L'imprévisible riposte (Partie 1)

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Belle, rebelle, fidèle et sensuelle, Victoria réussit à envoûter le monde entier en jouant avec son élégance britannique innée et naturelle, et son exotisme oriental parfaitement incarné. En quelques jours, la jeune femme réussit à devenir une icône de liberté, un symbole de lutte, une incarnation humaine d'amour et de dévouement, une allégorie du combat de tout un peuple.

Rapidement, Victoria devint la personnalité de l'année. Les médias lui donnaient la une des magazines, lui consacraient les premières minutes des journaux télévisés, diffusaient et publiaient des reportages et des émissions qui parlaient d'elle, et de sa bataille pour sauver son époux et son mari.
Des dirigeants politiques, des personnalités publiques, les présidents des organisations gouvernementales et non gouvernementales, et des associations prirent contact avec la jeune femme pour lui montrer leur soutien, et faire connaître sa noble cause.
Elle eut même l'honneur d'être reçu par la reine d'Angleterre qui lui montra soutien et sympathie.

Victoria réussit ainsi à ce dont tous les sultans qui s'étaient succédé sur le trône d'Azima avaient échoué à accomplir.

Considéré jusqu'ici comme un conflit territorial géré sous les tables des décideurs, le dossier d'Azima était désormais un combat pour l'indépendance et la paix. C'était une question qui se réglait par des sessions ouvertes et publiques à L'ONU.

Sans le savoir, Victoria parvint également à semer la division dans le camp ennemi. Elle était devenue si puissante et si influente, que les Saoudiens et les Émiratis subirent une pression internationale nullement attendue.

Prévu dans les premiers jours de l'invasion des terres Azimites, le procès et l'exécution d'Hicham furent reportés au grand dam de Yacine.

— Pourquoi ? Pourquoi ? Hurla-t-il au téléphone à ses alliés.

— Nous ne pouvons pas désobéir aux États-Unis. Les conséquences seront graves et désastreuses pour nous tous.

— Je m'en contrefiche des États de merde ! C'est moi le sultan ! Et si je dis qu'Hicham doit être exécuté, personne ne peut me l'interdire !

— Il sera exécuté, mais il est préférable de temporiser ! Nous subissons une résistance intérieure tenace. C'est le peuple qui s'est soulevé contre nous. Civils ou militaires, les Azimites n'ont pas les moyens de se mesurer à nous, mais s'en prendre à la population, c'est prendre le risque d'être accusé de génocide ! Et on ne peut pas se permettre de ternir notre image ! Ne rajoutons donc pas de l'huile sur le feu !

— Pourquoi envahir un pays et régner dessus si d'autres nations nous interdisent d'en être les maîtres ? S'indigna Yacine.

— Régner en maître sans l'approbation des alliés, c'est comme être l'émir d'un groupe terroriste ou le chef d'une secte. On sera connus, mais jamais soutenus, et pire encore, toujours traqués et ciblés.

— La responsable de tout cela est cette garce Anglaise qui joue à la reine ! Cette peste a fait de l'Angleterre la capitale d'Azima ! Il faut la stopper immédiatement ! On doit l'éliminer au plus vite ! Allez la voir et menacez-la ! Il est temps pour cette idiote de comprendre qui dicte les règles ! Hurla Yacine.

N'ayant plus aucun choix, les ambassadeurs des Émirats Arabes Unis et de l'Arabie Saoudite en Angleterre demandèrent à voir Victoria. La jeune femme accepta de les recevoir dans une des salles de réunion du cabinet d'avocats Anglais qui s'occupait du dossier Azima au sein du tribunal international.

Contrairement à ce qu'ils croyaient, Victoria se présenta au rendez-vous sereine et confiante.

— Je vous écoute. Leur dit-elle avec une voix méprisante.

La sultane du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant