche.— Je suis contente que tu sois venue m'aider à réviser aujourd'hui.
— C'est vrai?
— Ouais...
— Je suis content d'être là, moi aussi.
— C'est vrai?
— Ouais...

C'était vraiment une bonne journée. Ça peut sonner bizarre, mais j'adore regarder Frances travailler. La manière dont ses lèvres se contractent quand elle écrit, la manière dont elle remet ses cheveux derrière ses oreilles quand elle lève les yeux pour me regarder, la manière dont elle sourit en tentant de rester concentrée quand je dis des petites boutades. Elle est vraiment intelligente et c'est évident qu'elle a énormément bossé cette année. Ses cours sont ennuyeux comme la pluie, mais elle les connait bien et on avance vite. Je crois que le fait qu'elle soit si assidue fait que je suis encore plus attiré d'elle. Encore une facette de sa personnalité qui me fascine.

— Harold?
— Mh?
— Tu vas pas t'éloigner, hein?

Mon cœur bondit dans ma cage thoracique. Elle se tourne pour se mettre face à moi et sans trop réfléchir, j'en fais de même. Je la dévisage longuement tout en sentant mon sang pulser dans mon cou, désagréablement. Je suis nerveux.

— Quoi?
— Quand on se rapproche, tu t'éloignes. Tu te rappelles, je t'en ai parlé dans ta salle de bain l'autre fois.

Je frissonne à l'entente de ses mots ainsi qu'à l'entente des premiers accords de la chanson qui résonne dans nos oreilles, à présent. Je mentirais si je disais que je ne pense pas à elle à chaque fois que je l'écoute. Elle tend la main pour changer et je l'en empêche rapidement.

— Laisse, je souffle. Puis elle lève les yeux vers moi pour me regarder de nouveau. Je ne vais plus... m'éloigner de toi. J'ai bien compris, avec ce que tu m'as dis... que c'était vraiment pas la bonne solution. J'ai plus envie de faire ça.

Un silence s'installe. J'ai affreusement envie de l'embrasser.

— Harold, commence-t-elle et je lève les yeux vers les siens avant qu'elle ne me surprenne à fixer ses lèvres. J'ai senti que la chose que je t'ai dite juste après, comme quoi tu faisais ça pour que je ne m'attache pas à toi... C'était pas ça, pas vrai? Dis moi... Dis moi pourquoi tu fais ça. Vraiment.

C'est trop brouillon dans ma tête. Je serais incapable d'expliquer ça rationnellement. La vrai raison est que j'ai peur. Je suis terrifié. Cette fille me trouble et m'effraie. Je suis amoureux d'elle et mes sentiments me font peur. J'ai peur qu'elle ne m'aime pas en retour. J'ai peur que mon métier nous éloigne si jamais quelque chose état possible entre nous. J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose. J'ai peur qu'elle se lasse de moi. J'ai peur de faire des erreurs. J'ai peur qu'on souffre tous les deux et je me protège, je nous protège... de tout ça.

Je sais que c'est pas la meilleure manière d'agir et je me sens affreusement coupable de la fuir à chaque fois... J'ai pas le courage de lui expliquer pourquoi je fais tout ça.

— Tu vas trouver ça con.
— Non, promis... s'il te plait.

Et elle a cette emprise sur moi... La lueur dans ses yeux. Je peux même pas protester, je ne peux même pas essayer de mentir. Je me racle la gorge.

— Quand je vois comment les fans réagissent par rapport à la relation de L..., Non. Pas comme ça Harry. Si je commence à nous comparer à Louis et Eleanor elle va comprendre que je voudrais la considérer comme ma petite amie, c'qui n'est pas totalement faux, mais je peux pas... Comment dire... Je... je voulais te protéger des médias. Si... si on se rapproche, si on se fait voir, les gens vont finir par se poser des questions. Personne ne sait véritablement où on habite, mais on est à l'abri de rien. Je voulais pas t'imposer ça... Déjà que je te mène la vie dure...

20/20 pour la confusion Harry.

— Harry, ce que tu dis... C'est... incohérent, répond-elle, troublée. Tu me réponds pas, là... si?

Dommage que le toit ne soit pas plus haut, je me serais probablement jeté à l'heure qu'il est... Je pousse un soupir de frustration. Je prends mon courage à deux mains et la fixe dans les yeux. Je ne pourrais pas m'expliquer autrement qu'en lui avouant tout ce que j'ai sur le cœur, je suppose...

— En fait, je voulais te protéger et... me protéger, moi aussi. De. De toi.
— De moi?

J'aspire de l'air dans l'idée de lui dire d'une traite que je la fuis parce que j'ai des sentiments pour elle et que j'ai du mal à me débrouiller avec tout ça, quand sa mère nous interrompt en frappant à la fenêtre. Frances et moi nous redressons au même moment et je retire l'écouteur de mon oreille en poussant un bref soupir. J'imagine que les aveux, ce sera pour une autre fois.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant