Solution miracle

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Pris au dépourvu par l'exaltation euphorique de Djalal, Hicham, réduit au silence par l'étonnement, leva les sourcils en observant les effets extrêmes de cette folle et inexplicable excitation qui s'empara, subitement, de son ami et confident.

— Un mariage ! Oui, Hicham ! Seul un mariage avec une princesse déjouera le plan foireux des cheikhs. S'exclama de nouveau Djalal en commençant à faire des va-et-vient dans le bureau d'hicham.

— Mon mariage ne peut pas être une solution au chantage des Émiratis, Djalal.Bon sang ! Tu le sais mieux que moi à la fin ! Pourquoi remuer le couteau dans la plaie ?

— Mais ce n'est pas de ce mariage-là que je te parle, Hicham ! Je fais allusion à un autre mariage. Insista le jeune homme en le rejoignant.

— Ce n'est pas possible. Ils mettent forcément quelque chose dans les cigarettes que tu fumes. Tu crois que j'ai des épouses aux quatre coins du monde ? Ou que je les sortes de ma poche comme par magie ?

— Tais-toi, et laisse-moi réfléchir un moment. Une solution mijote dans ma tête, et elle ne sera pas que bonne, elle sera miraculeuse.

Hicham suivit des yeux le jeune homme qui, comme un fou, se mit à se parler à lui-même d'une voix audible mais nullement compréhensible. Il finit par s'en lasser au bout de quelques secondes. S'apprêtant à se lever, il fut forcé de retourner s'asseoir quand Djalal se pencha vers lui.

— Quel est le but du mariage arrangé que nous proposent les Émiratis ?

— En glissant une de leurs filles dans mon lit, et en projetant de lui faire porter l'héritier du trône, ils s'immiscent d'abord dans le palais et tout le sultanat, ils m'assassineront, ensuite, dès la naissance de mon premier fils, puis ils s'empareront du pouvoir en devenant les tuteurs du sultan mineur.

— Parfait ! Ce plan est aussi ingénieux que diabolique, mais il a une énorme faille qui nous permettra de le déjouer. Pour parvenir à leurs fins, la princesse que les cheikhs Émiratis te proposent d'épouser doit être impérativement ta première épouse, et donc, assurément, la mère de ton premier enfant ou, plus précisément, l'héritier du trône. De ce fait, si tu ne l'épouses qu'en seconde noce, les Émiratis n'auront rien à gagner en vous imposant ce mariage. Tu es d'accord avec moi ?

— Pour pouvoir l'épouser en seconde noce, je serai obligée de reconnaître que je suis déjà marié. Or mon mariage doit rester secret, Djalal. Qui mieux que toi puisse en comprendre les conséquences de sa divulgation ?

— Comme je viens de te le dire, Hicham. Je ne te parle pas de ce mariage là.

— Tu veux que je me marie à nouveau ?! Et dans deux jours seulement ?! C'est ça ta solution ?! Épouser une femme dans à peine deux jours pour faire de la princesse Émiratie une seconde épouse ?! Cette réponse à la proposition des ennemis ne fera qu'empirer la situation.

Sentant Hicham sceptique et peu enclin à lui laisser la chance de développer son idée, Djalal se pressa de lui expliquer son plan.

— Supposons que tu t'es marié il y'a deux mois de cela, et qu'à cause du décès du sultan Zayd et ton ascension au trône, tu as préféré reporter l'annonce officielle et la célébration nationale de ton mariage, le chantage des cheikhs Émiratis n'aura plus lieu d'être.

Comprenant enfin le stratagème de Djalal, Hicham s'affala sur son siège en commençant à y réfléchir sérieusement.

— Prétendre que je me suis marié avant leur offre ? C'est une bonne idée. Sauf que les Émiratis ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils ne vont pas se contenter de ma parole. Ils demanderont des preuves concernant l'authenticité et la légitimité de ce mariage.

La sultane du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant