Mariage royal (Partie 2)

622 51 0
                                    


Dès que Walid entra dans le salon d'Hicham, il s'inclina devant le sultan Azimite qui, pourtant, ne prit pas la peine de se tourner vers lui, et laisser la fenêtre depuis laquelle il fixait les beaux jardins de son riad Marocain.

— Votre altesse...

Quand Hicham daigna enfin poser ses regards sur le cousin du roi du Maroc, il ne s'interdit pas le plaisir malasin de le fixer avec une certaine animosité.

Sa véhémence était si palpable, que Walid la sentit à son premier contact avec les yeux du souverain Azimite, et qu'il se mit même à se poser des questions sur l'origine de cette hostilité.

— Quelque chose vous contrarie, votre altesse ? Finit-il par demander à Hicham craignant que cette froideur venait d'un quelque problème qui mettrait leur plan en péril.

Hicham ne répondit pas tout de suite. Il prit tout son temps pour bien dévisager et analyser le jeune homme.
Walid avait, en évidence, tout pour plaire à Victoria. Séduisant, élégant, bien bâti, courtois et avenant. Mais pas que.

Le sultan comprit aussitôt que, si l'Anglaise avait réellement succombé aux charmes de ce beau Marocain, ça ne pouvait être que pour son côté jovial.

Même dans une situation aussi critique que cette contre-attaque décisive et ses enjeux de hautes importances, Walid dégageait une irrésistible insouciance, et une enviable joie de vivre. Cela prouvait que c'était un jeune homme taquin, désinvolte et guilleret. Et c'était justement ce qui manquait à Victoria après son long calvaire.

— Votre altesse ?!

— Veuillez m'excuser, monsieur Walid. Finit Hicham par briser son silence tout en tendant sa main au jeune homme. Heureux de faire enfin votre connaissance.

— Tout l'honneur est pour moi, votre altesse.

— Monsieur Walid, je tiens personnellement à vous remercier pour votre précieuse aide. Sans vous et sans vos efforts drastiques, mon plan n'aurait jamais pu voir le jour. Vous avez été brillant et exceptionnel. Félicita Hicham son supposé rival tout en l'invitant à s'asseoir.

Peu flatté par les compliments qu'il recevait, Walid s'assit en face du sultan sans pouvoir expliquer cette note d'hypocrisie dans les éloges du souverain. Mais même s'il en était troublé, le manque de sincérité d'Hicham n'offusqua nullement le jeune homme. Il était plus soucieux de la réussite de la mission que son cousin, le roi, lui avait confiée.

À quelques heures seulement de la fin de la phase Marocaine du stratagème Azimite, Walid souhaitait éviter tout conflit ou dérapage qui risquerait de tout gâcher.

— Je n'ai fait que mon travail, votre altesse. Comme vous êtes un ami très proche de notre roi, et un allié de notre royaume, je ne pouvais que me dévouer à ma mission.

— Votre dévouement mérite des remerciements et des récompenses, monsieur Walid. Soyez sûr qu'Azima n'oubliera pas le grand service que vous lui avez rendu.

— Ma récompense sera de voir votre peuple enfin libre et indépendant, votre altesse.

— Il le sera. Quitte à être exterminé sur le champ de bataille. Rétorqua Hicham fermement avant d'entrer dans le vif du sujet. Nous sommes ici pour parler du programme de la cérémonie du mariage qui aura lieu dans deux jours, puis-je en connaître tous les détails ?

— Votre altesse, pour les besoins des convenances, la première cérémonie aura lieu à quatorze heure dans la grande maison familiale des Alami. N'ayant pas de père, lalla Asma était censée être présentée par el hadj Ahmed, le chef du clan Alami. Cependant, avant de venir vous voir, j'ai reçu un appel de sa majesté le roi, et il m'a demandé de vous informer qu'il a pris la décision d'être le représentant officiel de la mariée.

La sultane du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant