QUARANTE-CINQUIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ the taste of your lips was a subtle hint.

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"Bonjour mademoiselle. Les garçons sont pas là, aujourd'hui... Et j'ai envie de jouer aux jeux vidéos. Tu connais la suite. Je t'attends."


Harry et moi avons passé une bonne partie de la soirée, hier soir, à parler par texto et il m'a énormément remonté le moral quand je lui ai raconté ce qui est arrivé avec ma mère après son départ. Ensuite, je me suis endormie dans les bras protecteurs de mon frère et même si c'était plus ou moins inconfortable au départ, j'ai passé une bonne nuit. Je me sens bien mieux ici qu'à la maison et savoir que je vais passer l'après-midi avec Harry à jouer aux jeux vidéos, me fait affreusement plaisir. Ça me changera les idées, au moins... Je ne penserais pas à ma mère, aux études et à ces horribles impressions que j'ai d'être délaissée.

Je me prépare rapidement en piochant dans quelques vêtements que j'ai pris de mon armoire hier et une fois prête, je rejoins mon frère et son coloc dans la cuisine. Tom a toujours été très bon en langues. Il parle très bien le français, en plus de l'espagnol. Je ne sais plus pourquoi ils sont colocataires tout les deux, mais de ce qu'il m'a dit de lui, ils s'entendent très bien.

— Maman a appelé ce matin pour savoir comment tu allais, lâche Tom après avoir terminé sa conversation avec son ami. Elle était inquiète. Elle est désolée pour son geste.
— D'accord.
— Tu comptes rentrer quand?
— J'en sais rien. Je trouve ça idiot qu'elle passe par toi. Si elle a quelque chose à me dire, elle m'appelle sur mon portable. Elle m'a vu le reprendre hier soir. Je trouve ça puéril et simple de sa part. Ça m'énerve.
— Hm.
— Mais si je dérange, je peux aller ailleurs.
— T'es dingue, Sis. Mi casa es su casa, dit-il en riant un peu avant de donner un coup de coude dans le bras de Iñigo, son colocataire qui se met à sourire en comprenant finalement quelques mots de notre discussion.

L'espagnol se met à hocher la tête avec entrain avant de me tendre un croissant. Je m'en empare en le remerciant d'un signe de tête et après avoir récupéré mon portable, je m'approche de mon frère et embrasse ses cheveux en bataille.

— Je vais voir quelqu'un.
— Tu rentres quand?
— J'en sais rien, plus tard. Je t'appelle.
— D'accord, fais attention à toi. A plus tard.
— A plus!


***Je frappe à la porte de la maison et quelques secondes après, Harry vient m'ouvrir, tout sourire.

— Rentre.

Je frappe dans son épaule en rentrant et retire mes chaussures avant de le suivre dans le salon.

— Prête à te prendre la raclée de ta vie, Frances?
— Ça se voit que tu me connais pas pour dire des trucs pareils...

Nous commençons par jouer à Mario Kart et autant vous dire que Harry est le plus gros tricheur et le plus gros mauvais perdant de tous les temps. Il appuie sur les touches de ma manette avant de rentrer dans mon épaule et m'écraser sous son poids pour me distraire de l'écran et me faire perdre face à lui. Et quand j'ai le malheur de tirer mon épingle du jeu et de gagner, il lance sa manette par terre et part dans la cuisine pour revenir avec de la bouffe ou quelque chose à boire. Rapidement, la table basse se retrouve recouvertes de papiers de biscuits, de miettes et de canettes de Coca-Cola ou de bière vide.

Ensuite nous enchaînons avec Halo, et là, c'est la meilleure partie de l'après-midi, je crois. Harry. En ligne avec des gens. Et un micro. Ce type est tellement idiot que je suis incapable de me concentrer sur le jeu, tellement je ris. Quand je joue avec Tom, on est affreusement sérieux, parce qu'on a envie de gagner, mais là... de jouer avec Harry qui fait absolument n'importe quoi... c'est hilarant.

— Mais les types sont dans notre équipe, pourquoi ils me tirent dessus? panique-t-il.
— Ils te tirent pas dessus Harry.. T'es juste... t'es juste nul...
— Décapitation! hurle-t-il en remettant sa mèche en place. Est-ce que le casque écrase mes cheveux? Est-ce que j'ai l'air débile?
— Casque ou pas, t'as l'air débile, mais pour répondre à ta question, non, ça écrase pas tes cheveux...

Il tire sur mes cheveux en riant avant de se reconcentrer sur l'écran de télé.

— Harry, mais qu'est-ce que tu fous... t'es juste là comme un con, sans rien faire, avec un marteau dans les mains...
— C'est pas un marteau, c'est une machette.
— Ahhhh... Au temps pour moi, c'est vrai que ça change tout, je fais ironiquement en appuyant sur les touches de sa manette avant qu'il ne l'éloigne de ma portée.
— Frances-euh...

Je ris et lui donne un coup d'épaule en gardant les yeux rivés sur l'écran.

— Frankie, je suis juste derrière toi et quelqu'un est... en... train.... de... de nous tirer dessus, putain! Dégage, bordel, mais arrête toi!
— C'est moi qui prend tout, idiot, pourquoi tu hurles...
— Mais justement, ah! AH! Frances, Frances, meurs pas! s'exclame-t-il en se levant pour s'approcher de la télévision.
— Harry... Harold, qu'est-ce que tu fous? j'éclate de rire. Je suis décédaïde.

Il se tourne vers moi avec une toute petite moue avant de me regarder d'un air désolé. Puis il revient s'asseoir. Nous retombons dans le jeu et après quelques minutes de silence et après avoir regardé la partie de l'écran qui appartient à Harry, je reste bête.

— Comment t'as fais pour tuer toutes ces personnes?
— Je les ai frappé avec un marteau, chante-t-il en se dandinant sur lui-même.

Je soupire et lève les yeux au ciel en me reconcentrant sur mon jeu. Après quelques minutes, je cligne des yeux en laissant la manette retomber sur mes genoux, sur le cul.

— Je crois qu'on vient de se tuer tout les deux. Ce qui est assez romantique... dans un certain sens.
— Mais pourquoi tu m'as tiré dessus, connard...

Il éclate de rire avant de pointé son casque du doigt.

— Frances, quelqu'un est en train d'écouter What Makes You Beautiful!

Je lève les yeux au ciel une nouvelle fois avant de me replonger dans la partie alors qu'il se met à danser et chanter à côté de moi.

— Concentre toi, Homme.

Et là, Harry commence à faire n'importe quoi.

— Pardon, pardon, pardon, qu'est-ce que j'ai fais, quoi, qu'est-ce que...
— Harry, appuie sur B, appuie sur B, putain!
— Mais... oh, ça marche.
— T'es vraiment stupide.
— Mais tu m'as fais peur, bouffonne, c'est pas ma faute!
— Comment ça je t'ai fais peur? J'ai rien fais! J'étais même pas à côté de toi!
— Mais si... Lis ma peur dans mes yeux, Frances, dit-il en s'approchant de moi pour plisser les yeux sous mon nez.

Je repousse son visage en riant, complètement désespérée.

— Je viens de tuer quelqu'un, dit-il fièrement en se remettant à peine dans le jeu.
— Harry... Quelle personne célèbre mettrais-tu dans ce jeu, au milieu d'un champ de bataille, sans défense?
— J'en sais trop rien... Probablement, hum... Le groupe The Wanted. Et toi?

Je hausse les épaules en protégeant Harry d'un adversaire sur lequel je tire sans que le bouclé n'y fasse attention.

— J't'y mettrais toi..., j'explose de rire en pointant la télévision du doigt. Qu'est-ce que tu fous?
— Je te tire dans la tête, répond-il du tac au tac, avant de carrément me faire exploser. Oops.

Je le pousse de toutes mes forces avant de frapper dans son épaule, ne pouvant m'empêcher de rire en le voyant se marrer.

— Petit con.
— C'est toi qui veut me mettre dans ce jeu, espèce de traîtresse.

Il se redresse et masse sa propre épaule comme pour apaiser l'endroit où je l'ai rué de coups. Nous reprenons le jeu et après quelques minutes, lorsque Harry se fait tuer une nouvelle fois, il laisse tomber sa manette au sol, quitte son casque et se lève, complètement hors de lui pour marcher comme une racaille jusque dans la cuisine. Il se met à crier comme un homme de cro magnon avant de revenir et se mettre devant la télévision pour m'empêcher de voir l'écran un sourire malicieux pendu aux lèvres, ce qui me frustre énormément, sachant que j'étais en train de me faire tirer dessus.

— Bouge de là, Harry, putain. Lève toi! Mais lève toi!

Puis il éteint la télévision et là, c'est le drame. Je le regarde d'un air d'autoroute avant de me débarrasser de mon casque pour me lever et lui courir après.

— Frances... Frances, me fais pas mal, supplie-t-il en courant autour du canapé.

Après avoir cavalé dans toute la maison pendant bien dix minutes, nous nous installons de nouveau dans le canapé, essoufflés... Puis après avoir repris des forces (j'entends pas là: après avoir mangé des Granola et après avoir bu du Coca) nous finissons par jouer à Fifa. Et hum... OK... Je me suis faite laminée. Je n'ai jamais joué à ce jeu, puisque mon frère n'aime pas le foot. C'était ma toute première fois. Et j'ai perdu 8-0. Aucun commentaire.

Lorsqu'il me propose finalement de jouer à Tekken, qui est mon jeu préféré toutes catégories... J'approuve avec joie, en me disant que je vais finalement réussir à lui rendre ce qu'il mérite. Il revient s'installer près de moi après avoir changé de jeu dans la console et nous commençons une partie. Je gagne le premier round. Puis le second. Puis le troisième. Le quatrième. Harry change de personnage. Je gagne un nouveau round. Un deuxième...


— Putain. Je commence à avoir mal aux pouces, se plaint-il en faisant la moue. Tu veux qu'on fasse autre chose?
— L'excuse des pouces douloureux. Lopette, va. Admets le. Que je suis meilleure que toi à ce jeu, je veux dire, je fais malicieusement.
— N'importe quoi... Regarde, mes pouces sont tout rouges! C'est la vérité. Mais on peut continuer, hein... Moi j'avais juste peur que tu t'ennuies...
— J'ai vraiment très envie de te mettre KO encore une partie...
— Non, cette fois, je vais gagner... Je prends le même personnage que toi, tu permets.
— Vas-y, mais c'est pas ça qui fera que tu arriveras à gagner, je dis en me mettant à rire, me moquant ouvertement de lui.
— Tais toi, toi t'es hyper nulle à Fifa. Allez, joue.

Il souffle et fait craquer son cou avant que le round ne commence. Je le laisse me rouer de coups, pour lui faire prendre confiance et me tourne vers lui en riant.

— Si je gagne, on déchire le contrat et je suis libre.
— Mais là t'es en train de perdre, répond-il avant de se tourner vers moi, à son tour.
— Si je gagne, on déchire le contrat et je suis libre, je répète en haussant les sourcils.
— Non...
— Pourquoi?
— Mais... Parce que...
— Dis le, Harry.
— Non...
— Dis.
— Jamais.
— Harold.
— Frances?
— Dis le.
— Parce que..., il soupire. Parce que t'es trop forte, finit-il par lâcher, la moue boudeuse. Je sais que je vais perdre, espèce de monstre. Satisfaite?

Je me mets à rire, heureuse et me reconcentre sur l'écran. J'enchaîne le personnage de Harry, qui est le même que le mien, et tellement que même si Harry appuie sur toutes les touches, il est incapable de me faire quelque prise que ce soit. J'éclate de rire lorsque le jeu annonce qu'il est KO. Je lève les bras en l'air en criant victoire avant de faire la danse des boobs sous les yeux de Harry qui jette sa manette sur le canapé, visiblement sur les nerfs, les bras croisés sur ton torse.

— Arrête de me narguer, Frances.
— Pour une fois que j'ai le dessus sur toi, j'me sens puissante, alors j'en profite!
— Ah ouais, c'est comme ça...

Avant que je ne puisse anticiper quoi que ce soit je me retrouve projetée au sol, entre le canapé et la table basse, sous le corps de Harry qui explose de rire.

— Je voulais te plaquer contre le canapé, j'avais pas prévu d'atterrir si bas, dit-il en riant. Ça va?

Je suis morte de rire et je ris davantage en remarquant qu'il me bloque de telle sorte que je ne peux absolument pas bouger. Je hoche la tête pour répondre à sa question.

— Alors, t'as toujours le dessus là, Frances?
— Harry...

Notre proximité me tord le ventre. Son visage est si proche du mien que je peux sentir son souffle s'écraser contre ma joue, comme l'autre fois dans les escaliers, quand il était bourré. Lorsque ses yeux vont de mes lèvres à mes yeux, mon cœur bondit tellement fort dans ma poitrine, que j'ai l'impression qu'il va en sortir. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et alors que son visage referme l'espace qui le sépare du mien, je sens mes paupière tomber, ma respiration devenir plus irrégulière qu'à la normale. Ses doigts tremblent lorsqu'ils viennent se perdre dans quelques mèches de mes cheveux. Et alors que nos lèvres s'effleurent à peine, la porte d'entrée s'ouvre brusquement et le rire de Louis emplit la pièce, suivit de la voix de Liam et de celle de Niall.

Soudainement, je ne sens plus le poids de Harry sur moi. J'ouvre les yeux, abasourdie, et me demande dans un premier temps, si je n'ai pas rêvé ce qui vient d'arriver. Je me redresse et m'assois au sol en regardant Harry disparaître dans la cuisine puis sursaute en sentant deux bras glisser sous mes aisselles pour me relever et finalement serrer ma taille, comme pour me faire un câlin. En voyant Louis, Zayn et Liam en face de moi, je me doute que la personne dans mon dos est Niall.

— Pourquoi t'étais par terre, Frances? demande le blond en posant ses mains sur mes hanches.
— Je... je ramassais la manette qui était tombée.
— Vous jouez à Tekken? questionne Zayn après avoir jeté un coup d'œil à l'écran. Qui gagne?
— Moi. On faisait une pause. Harry est dans la cuisine.

Niall me lâche finalement et contourne la table basse pour se diriger dans la salle à manger, chantant le générique de Cookie Monster pour appeler le bouclé, ce qui me fait rire. Liam et Zayn lui emboîtent le pas alors que je me dirige vers la porte d'entrée.

— Où est-ce que tu vas Frances? demande Louis, me surprenant en train de fuir.— Je rentre. Dis à Harry que je l'appelle plus tard.

J'enfile rapidement mes chaussures et quitte la maison à la hâte. Une fois dehors, le froid me frappe tellement violemment que j'ai besoin de prendre une profonde inspiration. J'ai pas eu conscience, sur le coup, que Harry m'avait fait autant d'effet.

Bordel... Il était sur le point de m'embrasser. Rien que d'y repenser, mon corps est secoué de frissons. Mon cœur bat encore fort dans ma cage thoracique. Je marche le long du trottoir et sors mon téléphone de ma poche pour appeler mon frère. Putain, c'était tellement proche...

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant