TRENTIÈME JOUR ❥ ❥ ❥ bombs away is your punishment.

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Je soupire doucement dans mon sommeil et ouvre péniblement les yeux après quelques secondes. Je fronce les sourcils et sursaute un peu en voyant le visage endormi de Harry face à moi. Je me redresse assez brusquement et me retrouve là, assise dans la même position qu'hier soir, devant le canapé, au beau milieu du salon des garçons. Je me suis endormie ici, bordel. Je me suis endormie chez Harry. Je tâte mes poches et me rends compte que j'ai oublié mon téléphone chez moi, hier en partant. Je mords dans ma lèvre et commence à paniquer. Je me lève rapidement et cherche autour de moi avant que mon regard ne rencontre une pendule, trônant là, sur une étagère.
Elle affiche 13heures30. C'est ce qu'on appelle un sommeil réparateur... OK, je suis une femme morte. Je passe mes mains dans mes cheveux et lève les yeux au ciel en me contenant pour ne pas littéralement hurler. Je suis sensée être en cours depuis une demi heure, déjà. Je ne peux pas rentrer chez moi prendre une douche, enfiler mon uniforme et manger un truc parce que je n'ai absolument pas le temps. Ma mère n'a pas dû me trouver dans ma chambre ce matin et elle doit être morte d'inquiétude. Je vais définitivement me faire allumer quand je vais rentrer.

Il faut que je sorte de cette maison. En voulant quitter le salon, je bute dans le canapé sur lequel Harry dort et me ramasse lamentablement par terre. D'accord, alors ça, c'est le top du must. Ma vie, quoi!

— Putain, je jure en grimaçant de douleur.
— Frankie? fait le bouclé d'une voix endormie.

Super, je l'ai réveillé. Bravo, Frances. All the awards. Je me redresse tant bien que mal et me tourne pour le regarder. Il est penché au dessus du canapé et se frotte l'œil en bâillant.

— Excuse moi de t'avoir réveillé Harold, je me lève et soupire. C'est la deuxième fois que je tombe en l'espace de quelques heures, faut le faire. Je suis en retard pour aller au lycée. J'ai pas mon téléphone. Ma mère va me trucider.
— Tu vas au lycée?
— Oui Harry, je suis lycéenne, on est vendredi, alors je dois aller au lycée.
— Attends... Tu veux pas manger un truc avant? Tu vas pas sortir comme ça? demande-t-il à la hâte en se levant du canapé.

Soudainement, je me rappelle que je ne porte qu'un t-shirt. Mon t-shirt de pyjama qui plus est.

— T'en fais pas Harry, je suis déjà très en retard... Ça va mieux toi?
— Ça va.

Je sors du salon pour me diriger vers l'entrée, suivie de près par Bob l'Éponge. Je m'apprête à sortir, mais Harry me tire par le bras, dans le but de m'éloigner de la porte. Je vais le tuer. Il ouvre la penderie et en sort un hoodie violet. Il le glisse sur ma tête et le tire vers le bas, de manière à ce que ma mon visage ressorte par le col. La capuche me tombe sur les yeux. Je soupire et glisse mes bras dans les manches avant de retirer la capuche de ma tête et remettre mes cheveux en arrière. Je souris légèrement à Harry avant de pousser un soupir de contentement.

— Merci Styles. Je te rapporterais ta veste plus tard.
— Ça presse pas. Allez, va.

Je lui fais un bref signe de la main avant de m'enfuir hors de la maison. C'est avec grande surprise que je retrouve mon vélo, laissé là, par terre. Personne ne me l'a pris, tout en sachant qu'il n'était même pas attaché ni rien. Je tire au moins quelque chose de positif de cette matinée pourrie. Je m'empare donc de ce dernier et me précipite vers mon lycée en pédalant comme une folle pour ne pas me mettre plus en retard que ce que je ne le suis déjà.



***


Lorsque j'entre finalement dans l'enceinte de l'école, il est près de quatorze heures. Moi qui pensais faire une entrée discrète, voilà que la sonnerie retentit, laissant les élèves libres de sortir de leurs salles de classe pour se rendre dans un autre cours. Je rase les murs et évite les regards des autres sur moi. J'attire l'attention, évidemment... Je ne porte pas mon uniforme. Puis je suis Frankie, tout le monde – ou presque – sait que je traîne avec Andreas l'homosexuel et Charlie la grande gueule... et que je me suis fait kidnapper par Harry Styles un beau jour à la sortie des cours. Je ne me fais pas trop remarquer en général, mais je suppose que le jour ou je me suis ramenée au lycée avec un hoodie violet Jack Wills un demi milliard de fois trop grand pour moi, un jeans et une paire de converses toutes pourraves a.k.a aujourd'hui, restera dans les annales de ce lycée pour toujours.

Je veux m'engouffrer dans les toilettes quand une main se pose sur mon épaule pour me faire faire volte-face. Je me retrouve face à Charlie qui me regarde d'un mauvais œil. Je baisse les yeux. Andreas est à ses cotés, en retrait.

— T'étais où, Frances? Ta mère nous a appelé ce matin. Elle était morte d'inquiétude, elle a dit que t'étais plus chez toi. T'as pété un câble de te barrer comme ça? Sans prévenir personne? Sans prendre ton putain de téléphone avec toi?
— Je suis partie dans la précipitation, j'ai pas pensé à prendre mon portable avec moi.
— T'es allé chez ce gros trou du cul de Harry Styles, pas vrai?
— J'te dois pas d'explications, fous moi la paix, OK?
— Vous n'en devez peut-être pas à mademoiselle Tanner, mais à moi, si, fait une voix derrière moi.

Je me détourne de ma meilleure amie qui m'envoie des éclairs avec ses yeux et me retrouve face au principal de mon lycée. Il me fait signe de le suivre et je ne prends même pas la peine de me tourner pour lancer un dernier regard à mes meilleurs amis et emboîte le pas du boss, jusqu'à son bureau. J'suis morte.

Mes désirs sont désordreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant