CHAPITRE 55

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Luna


« Je me suis perdue dans un cauchemar, y a des morceaux de vie dans mes larmes. Quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. » Yuston XIII


PDV INÈS :

Mes larmes ne cessent de couler sur mon visage. Je ne suis pas vraiment du genre à pleurer, j'ai appris dès petite que montrer ses faiblesses était une grossière erreur, mais aujourd'hui je pleure. Je pleure d'inquiétude pour ma famille.

Je suis derrière les grandes vitres derrière l'hôpital, Lukas est juste en face de moi assis sur un banc. Le voir seul me brise le cœur, les garçons m'ont dit de ne pas aller le voir, qu'il avait besoin de temps, qu'il est toujours mieux seul quand des situations lui échappent des mains. Mais depuis que je suis arrivée dans leurs vies, jamais je ne l'ai vu seul. Luna est toujours avec lui à chaque moment de la journée.

Le voir seul me brise le cœur.

Les garçons sont dans la chambre de Luna, ils attendent de leurs nouvelles même si l'on sait que rien ne va. Isaac pleure tellement dans cette chambre que les infirmières viennent toutes les heures pour donner des nouvelles et voir comme lui il va.

Je ne pouvais plus rester dans cette chambre blanche, cette chambre sans âme et surtout sans ma sœur et sa merveille. Je sais qu'elle aurait voulu qu'un de nous soit là pour son mari qu'elle fait passer avant tout. J'ai passé le plus de temps possible avec elle depuis qu'elle est alitée, je sais que le manque de son mari lui pesait vraiment, mais son amour pour lui n'a en rien changé alors je prends mon rôle de sœur à cœur.

La sonnerie de mon téléphone me le fait sortir en précipitation, mais mes espoirs ou mes craintes me quittent directement en voyant « mama » d'affiché. Je pose le café et les clopes de mon chef et décroche en me raclant la gorge.

Moi : oui ?

Mama : ma fille, enfin tu me réponds, que fais-tu ?

Moi : je suis très occupée, ça va ?

Mama : tu prends soin de toi ? Tu fais attention à ce que tu manges ? Tu sais, dans cette grande ville les regards des hommes sont très importants.

Je ne quitte pas mon chef des yeux, il ne bouge pas du tout. Ma mère continue de me faire ces remontrances sur mon corps qu'elle n'a pas vu depuis que je suis dans ce pays. Mon cœur ne ralentit pas une seconde, mon stress ne diminue pas du tout même avec la voix de ma mère.

Mama : on veut que tu trouves un mari, tu sais un homme bon pour toi et pour la famille, mais avec ton poids ça complique les choses...

Elle pourrait me briser le cœur comme elle fait à chaque fois qu'elle m'appelle, mais pas aujourd'hui, mon cœur est simplement pour ma famille, celle dont ma mère s'inquiète. Elle ne connaît pas ma vie, quand j'ai été prise dans cette université mes parents m'ont bien fait la morale sur la mafia qui règne en maître sur ce pays dangereux. Ils m'ont tout dit sur ce que le monde sait d'eux, bizarrement ou non en fait rien n'est vrai.

Tout le monde pense que dans cette famille ils sont trois hommes, les trois pires hommes de la ville, jeunes, beaux, dangereux. Le monde pense qu'ils agissent simplement pour tuer, qu'ils n'ont pas de moralité, qu'ils sont dérangés. S'ils savaient que je partage ma vie avec eux et surtout avec le plus dérangé, je pense qu'ils me feraient une attaque sur place. J'ai toujours été une gentille fille, timide avec le monde entier même avec eux pourtant ces gens dérangés m'ont accueilli dans leurs foyers, dans leurs cœurs, dans leur famille et avec eux je ne suis pas timide, je suis moi-même. Simplement parce que ces malades mentaux m'acceptent comme je suis.

LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant