My Neighbourhood [1]

Chapitre 54

Bill et moi sortîmes de la chambre, sans un mot.
Nous allâmes jusqu'au balcon, pour être tranquilles.

Il s'accouda à la balustrade, les yeux tournés vers la ville.
Comme si il ne voulait plus me regarder.

Je me tenais debout, appuyée contre le mur, en l'observant.

Son visage si parfait et angélique, avait une expression de froideur.
Ses sourcils étaient froncés, et son regard rigide.

Un long silence glacial plombait l'atmosphère, ce qui me mettait encore plus mal.
Puis après un moment, il se releva et parla :

Bill : Je ne te pensais pas comme ça, Abby. Lâcha-t'il d'un ton rude.

Abby : Je ne comprends pas... De quoi tu parles ?
Lui demandai-je interloquée.

Bill : N'essaye pas de jouer la comédie. Tu sais très bien à quoi je fais référence.
Cracha-t'il en sortant son téléphone.

Il tapota sur l'écran, avant de me le coller devant le nez.
C'était une photo de moi en train d'embrasser un garçon dans la boîte de nuit d'hier soir.

C'est en voyant le visage de cet homme que tout me revint.

Les nombreux verres que j'avais bus.
L'homme me prendre le bras.
Me tendre la cigarette étrange.
Danser avec moi en me touchant le corps.
Et m'embrasser avant que je ne parte.

J'ouvris la bouche en grand après m'en être rendu compte, et la première chose que je me demandai fut :
« Qui a prit cette photo, et qui lui avait envoyé ? »

Abby : Bill je suis désolée, je peux t'expliquer ce qu'il s'est passé, j-...
Tentai-je.

Bill : Non, je ne veux rien savoir. J'en ai rien à foutre. J'en sais déjà bien assez. Tu m'as trompé, c'est tout.
Me coupa-t'il les larmes aux yeux.

Abby : Qui t'as envoyé cette photo ?
M'obstinai-je la voix tremblante.

Bill : Ce n'est pas le sujet. Mais si tu y tiens, c'est Maria.
Et elle est venue me réconforter juste après comme une vraie personne sur qui tu peux compter, tu vois. Pesta-t'il.

Maria.
Forcément, je devais m'y attendre...
Elle l'avait dit qu'elle se vengerait cette garce.
Elle attendait le bon moment pour faire retomber Bill dans ses bras.

Bill : Et le pire, c'est que tu as réussi à me faire croire que c'était elle la mauvaise personne... Je suis vraiment naïf.
Continua-t'il en serrant les dents.

Abby : Attends, tu rigoles j'espère ?! M'emportai-je en haussant le ton, outrée.

Bill : J'aurai aimé que tout ça soit une blague, si tu savais... Soupira-t'il.

Je m'apprêtai à ouvrir la bouche pour m'expliquer, mais il me coupa à nouveau :

Bill : Je pensais qu'avec toi, ça serait différent. J'ai même cru que tu m'aimais, mais quel imbécile je fais...
J'aurai dû croire Maria.
Je te déteste pour avoir profité de moi.
JE TE DÉTESTE ABBY !
S'enflamma-t'il, une larme roulant le long de sa joue, rouge de rage.

Mon cœur fut comme poignardé par ses mots, alors que mes yeux devinrent humides.

Je courus hors du balcon en rejoignant ma chambre.
Je claquai la porte et éclatai en sanglots.
Je n'arrivais plus à m'arrêter, rongée par la culpabilité et la colère.

Je plaquai ma main contre ma bouche pour que personne ne m'entende pleurer, alors que j'étais assise sur le sol, contre le mur.

Je finis par me relever en essuyant mes larmes d'un revers de manche.
J'attroupai mes affaires, et rangeai ma valise.
Je voulais juste rentrer chez moi.
Être seule.