CHAPITRE 56

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Luna

PDV LUNA :

Vendredi 28 mars :

Nous n'avons pas parlé depuis deux jours.

Nous restons enfermés dans cette chambre d'hôpital, personne ne vient nous voir sauf le personnel ce qui est le mieux pour nous. Je n'ai pas vu les garçons et Inès depuis ma chute dans les escaliers. Je ne veux pas les voir, voir leurs regards désolés sur moi ou haineux, je ne le supporterais pas et pour être franche c'est bien la dernière chose qui m'importe. J'ai demandé à Isaac de ne plus venir non plus, je sais qu'il souffre et veut être avec moi, mais je ne peux pas, je ne le veux pas.

Je ne sais pas pourquoi il reste avec moi dans cette chambre, lui non plus ne me parle pas, personne ne parle parce que nos seules pensées sont vers notre merveille et personne ne veut parler de merveille.

Je n'ai pas bougé de mon lit depuis que je suis sortie de chirurgie, je pue sûrement, mais je m'en moque complètement de ça, mes cheveux sont dans un grand chignon cachés sous la capuche de mon sweat. Je ne mange pas beaucoup, de simples spaghetti pour que tout le monde me laisse tranquille, je mange devant Lukas et quand il sort fumer sa clope je vomis tout dans les toilettes. Je sais déjà ce que vous allez dire, vous faire vomir n'est pas une bonne chose bla-bla-bla, mais je m'en moque encore une fois de votre avis.

J'ai coupé mon téléphone pour ne pas voir tous les messages d'Hugo, je n'en ai lu aucun et c'est encore une fois le mieux. Il tenait beaucoup à son futur neveu, il nous disait qu'il irait en vacances chez tonton-gogo, qu'il lui apprendrait tout ce qu'il y à savoir pour devenir un vrai homme pas comme son père selon lui évidemment. On a très vite compris que ce bébé était une libération pour tout le monde, Hugo ne pense pas avoir d'enfant, ni même de femme dans sa vie, Isaac n'aura jamais d'enfant avec ses gènes, Rayan allait s'entraîner avec le nôtre pour être parfait avec les siens plus tard et Aaron aurait été le parrain parfait pour cette petite terreur qui aurait dû être notre fils.

Lukas passe des coups de téléphone avec lui dans la chambre pour que je puisse écouter, mais mon cerveau est tellement dans le flou que je n'entends rien de leur conversation, je ne sais pas ce qu'il en pense et comme il me voit maintenant. Et c'est exactement pareil pour Lukas, je ne sais pas ce qu'il pense. Il me l'a dit, mais je ne comprends plus rien à sa langue.

Les infirmières me dopent aux médicaments pour me faire dormir, supprimer les douleurs. Toute la journée, je suis stone et encore une fois j'y trouve mon bonheur, parfois j'arrive à oublier pourquoi je suis dans cette chambre, pourquoi mon cœur saigne autant. Mais comme chaque drogue, la redescente est pire que tout. Tout revient d'un coup, les douleurs, le sang, la culpabilité, l'amour. Tout revient pour ravager encore plus mon âme.

Lukas a appelé ma mère pour qu'elle me parle, le portable sur l'oreille, je ne l'écoutais pas. On dit comment déjà ? Ça rentre dans une oreille et ça ressort de l'autre ? Oui, c'est ça ! Je sais qu'il est resté très longtemps avec mon portable dans sa main, la voix de ma mère résonnant dans cette chambre sans vie.

Mes yeux sont lourds, ils pensent m'aider à me faire dormir de force, mais mes rêves sont des cauchemars. Tout ce mélange, mes viols, mes meurtres, Lukas, merveille. Je me réveille encore plus fatiguée, mais je m'en fous, je suppose devoir passer par là alors je le fais.

Lukas a demandé un lit, qu'il a mis à mes pieds pour ne pas me voir, je ne comprends vraiment pas pourquoi il reste avec moi. Mon cœur devrait être serré en disant ça, mais non, mon cœur est avec mon fils, Lukas n'a plus aucun droit dessus comme moi sur le sien.

LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant