CHAPITRE 58

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Luna

PDV Luna :


24 avril 7h08.


Je suis dans mon lit. Je regarde le plafond blanc. J'attends.

Le sommeil peut venir à tout moment, je ne dois pas bouger et louper quelques heures de sommeil.

Au pire, je me repose, non ?

Mon doudou sur mon visage. Son odeur qui m'enivre encore parfaitement. Mais, mon cœur qui souffre de son manque. De leurs manques.

Un mois.

Ça fait un mois que j'ai perdu mes deux raisons de vivre. Un putain de mois que je me noie dans ce qu'on appelle la vie.

Je ne dors pratiquement pas depuis que je suis ici. Je pense que je dors encore moins ici qu'au Mexique.

Mon frère me manque aussi. Mon cœur se pince tellement en ce moment qu'il ne doit plus avoir sa vraie forme.

J'ai longuement hésité à lui envoyer un message, lui veut bien, il me l'a dit, mais pourquoi faire ?

Mon cœur et mon âme sont encore avec eux, donc si mon esprit s'y met aussi, jamais je ne m'en sortirai.

Je ne ressemble plus à la femme que j'étais y a un mois. Je suis très maigre, avec ma taille d'1m78 ça fait très malade. Je suis faible, chaque mouvement est pour moi un supplice, mais encore une fois j'aime ce supplice, j'aime souffrir parce que c'est le seul lien qui me reste de lui. Mes longs cheveux noirs sont coupés à mes épaules de la faute d'Horia. Maintenant, je mis suis fait, je suis une nouvelle femme. Horia trouve mes yeux magnifiques, elle ne se prive pas de me draguer avec ces phrases à l'eau de rose. Au moins avec elle je rigole un peu, elle à très vite compris que ces disquettes marchaient sur moi donc elle en fait tout le temps.

Horia essaie de tout faire pour me sortir de mes ténèbres, mais en ne sachant même pas mon vrai prénom c'est compliqué.

Elle me regarde hurler quand la douleur est insoutenable, elle me console comme elle peut en trouvant des mots qui me calment. Nous n'avons pas le choix de nous aider de toute façon, je ne peux cacher mon mal et elle peut me laisser toute seule.

Je ne voulais pas lui en parler, je voulais être une nouvelle femme qui n'a pas de douleur, pas de peur, mais en vivant ensemble c'est tout simplement impossible. La première nuit a été une des pires de ma vie, je ne voulais pas dormir de peur de ce que mon esprit pourrait me montrer, je ne voulais pas hurler, mais le sommeil est venu de la pire des façons. Il est venu en me montrant mon fils dans mes bras, Lukas qui nous regarde en souriant, en prenant des photos. Je calmais mon bébé qui avait faim, et il a disparus en premier, Lukas continuait de me regarder en souriant, son portable à la main ma tête allait dans tous les sens pour trouver mon Kaden qui avait dû tomber de mes bras tellement la fatigue me prenait, mais rien, sous le lit, sur le sol rien mon bébé n'était plus là. Je regardais Lukas qui ne bougeait toujours pas, je lui ai hurlée dessus et lui aussi a disparu de mon rêve.

Je me suis réveillée en hurlant, en pleurant. Ma tête me faisait si mal, tellement mal. J'ai sauté de mon lit en ne comprenant pas où j'étais, pourquoi je n'étais pas chez moi, dans ma maison et tous mes souvenirs des derniers jours m'ont accablé.

Horia est rentrée dans la chambre en panique, elle m'a sauté dessus pour me calmer, ses bras étaient bizarrement ce qu'il me fallait, ils ne me dérangeaient pas du tout. Tout ce que je voulais c'était les siens, mais ceux d'Horia marchaient aussi en ce moment. Je n'arrivais plus à parler, tout ce qui sortait de moi c'étaient des hurlements de douleur, vous savez le genre de cris qui font mal à la personne qui console. Elle était mal, elle pleurait aussi. Je ne sais pas vraiment pourquoi parce que nous ne nous connaissions pas encore, mais elle était là pour moi, comme si nous nous connaissions depuis des années.

LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant