La sultane du désert

Solennelle promesse

En ouvrant ses yeux, Victoria se rendit compte que ce qu'elle avait vécu durant la nuit n'était pas un rêve, et qu'il s'agissait bien d'une réalité aussi magique que féerique.

Allongée à côté du majestueux corps nu d'Hicham, et emprisonnée par son bras musclé, la jeune femme n'eut aucune envie de détacher la tête du torse solide et luisant du sultan qui lui servait d'oreiller. Seuls ses iris assoiffés de beauté, de virilité et d'exotisme se levèrent à la recherche du visage du souverain.

Hicham dormait encore. La quiétude qui dominait ses traits habituellement crispés était fascinante et déroutante à la fois. Séparé de son imposante et glaciale carapace de sultan tourmenté et intransigeant, sa nudité physique et émotionnel exposait fièrement la précellence de l'homme ordinaire mais exceptionnel qu'il était.

Prudemment, Victoria se libéra de la prise de son amant pour se redresser. Elle profita ainsi des splendeurs de cette enveloppe charnelle masculine, et de la suréminence de son âme.
Depuis leur rencontre, c'était la toute première fois où Hicham semblait serein et apaisé. Fière d'être à l'origine de cette paix, l'Anglaise sourit en dévorant son homme du regard.

— Tu es si beau, mon sultan. Le complimenta-t-elle d'une voix à peine audible tout en succombant à la tentation de toucher le visage de Hicham.

Ses doigts caressèrent délicatement les cheveux d'ébène du jeune souverain, ils descendirent ensuite vers son front, son nez et sa joue, puis ils finirent noyés dans sa magnifique barbe veloutée.

Chaque passage des doigts de Victoria sur le visage d'Hicham fit frémir et frissonner la jeune femme. Chaque contact avec cette peau bronzée naturellement lui fit revivre les évènements de la nuit dernière.

Faire l'amour avec Hichem était une expérience unique, renversante et extrêmement exaltante. Jamais aucun homme n'avait su trouver le parfait équilibre entre la douceur, la férocité et la perversité en s'emparant de son corps.

À aucun moment de ces ébats inoubliables, Victoria n'avait senti qu'elle se donnait. Hicham avait réussi le pari fou de lui donner l'impression qu'il était uniquement à son service, qu'il ne répondait qu'à ses désirs, qu'il n'était là que pour elle.

À son détriment comme à son grand plaisir, la jeune femme découvrit à quel point le sultan maîtrisait l'art de séduire et de conquérir une femme. Il était si sûr de lui qu'il n'avait montré aucun signe de doute, de complexe ou d'hésitation. Quand il l'avait prise. Il fut certain de la satisfaire au point de la rendre entièrement dépendante de son talent, de son savoir faire, et de sa puissance.

Et ainsi avait-elle fini...Satisfaite, dépendante et soumise.

À lui seul, Hicham représentait ce que virilité était, et ce qu'elle devrait être. De son corps d'Adonis jaillissait la force et la sensualité. Sous sa peau délicieusement caramélisée et luisante apparaissaient des muscles intimidants mais fort élégants. Son impressionnante armure de chair et d'os faisait presque de l'ombre à la beauté barbare de son visage nomade et oriental. Et quand le sultan avait enfin daigné se servir de ses atouts pour prendre possession du corps de Victoria, il avait su la dominer sans la rabaisser, il avait étendu son emprise sur elle grâce à ses regards à la fois perçants et rassurants, à ses baisers tantôt respectueux tantôt pervers, à ses caresses aussi brûlantes que frigorifiques, et à ses mots dignes d'un poète follement épris de sa muse.

Si Victoria avait totalement succombé aux charmes torrides et ardents d'Hicham, ce ne fut pas pourtant pour son talent indéniable en matière de sexe. Elle avait d'abord été séduite par la noblesse de cette homme incroyablement prévenant. Le sultan avait prouvé qu'il ne cherchait pas à assouvir ses pulsions. Avant même de la mettre dans son lit, il s'était assuré que les jeune femme était bien consciente de ce qu'elle faisait.