CHAPITRE 57

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LUNA


« j'ai promis de pas t'oublier même si j'dois me barrer ailleurs. » Ninho.


PDV LUNA :

Les chants des oiseaux me réveillent, je m'étire sans même ouvrir les yeux, je me sens tellement bien. Tellement reposée. Mes bras étendus, ma bouche qui baille d'aise, j'ouvre enfin mes yeux.

Je comprends directement où je suis. Une angoisse nouvelle prend le dessus sur mon esprit et mon corps. Je me relève rapidement, Raven s'étire elle aussi à force de me voir bouger dans ce grand lit, elle me regarde en bâillant bruyamment juste devant ma tête suivie d'un gros bisou.

Je ne sais pas pendant combien de temps j'ai dormi, mais je suis en forme si on peut dire ça. Étant donné que je suis au Mexique avec ce qui me sert de frère et que je n'ai pas vu le vol passé j'ai dormi plus de 12 heures d'affilée.

Je vais les tuer tous les deux !

Je prends mon portable posé sur la table de nuit, 13 h 46, jeudi 3 avril. Putain les putes !

Mes valises sont posées juste devant le dressing. Le dressing de Lukas, la chambre de Lukas, l'odeur de Lukas. Je cherche ses valises, mais je ne les vois pas, il est sûrement dans une autre chambre pour ne pas me réveiller ou de peur que je le vire.

Je sors de mon lit, j'ouvre les fenêtres. Je ne voulais pas me sentir aussi bien, mon corps est reposé, mais mon esprit encore plus fatigué et brouillé.

Je ne voulais pas aller mieux !

Une toute nouvelle haine prend le contrôle de mon corps, je n'en peux vraiment plus qu'on décide toujours tout à ma place. C'est vraiment trop demandé de pouvoir faire mes propres choix dans cette vie de merde ?

Je ne me souviens pas quand je suis partie ni quand Hugo est venu. Pourquoi il nous a fait venir ici ? Pourquoi nous ne sommes pas restés en Italie ? En regardant mes valises, je me souviens vaguement les avoir faites, mais c'était juste au cas où il voulait plus me voir dans sa vie.

J'avance jusqu'à elles, j'ouvre la première. Elle est remplie des chemises de mon mari, je n'ai pas pris un vêtement à moi, simplement mes sous-vêtements, les photos de notre mariage, mon doudou et son parfum.

Je savais que si je partais ça aurait été définitif, pas de retour en arrière parce que ça aurait été lui qui m'aurait quitté. Il s'attendait à ce que je parte, mais jamais je n'aurais pu le faire.

J'ouvre toutes mes valises, elles sont exactement comme je l'ai avait faites. Rempli de lui, vide de moi.

Je prends rapidement une douche, je sens que je sens mauvais. Malgré mon sommeil qui m'a fait du bien, je me sens toujours aussi mal. La douleur de mon cœur n'a pas diminué, je pense même qu'elle grandit de seconde en seconde. Je me regarde dans ce grand miroir, mon corps qui est redevenu comme si de rien n'était arrivé, comme si tout cela était un simple cauchemar parmi tant d'autres. Pourtant je sais que tous mes malheurs sont arrivés, je sais que je ne souffre pas en vain.

Plus aucune larme ne sort de moi, mon visage n'a jamais été aussi fermé au monde, même moi je n'arrive pas à deviner mes émotions.

La douleur est telle que je suis morte de l'intérieur.

Je rentre dans le dressing, il est encore rempli de mes anciens vêtements, des vêtements d'hommes y sont aussi, je touche les chemises qui lui appartiennent, mes doigts glissent sur ses poignets, LDP gravé au fils d'or.

LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant