PROLOGUE

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LUNA


PDV LUNA :

C'est maintenant ou jamais !

C'est maintenant ou jamais !

Je dois partir maintenant.

Il est 21 h 04, à 21 h 15 les gardes de nuit seront à leurs postes. Il faut donc que je parte le plus rapidement possible sans me faire prendre.

Je vérifie que j'ai bien tout, je n'ai pris que le minimum pour vraiment recommencer cette vie à zéro, c'est-à-dire ni papier d'identité, ni portable, ni photo de cette famille si parfaite, mais que d'apparence.

Comme je l'ai dit récemment, je repars à zéro avec seulement quelques vêtements de rechange, un peu d'argent que j'ai volée et des lingettes. Oui, il faut bien se laver et j'ignore où je réussirai à aller.

Je récupère mon sac qui est posé sur mon lit et j'ouvre ma baie vitrée de ma chambre de princesse. Je me retrouve rapidement sur mon balcon du premier étage. Ma chambre se trouve de l'autre côté de la grande demeure de mon père, personne ne vient jamais me voir donc je prie pour que les gardes ne se rendent pas compte de ma sortie clandestine.

Je reste quelques secondes sur mon balcon, je me tiens bien droite pour m'imprégner des environs et de ce qu'il s'y passe. Personne ne m'a encore vu et c'est tant mieux pour moi, je me hisse sur la rambarde du balcon pour me suspendre dessus, je suis dos au jardin, et donc aux gardes. Je souffle un bon coup et je lâche tout doucement pour faire le moins de bruit possible.

Une fois mon petit saut fait, je me retourne très vite pour voir si les gardes avaient bougé de place, mais non, personne ne m'a repérée. Je me cache derrière le rosier qui est juste en dessous de mon balcon en attendant que les gardes fassent leurs changements de poste.

21 h 13, ils se déplacent tous simultanément, ce qui me permet de me mettre à courir le plus vite possible vers la liberté qui m'attend les bras grand ouverts. Plus je cours, plus je vois le grand portail se rapprocher et plus, je me sens libre.

Je sens mes larmes de bonheur apparaître dans mes yeux, je n'arrive pas à croire que je vais enfin quitter cette maison de l'enfer. Mes espoirs me quittent aussi vite qu'ils sont arrivés, j'ai mis tellement de temps à préparer ma fuite, tellement d'efforts, tellement de volonté pour que tout foire au dernier moment.

La voiture de mon père rentre par le portail de la liberté. Je continue ma course en le voyant continuer la sienne, sa voiture de luxe roule au ralenti dans cette grande allée longée d'arbres. Je vois sa voiture encore plus ralentir et sa tête qui me regarde, la scène se passe au ralenti. Il me repère entre deux arbres, et là, je sais que je vais m'en mordre les doigts bien comme il faut.

Dès que mon père m'a vu, ma course s'est arrêtée, je suis tétanisée sur place et j'attends. Mon père a lui arrêté sa voiture sur le chemin et il se rapproche dangereusement de moi.

Carter : Ma fille ? Que fais-tu ici ?

Me demande-t-il avec un ton habituellement glacial. Je ne sais même pas pourquoi il m'appelle « sa fille ». Moi et bien, je n'ai toujours pas bougée, j'attends toujours.

Carter : Luna ! Me dit-il en haussant le ton. Que fais-tu dehors à cette heure-là, avec un sac à dos en plus ?

Je sors de ma transe et je le regarde pour la première fois depuis le début de notre échange.

LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant