CHAPITRE 69

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LUNA

PDV LUNA :

— Je pense... je pense que tu devrais enco... encore me demander en mariage...

Ses yeux me cachent sa panique que je vois tout de même. Tout mon corps est en mode survie comme à chaque fois, pourtant je trouve qu'à chaque nouvelle blessure il devient encore plus fort. Je ne sais pas où je suis touché ce qui m'aide à rester consciente, enfin je pense.

Lukas me secoue la tête, j'essaie de me concentrer sur lui, sur ses lèvres qui bougent pour me parler, mais ma tête est simplement inondée du bruit de la balle. Je pense que tout le monde bouge autour de nous, mais je ne vois rien. Je ne vois rien, sauf le noir de ses yeux. Un noir si pur dans la vraie vie, mais si terrifiant quand il ressent une émotion trop forte pour lui.

Ma tête part violemment sur le côté.

Je n'entends plus le bruit de la détonation. J'entends tout ce qu'il se passe autour de moi. J'entends les hommes de Lukas courir dans tous les sens, j'entends Aaron hurler des ordres, j'entends une sorte de panique générale, mais parfaitement contrôlée. J'entends Lukas me hurler dessus.

— MAIS QU'EST-CE QUE TU AS FAIT PUTAIN !

Je regarde partout autour de moi, Lukas est encore collé à moi, mais assez relevé pour avoir sa tête juste en face de la mienne et sa main qui vient de me gifler juste à côté de ma joue. Toute ma panique vient en même temps me tuer, je ne sens plus du tout mon bras gauche qui pourtant est autour de Lukas, il glisse de son dos comme un poids mort, Lukas le regarde et hurle un grand coup sur ses hommes qui entourent le ring.

— PUTAIN LUNA, MAIS QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ?!

La souffrance vient en même temps que son engueulade, quand ma main touche le tapis. Tout mon bras qui a été endormi quelques secondes vient me brûler de douleur, une atrocité que je ne connaissais pas encore, une douleur tellement plus pure qu'une lame. Je me mords la lèvre du bas pour faire partir cette souffrance. Je ne quitte pas Lukas des yeux pour me rattacher à lui, pour encore une fois me sauver grâce à sa simple présence. La douleur reste encore et ne semble jamais vouloir partir tellement elle m'accable.

Lukas tourne sa tête de tous les côtés en gueulant sur tout ce qui bouge. Je regarde mon épaule trouée par cette arme de lâche. Mon sang coule le long de mon bras broyé par cette arme. Il se relève de moi quand Baptiste arrive juste au-dessus de ma tête. Je ne réalise pas vraiment tout ce qu'il se passe, Lukas enlève son tee-shirt qu'il déchire sans me quitter des yeux.

Son teint blanc me fait peur, mais nous sommes entraînés pour ce genre de situation, sauf quand ça nous concerne nous. On ne gère pas nos émotions, nos pensées, nos peurs. On ne gère rien quand ça concerne l'autre que nous aimons tellement qu'on préfère se prendre une balle plutôt que l'être aimé.

— TU ES STUPIDE LUNA, STUPIDE ! ON VIENT DE SE RETROUVER ! PUTAIN QUE TU ES STUPIDE ! hurle-t-il.

Il pose sa main avec une bande de son tee-shirt sous mon bras. Mon premier hurlement sort de ma bouche. Lukas n'arrête pas pour autant, il bouge mon bras comme pour me torturer, dans une danse parfaitement maîtrisée par le tortionnaire. Il passe le tee-shirt sans se soucier de mes cris de douleur, fait un nœud autour de mon épaule ce qui pourrait me faire perdre connaissance à tout moment tellement il joue avec mes nerfs, littéralement.

Je me mords tellement les lèvres qu'elles ont maintenant le goût de mon sang, mes yeux grands ouverts ne quittent pas Lukas. Je hurle tellement que tout le quartier doit être au courant que je me suis fait mal.

Il continue de m'engueuler sans s'arrêter même pour prendre de l'air tout en m'insultant. Quand la douleur de mes lèvres ne me suffit plus, je tape ma tête contre le tapis pour penser à une autre douleur, je ne savais même pas que c'était possible d'avoir aussi mal à une putain d'épaule.

LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant