— Ce n'était pas un accident, Hicham. Finit Victoria par répondre aux sollicitations du sultan.
Troublé par les étrangers propos de Victoria, Hicham lui lâcha les bras en la dévisageant avec des regards abasourdis.
— Comment ça, ce n'était pas un accident ?!
— Ton frère n'est pas mort dans un accident de voiture, et ce n'est pas moi qui l'a tué !
— D'où tu sors cela ? Y-a-t-il un autre bout de papier qu'on t'avait glissé et que tu ne me montres pas ?
— Non, Hicham. À présent, je me souviens de tout à propos de la soirée de l'accident. Ma mémoire est revenue ! Tout est clair dans ma tête ! Ce bout de papier a causé un violent électrochoc qui a libéré mes souvenirs enfermés depuis des mois !
Le cœur d'Hicham se mit à battre à une vitesse affolante. Il était aussi anxieux et pressé de découvrir ce que Victoria avait à lui révéler. La jeune femme ne s'était jamais défilé face à ses responsabilités. Elle avait toujours assumé son erreur. Elle n'avait jamais cessé de demander pardon allant, pour cela, jusqu'à sacrifier son identité et se faire passer pour une autre femme.
Avant même d'entendre ce que Victoria avait à lui dire, Hicham était certain qu'il s'apprêtait à découvrir la vérité sur la mort de son frère. La jeune femme ne lui avait jamais menti à ce sujet.
— Très bien, Victoria. Rétorqua-t-il calmement mais anxieusement. De quoi te souviens-tu au juste ?
— Je ne me sens pas en sécurité ici, Hicham. Peut-on aller parler ailleurs ?
Pour le sultan, ce que Victoria venait de lui dire était la pire insulte qu'un homme pouvait entendre. Comme si cela ne suffisait pas, c'était également la plus horrible des humiliations qu'un souverain pouvait subir.
La jeune femme avait totalement raison.
Ses quartiers privés et sa chambre à coucher avaient été pénétrés par un inconnu. Son intimité avait été violée. Sa femme, censée se sentir protégée, avait été terrorisée. Son histoire d'amour et son faux mariage avaient été visés. Tout cela dans l'endroit le plus sûr au palais.
Plus qu'un affront, cet acte était une mise en garde, un avertissement et un message plus que clair. On pouvait s'introduire dans son cocon douillet, et s'en prendre à la femme de sa vie.
Dans cette grave catastrophe et cette inexcusable bavure sécuritaire, Hicham trouva du réconfort dans le fait qu'il savait exactement d'où venait cette dégradante gifle. Loin de jubiler, il était soulagé de trouver enfin le prétexte parfait et indéniable pour remettre les pendules à l'heure, et faire tomber les masques.
Le sultan choisit toutefois de calmer la frustration de son orgueil. Écouter et rassurer Victoria comptait plus pour lui que d'entendre les explications des traîtres. Eux pouvaient poireauter le temps d'être châtiés à la hauteur de leur crime.
Hicham ordonna à la jeune femme d'aller s'habiller. Après avoir aboyé à ses gardes de convoquer le responsable de la sécurité du palais, il emmena sa sultane hors de ses appartements, puis, il lui fit découvrir les quartiers privés du sultan et de sa famille.
Comme il s'y attendait, Victoria ne perdit aucune seconde à admirer les lieux, elle entra directement dans le vif du sujet en lui racontant les évènements de la soirée de l'accident.
— Hicham, le destin a voulu que mon propre fiancée vende mon corps à l'assassin de ton frère. Conclut-elle son funeste récit.
Hicham crut tomber des nus en découvrant que Zayd avait été assassiné et non tué dans un accident. Sa commotion émotionnelle ne dura pourtant que quelques secondes. Son frère était mort depuis des mois. Il avait déjà fait son deuil. Ce n'était pas comme si la révélation de Victoria allait le faire revenir.
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La sultane du désert
RomanceÀ cause de l'accident mortel qu'elle avait causé, Victoria Harris se trouve enlevée le jour-même du verdict de son procès. Pour la première fois depuis la nuit de drame, l'avocate Anglaise découvre que les victimes de son ivresse ne sont pas de simp...