CINQUANTE-TROISIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ i want you to rock me.

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"J'aurais bien besoin d'un massage après cette longue journée, moi.Traduis ça par: Come at me bro."Je ris à la lecture de son message, un peu exaspérée par sa dernière partie et me lève rapidement, quittant la tiédeur de mon lit. Je soupire doucement et m'empare d'un bas de survêtement, étant précédemment simplement vêtue d'un t-shirt et d'un shorty, pour dormir. Je remonte ma fenêtre après avoir rapidement enfilé ma paire de converses, sans prendre la peine de mettre de chaussettes et avance prudemment sur le toit avant de descendre le long de la gouttière et m'emparer de mon vélo. J'ai l'impression de ne pas avoir fait ça depuis des siècles, c'est étrange. Je grimpe sur ma selle rose et m'enfuis rapidement de mon jardin pour pédaler à toute vitesse jusque chez Harry.

Lorsque je me tourne pour faire face à la maison après avoir accroché mon vélo au lampadaire proche de chez lui, je m'approche de la porte et entre sans frapper. Je monte les escaliers et toque deux coups à sa porte avant de rentrer dans sa chambre. Harry est allongé sur son lit, uniquement vêtu d'une serviette qu'il a enroulé autour de la taille. Ses cheveux sont encore humides et ondulent autour de son visage. Mon estomac se tord quand mes oreilles parviennent à entendre la musique qui s'échappe de la chaîne hi-fi... Harry a mis le CD. Je me mets à glousser en refermant la porte derrière moi.

— Je suis là. Et j'espère sincèrement que tu portes quelques chose sous cette serviette.
— Si tu veux en avoir le cœur net, viens regarder par toi-même.
— Je préfère pas.

Il me fait signe de venir en souriant légèrement. Je retire mes chaussures et grimpe sur son lit pour venir me poser près de lui.

— Quelle partie de ton corps réclame un massage? Un chat-bite par mauvaise réponse... Et par mauvaise réponse, je veux évidemment parler de ton anatomie, Styles. Fais attention à toi.
— Les pieds, lance-t-il en levant les yeux vers moi, toujours allongé, faisant bouger ses orteils.
— Jamais de la vie.
— Frances!
— Il est hors de question que je touche tes pieds, Harold.
— Moi qui pensais que tu étais fétichiste... Je suis déçu.
— Ha ha, très drôle.
— Sérieux, masse moi les pieds...
— Jamais.
— J'exige.
— C'est toujours non.
— Mais je sors de la douche...
— Harry.
— Bon... Le dos, alors? demande-t-il en arquant un sourcil.
— Mets toi sur le ventre.

Il s'exécute, attrapant un coussin entre ses bras pour être à l'aise.

— Trop cool! s'exclame-t-il en souriant.

Je m'installe à la califourchon sur son bas dos, sans gène. Il laisse échapper un soupir clairement exagéré qui me laisse suggérer que je suis lourde. Je frappe son épaule en faisant une moue boudeuse ce qui le fait rire, sur le coup.

— Ayoye... T'es sensée me masser, pas me frapper.
— T'es méchant, tu mérites pas.
— Excusez-moi, ô grande Frances Rose Poids Plume Williams.
— Je préfère, je dis en massant lentement ses épaules dans un premier temps.

Je sens immédiatement la tension dans ses muscles. Je caresse sa peau avec douceur avant de laisser mes mains glisser le long de son dos avec application.

— T'as les mains chaudes, gémit-il dans son coussin, ce qui me fait sourire. J'suis content que tu sois là, j'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on s'est pas vu... ces journées ont été tellement longues que ces trois derniers jours ont semblé être des semaines.
— Détends-toi Harry, c'est terminé, maintenant.
— Mhm, soupire-t-il.

Je souffle doucement en poursuivant lentement mes gestes, cherchant à défaire les noeuds dans son dos. J'en juge par ses petits grognements que je me débrouille pas trop mal. J'esquisse un sourire en susurrant les paroles de la chanson que le CD joue.

— Putain, je te vénère... C'est vraiment bon.
— Ne t'endors pas, hein...
— Non, t'en fais pas.

Je souris à ses mots, continuant de remuer sa peau sous mes doigts. Un silence s'installe. Jusqu'à ce que la chanson ne s'achève et change pour Use Somebody de Kings Of Leon. Mon ventre se tord de nouveau, presque douloureusement. Je crois que je pince même Harry sans faire attention.

— Je sais que tu penses à la même chose que moi, dit-il soudainement.

Je frissonne puis me mets à rire nerveusement.

— Je vois pas de quoi tu parles.
— Menteuse.

Il rit un peu à son tour avant de bouger un peu sous moi.

— Je suis trop lourde?
— Non, c'est parfait.

Je fais glisser mes pouces le long de sa colonne vertébrale, de ses omoplates jusqu'à sa chute de reins. Sa peau devient granuleuse sous mon touché.

— Maintenant je pense à toi quand je l'écoute.
— Moi aussi. Tout le temps.
— Je sais, répond-il simplement. Et je sais qu'il sourit dans son coussin.

Après un moment, mes mains commencent à être douloureuses, mes bras engourdis.
Je m'arrête finalement de le masser en tirant sur mes bras.

— Allez, c'est fini pour aujourd'hui, monsieur Styles.
— Oh non, mais c'est trop bien... encore un peu...
— Mais oui mais j'ai mal aux mains, moi...
— M'en fous, marmonne-t-il en enfouissant son visage dans son oreiller.

Je commence alors à le pincer, ce qui le fait réagir directement.

— Non! Frances! s'écrit-il en se redressant brusquement, me faisant tomber à la renverse, contre le matelas.

Il se tourne pour me regarder, faisant mine d'être agacé, mais son sourire trompe son regard, il est franchement amusé par la situation. Presque autant que moi. Je tends la main pour pincer la peau de son avant bras et il s'empare aussitôt de mon poignet pour me stopper. Ne me décourageant pas pour autant, je me sers de ma main libre pour continuer de le pincer, en riant doucement.

— Mais arrête toi, Frankie!

Puis il s'écrase littéralement sur moi en s'emparant de mon second poignet pour m'empêcher de le torturer davantage.

— Arrête, sinon je te jure Frances... je te mords.
— Ouh, balisant, dis donc, je me moque en haussant les sourcils, riant toujours.

Il se penche pour mordre mon épaule par dessus mon t-shirt. Je pousse un cri de surprise avant d'éclater de rire, incapable de le repousser, puisqu'il retient mes poignets au creux de ses mains. Lorsqu'il se recule pour me regarder, visiblement fier de lui, je calme mes rires, me rendant compte à quel point j'ai pu être bruyante.

— Les autres sont là?
— Non, on est juste toi et moi.
— Oh...

Nous restons silencieux quelques secondes à nous dévisager. Je devrais probablement rire ou tenter de me redresser histoire de briser la bulle qui peu à peu nous englobe, parce que je sais exactement ce qui est en train de se passer. Ce sérieux, ce silence, ses mains autour de mes poignets et son corps pressé contre le mien...

Kiss me like you wanna be loved...

Il manquait plus que cette chanson. Je pince mes lèvres en fixant Harry dans les yeux et avant de pouvoir me décider à finalement faire quelque chose, Harry se penche sur moi de manière à déposer ses lèvres contre les miennes. Mes paupières se ferment automatiquement et comme je l'avais anticipé, des tas de papillons battent des ailes dans mon estomac, m'arrachant de nombreux frissons. Il ne s'agit que d'un baiser en surface, comme si il avait peur que je le repousse. Ce contact doux et simple est comme une permission. Alors que je réponds finalement à son baiser en pressant mes lèvres contre les siennes en retour, ses mains relâchent doucement mes poignets pour se placer de part et d'autre de mon visage, sur le matelas, probablement pour tenir en équilibre au dessus de moi. Harry dépose une multitude de baisers lents et tendres contre mes lèvres, ceux-ci étant mille fois différents du premier baiser presque fougueux et passionné qu'on a partagé dans la buanderie, il a quelques jours de ça.

Je glisse mes mains sur ses joues en m'abandonnant totalement contre ses lèvres, profitant de la moindre seconde passée à partager son souffle. Je soupire en sentant sa bouche se séparer de la mienne pour agréablement s'écraser sur cette dernière de nouveau, après avoir aspiré un peu d'air. Il incline légèrement son visage de manière à ce que nos nez ne se rencontrent pas, alors que l'une de ses mains glisse sur ma hanche, l'autre restant proche de mon visage pour garder un certain appui. Je décolle ma tête du matelas en le sentant finalement se reculer, avant de revenir à la raison pour le laisser séparer nos lèvres. Mes mains tombent de son visage et je reste bête, allongée sur le lit en le sentant se redresser et s'éloigner pour s'asseoir au bord du matelas, plus loin devant moi.

— Excuse moi, dit-il d'une voix rauque en passant sa main dans ses boucles.

Je me redresse sur les coudes et mords dans ma lèvre avant de me lever à mon tour, sentant mon visage devenir chaud, jusqu'au bout de mes oreilles, me laissant suggérer que je suis à présent rouge pivoine. Prends ça, Frances. Il ne veut même pas de toi. Je m'approche de mes chaussures, les mains tremblantes, sentant une affreuse douleur se former au creux de ma cage thoracique.

— Je vais y aller, hein... je...

Je me tourne brièvement vers Harry qui se lève en passant sa main dans sa nuque, un peu mal à l'aise.

— Oh, d'accord, euh...
— C'est bon pour le ma... le massage? je m'empare d'une première converse pour écarter les lacets.
— Oui, oui, me dit-il immédiatement, à présent à coté de moi, juste là.

J'esquisse un sourire en reposant la chaussure au sol, m'apprêtant à glisser mon pied à l'intérieur.

— Frances..., dit-il en s'approchant davantage de moi.

Je n'ose même pas le regarder. Je sais pas trop ce qui l'a poussé à arrêter, pourquoi est-ce qu'il s'est éloigné tout d'un coup. J'ai dû faire quelques chose de travers ou peut-être qu'il en avait pas réellement envie... ou alors il a dû sentir que je voulais plus et c'était probablement pas dans ses plans... J'en sais rien, je me sens affreusement conne, j'ai envie de disparaître. Si seulement je n'avais pas continué de l'embrasser quand il s'est reculé, putain...

— Frankie.

Je hoche la tête sans le regarder. Il ne porte qu'une simple serviette, putain, je peux pas le regarder, je peux pas tourner la tête et le regarder. Pourquoi est-ce qu'il a arrêté, putain, c'était quoi le problème? Qu'est-ce que j'ai fais?

Soudainement je sens ses doigts glisser dans quelques mèches de mes cheveux pour les retirer de mon épaule. Je me fige complètement en sentant son souffle chaud percuter ma joue et rapidement sa bouche s'attache à ma mâchoire, proche de mon oreille. Je ferme les yeux et sursaute un peu en sentant son corps s'aligner contre le mien et accessoirement en sentant son bassin éveillé cogner contre ma hanche. Mon coeur cesse de battre pendant longtemps, trop longtemps, une poignée de secondes qui semblent une éternité... j'en ai la tête qui tourne. Peut-être que c'était cette réaction le problème... et pas moi.

— Pars pas, murmure-t-il dans mon oreille.

Et c'est tout ce qu'il me faut pour me tourner, briser l'espace qui sépare nos deux visages en me hissant sur la pointe des pieds et faire s'entrechoquer nos bouches de nouveau. Rapidement, mon haut fini par terre, suivit de mon bas de survêtement, pour finir une fois de plus sous Harry, sur son lit. Mes mains tremblent contre ses omoplates que je caresse et je peux sentir sa nervosité émaner de ses baisers rapides et maladroits, sa respiration forte, ses doigts crispés dans la peau de mes hanches sont aussi des signes qui ne trompent pas.

— Harry.

Il se stoppe brusquement pour lever les yeux vers moi. Je frissonne tant la lueur sombre de son regard est intense. Mon coeur va exploser.

— Je vais trop vite, je suis désolé, je... C'est... c'est ta première fois?

Je pouffe de rire en m'approchant pour embrasser le bout de son nez.

— Harry, je suis restée avec la même personne pendant plus de sept mois, tu crois sincèrement qu'on a joué aux dominos pendant tout ce temps?
— Non... je..., bredouille-t-il en fronçant les sourcils, confus. T'es nerveuse, je me demandais juste...
— Tu l'es tout autant que moi, je crois.
— C'est vrai, avoue-t-il, paroles qui font grandir mon sourire. J'sais pas ce qui se passe, d'habitude je suis sûr de moi... Enfin... d'habitude, ça à l'air plus simple que ça... c'est trop bizarre, dit-il en grimaçant avant de rire nerveusement.

Je laisse mes doigts courir le long de sa mâchoire, son comportement me faisant doucement rigoler.

— C'est parce que tu m'aimes bien.
— Quoi?
— Tu m'aimes bien, je répète plus distinctement.

Il me fixe dans les yeux pendant bien dix secondes avant d'esquisser un sourire, faisant se creuser sa fossette.

— Tais toi, murmure-t-il avant de se pencher pour m'embrasser, le sourire aux lèvres, visiblement soudainement plus confiant.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant