Une cérémonie sous haute tension (Partie 2)

644 51 0
                                    


Contrairement aux stress qui troublait les nerfs et les esprits des responsables de la cérémonie, le sultan d'Azima était loin d'être préoccupé par ce qui se passait sous le ciel du pays qu'il gouvernait.

Pourtant, une soirée pleine d'enjeux l'attendait, des invités les plus influents sur la scène politique, économique et médiatique arrivaient déjà en masse au pays, et son gouvernement travaillait depuis deux jours pour finaliser les derniers détails des futures collaborations qui aideront à plaider la cause de son peuple.

À la mort de Zayd, Hicham s'était anxieusement interrogé sur sa capacité à affronter et à gérer autant de pressions. Peu à peu, et à sa grande surprise, il avait su, avec courage, endurance et clairvoyance, endurer toutes les épreuves qui avaient suivi sa montée sur le trône. Depuis, ce qu'il avait considéré comme une lourde responsabilité lui paraissait désormais comme une excitante partie d'un jeu de stratégie et de réflexion. Plus on s'attaquait à la souveraineté d'Azima, plus il se délectait de riposter victorieusement.

Face au miroir, depuis qu'il confia sa tête aux mains expertes de son coiffeur attitré, Hicham admirait, avec un soupçon de vanité, le reflet d'un souverain sûr de lui et prêt à partir et à mourir en guerre pour le salut de tous les Azimites. Mais en vrai, devant la glace, le sultan savourait plus le bonheur et la jouissance qui émanait de son visage.

Se réveiller auprès de Victoria, pour la seconde fois après une deuxième nuit de pure passion, avait suffi à chasser ses tourments et ses inquiétudes. l'Anglaise était à présent le havre de paix qui l'abritait chaleureusement loin d'un monde de brute. Pour atteindre le nirvana, il lui suffisait de plonger ses regards dans ses magnifiques yeux, de caresser sa douce peau, de dévorer ses délicieuses lèvres, et de goûter aux mille plaisirs offerts par son sublime corps.

Amoureuse de lui, Victoria n'avait jamais été aussi belle, aussi sensuelle et aussi enivrante. Auprès d'elle, Hicham était tout simplement un homme heureux et comblé.
Seul point noir à ce tableau parfait, son mariage avec Amina. Une Union qu'il n'avait pas encore su avoué à sa dulcinée même si le mensonge l'étouffait.

— Omar, le trouillard ! Tu n'as pas osé lui faire une bonne boule à zéro à ce roi qui nous a volé la plus belle femme au monde ! Interrompit Djalal les pensées du sultan en tapant la tête du jeune coiffeur. Allez ! Rends-le laid et repoussant pour venger tous les hommes de la planète !

Comme à chaque fois qu'il arrivait, Djalal laissait exploser une boule d'air frais qui réjouit Hicham. Le frère d'Amina commença par charrier le coiffeur du sultan avant de se concentrer sur ce dernier.

— Il y'a de l'amour dans l'air depuis votre retour au pays, sultan Hicham ! Je dis amour pour ne pas dire autre chose, bien sûr ! Le taquina-t-il avec un clin d'oeil.

Hicham le fusilla du regard avant de demander à son coiffeur de quitter la pièce. Il tapota alors le dos de son ami avant de lui demander de sortir prendre l'air.

Les deux hommes s'approchèrent des rambardes de la terrasse, puis posèrent leur bras dessus en fixant le mouvement inhabituel des serviteurs dans leurs préparatifs pour la cérémonie.

— J'ai quelque chose à te dire, Djalal. S'empressa Hicham de confesser son délit.

— Tu as couché avec ta sultane. Répliqua Djalal en fourrant une cigarette dans sa bouche.

Stupéfait, Hicham posa ses regards écarquillés sur son ami qui se retourna vers lui en appuyant son dos contre la balustrade en fer forgé.

— Comment tu as su ?

— Voyons ! Avant que tu ne devienne sultan, on a fait les quatre cent coups ensemble ! Tu as toujours cette tête après avoir fait l'amour à une femme ! Tu as toujours été partagé entre le sentiment de satisfaction et celui de la honte !

La sultane du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant