L'étage royale débordait de monde. Les responsables de sécurité passaient au peigne fin tous les recoins des appartements privés du sultan et de la sultane, tandis que les serviteurs et servantes s'occupaient à déménager les affaires personnels du couple des anciens quartiers d'Hicham.Tel le diable de Tasmanie, Victoria se fraya un chemin au milieu de cette foule digne d'une fourmilière, puis, sans se soucier des rumeurs que cela pourrait engendrer, elle se jeta sur le lit en sanglotant douloureusement.
Cette scène déchirante émut tous les présents. Impuissants et limités par un drastique protocole, les domestiques tentèrent d'apaiser la peine de leur sultane en posant sur elle des regards compatissants. Seule Oumi prit les choses en main. Elle vida immédiatement les lieux, puis alla réconforter Victoria.
Zahra n'eut même pas le besoin de commencer l'interrogatoire. Dès qu'elle posa sa main sur le dos de la jeune femme, cette dernière, sans détacher son visage du matelas, lui fit part de la douleur qui la rangeait.
Victoria avait déjà tenu Oumi en confidence, et lui avait révélé tout sur la mort de Zayd quand la vieille femme était venue l'aider pour lui choisir une tenue pour se rendre au cimetière.
— Il me rejette, ne me parle presque plus, me regarde à peine ! Comme si cela ne suffit pas, il m'annonce dans une glaçante indifférence qu'il ne dormira plus avec moi. Je sens qu'il aurait aimé que je reste la meurtrière de son frère ! Son attitude prouve qu'il ne m'avait pas vraiment pardonnée, que c'est à cause de cette connasse d'Asma qu'il se montre aimable avec Victoria la vermine !
— Mais c'est horrible ce que vous venez de dire, votre altesse !
— C'est la vérité ! Elle est horrible, mais c'est la vérité !
— Votre altesse, vous avez tout de même le devoir d'excuser le sultan. Cet homme n'a jamais voulu régner, ni souhaité jouer un rôle quelconque dans la gouvernance du pays. Tout d'un coup, son frère meurt, il se retrouve alors sur le trône malgré lui. Il se voit confier la noble, mais périlleuse et complexe mission, de sauver toute une nation des redoutables ennemis qui convoitent ses richesses et sa souveraineté. Depuis, Il est forcé de sacrifier sa vie et ses rêves pour assurer ceux de ses sujets. Il vit dans un stress permanent à cause de l'aspect international du grand mensonge de son mariage. Mais le plus important pour lui, c'est qu'il craint de vous perdre alors qu'il est fou amoureux de vous. Comme si cela ne suffisait pas, il apprend que son frère a été probablement tué, et que le premier but de son assassinat c'est celui de faire de lui le roi du pays. En plus de l'atrocité et la lâcheté du crime, cet acte est également une insulte pour les capacités du sultan. Notre souverain ne vous en veut pas. Sa colère est dirigée contre les traîtres qui ont commandité le meurtre de son frère.
— Je sais tout ça ! Rétorqua Victoria en se redressant. Mais est-ce une raison pour me laisser toute seule avec mes peurs et mes doutes ? N'est-ce pas le moment de s'unir pour vaincre ? N'est-ce-pas dans ce genre d'épreuves qu'une femme devrait soutenir son mari ? N'est-ce pas dans les jours difficiles qu'un homme montre à son épouse à quel point il a besoin d'elle ? Hicham n'a rien fait de tout cela ! Il me couvre à peine de compliments, qu'il me prouve juste après qu'il n'en pense le moindre mot ! Sinon pourquoi m'éloigner de lui de cette façon ? Pourquoi me rejette-t-il à peine découvrit-il la vérité ? Pourquoi refuse-t-il de passer la nuit avec moi alors que sa place est ici ? Pourquoi je suis en train de pleurer alors que je suis censée l'écouter et le réconforter ?
— Oh, votre altesse ! S'exclama Oumi toute soulagée avant d'essuyer les larmes de Victoria. Que vous a dit le sultan au juste ?
— Je viens de te le dire, Oumi ! Il ne veut plus passer ses nuits avec moi !
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La sultane du désert
RomantizmÀ cause de l'accident mortel qu'elle avait causé, Victoria Harris se trouve enlevée le jour-même du verdict de son procès. Pour la première fois depuis la nuit de drame, l'avocate Anglaise découvre que les victimes de son ivresse ne sont pas de simp...