Succombant sans lutter à l'irrésistible envie de goûter aux appétissantes lèvres de Victoria, Hicham fit le choix d'oublier sa rancune, sa peine et sa vengeance le temps d'un baiser. Mais alors que sa bouche était à deux secondes de se poser voluptueusement sur celle de sa captive, cette dernière lui posa une bien étrange question.— Qui êtes-vous ? Lui demanda-t-elle en le fixant avec des yeux paniqués et horrifiés.
Secouée par cette subite et inexplicable amnésie qui frappa la mémoire de la jeune femme, Hicham n'eut pas le temps de regretter la faiblesse qui allait le pousser à commettre la plus grave des erreurs. Il ne put même pas s'attarder sur la curieuse interrogation de sa prisonnière.
Dans ses bras, se tenait une femme littéralement tétanisée. Comme si elle se trouvait face à un monstre ou un fantôme, le visage éternellement étincelant de Victoria pâlit subitement, ses regards habituellement généreusement expressifs s'obscurcirent, tandis que tout son corps se raidit.
Hicham eut l'impression que l'âme de Victoria quitta son enveloppe charnelle pour ne laisser qu'un cadavre livide et glacial comme souvenir de son passage sur terre.
— Victoria ?! Ça va ?
— LÂCHEZ-MOI ! Hurla la jeune femme en se débattant férocement pour se libérer des bras d'Hicham.
Malgré sa révolte, Hicham laissa prôner son inquiétude sur le reste de ses émotions.
— Victoria, mais qu'est-ce qui ne va pas ?
— LÂCHEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI ! LAISSEZ-MOI PARTIR ! NE ME TOUCHEZ PLUS ! Cria de nouveau la captive terrorisée tout en continuant de lutter frénétiquement pour sa liberté corporelle.
Abasourdi par le comportement convulsif et agressif de Victoria, Hicham la relâcha tout en la fixant avec des regards furibonds. Se sentant à la fois coupable et bête, il quitta la chambre de Victoria en jurant de ne plus redonner une chance à son cœur de dominer son esprit.
Pris au dépourvu par la fureur du sultan, Oumi et Djalal se précipitèrent vers lui à la recherche des explications. Avant même d'avoir l'occasion de l'interroger sur l'origine de sa sombre colère, le bruit d'un miroir qui se birsait parvint à leurs oreilles depuis la chambre de Victoria.
L'angoisse fit dissiper la rage d'Hicham. Il poussa Zahra et Djalal puis courut secourir la femme qui venait de le mettre en rogne.
— Merde ! Victoria ! Cria-t-il en découvrant la jeune femme à genoux sur le sol de la salle de bain au milieu des débris de vers tranchants.
Le sultan s'agenouilla immédiatement à côté de Victoria pour lui inspecter ses mains ensanglantées. Malgré le sang qui coulait abondamment, il fut rassuré de n'y voir aucune veine tranchée.
Instantanément, Hicham arracha sa chemise qu'il déchira pour bander les deux mains de la blessée. Cette dernière se tordit de douleur nourrissant ainsi l'affolement de son sauveur.
— Il faut aller à l'hôpital, Victoria ! Tu peux te lever ?
— Je suis...Je suis désolée ! Sanglota la jeune femme.
— Tu peux l'être. Répliqua Hicham avant de la serrer affectueusement dans ses bras. Allez ! On doit se rendre à l'hôpital immédiatement.
Sous les regards anxieux de Djalal et d'Oumi, Hicham aida Victoria, solidement blottie contre lui, à se mettre debout.
— Donne-moi ton qamis, Djalal.
— Mais où est-ce que tu comptes aller comme ça, Hicham ? Laisse Oumi l'emmener à l'infirmerie du palais. C'est plus rapide. De plus, il est plus préférable de ne pas t'afficher avec elle publiquement.
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La sultane du désert
RomanceÀ cause de l'accident mortel qu'elle avait causé, Victoria Harris se trouve enlevée le jour-même du verdict de son procès. Pour la première fois depuis la nuit de drame, l'avocate Anglaise découvre que les victimes de son ivresse ne sont pas de simp...