À son réveil, et avant même d'ouvrir ses yeux, Hicham sentit l'absence de Victoria qui aimait dormir en se servant de son cœur et ses battements comme oreiller et berceuse. En jetant un regard sur le côté vide du lit, il fut foudroyé par une vive et désagréable sensation de solitude, de froideur et d'obscurité. Ce mal-être, aux terrifiantes allures d'une obscure prémonition, lui montra ce qu'il en sera de sa vie sans son âme sœur.— Il est temps. Je ne peux plus continuer de lui cacher la vérité. Elle comprendra. Oh Allah faites qu'elle comprenne ! Pria-t-il en serrant entre ses doigts un bout du drap abandonné par le corps gracieux de Victoria.
Hicham n'osait plus imaginer sa vie sans sa sultane à ses côtés. Hier, il avait appris une vérité ravageuse et destructrice qui aurait pu le conduire à perdre raison et commettre l'irréparable. Grâce à la jeune femme, il avait non seulement réussi à dompter sa colère, mais il avait pu traverser sereinement l'effroyable épreuve.
Durant toute la nuit, Victoria l'avait patiemment écouté, sagement conseillé, et généreusement réconforté, puis elle s'était charnellement livrée à lui en le couvrant d'amour et de tendresse. Elle avait ainsi réussi à le tirer des abysses du désenchantement.
Hicham estimait désormais qu'il devait rendre la pareille à l'élue de son cœur. Elle avait le droit de savoir qu'il existait une autre femme dans sa vie, et pas n'importe laquelle. C'était Amina, et elle était son épouse.
Rassemblant son courage à deux mains, le sultan décida de tout révéler à Victoria. Et ce fut à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il faisait encore nuit. Tout en se demandant où se trouvait la jeune femme, il se redressa en la cherchant du regard.
— Victoria ? l'appela-t-il.
— Votre altesse. Répondit la jeune femme sensuellement avant d'apparaître dans la chambre en dégageant de son chemin les rideaux du balcon.
Hicham déglutit en voyant sa dulcinée dans une petite nuisette dorée qui dévoilait plus qu'elle cachait les irrésistibles et parfaits atouts de son enveloppe charnelle.
— Votre altesse a demandé après sa sultane ? Lui demanda Victoria lascivement tout en posant ses deux mains sur le lit.
L'humeur aguicheuse de la jeune femme ravit et excita Hicham au point d'oublier sa résolution. Affaibli par la sensualité perverse de sa sultane, il lui fit signe de son index de s'approcher, annonçant ainsi qu'il était prêt à jouer le jeu.
Telle une féline, elle obéit à l'ordre reçu en avançant, à quatre pattes, sur le matelas avec une démarche affriolante. À quelques centimètres de toucher le visage du souverain, elle tendit les bras vers la tête de lit pour s'y appuyer, puis elle chevaucha son homme en enfonçant ses regards dans ses iris.
Hicham frisonna au contact des fesses de Victoria sur son entrejambe, et frémit à la vue de son décolleté plongeant. Succombant à la tentation. Il posa ses mains avides sur les hanches de la jeune femme puis la plaqua brutalement contre son torse musculeux.
— La sultane est incroyablement joueuse. Ce n'est pourtant pas la pleine lune. Lui dit-il en glissant ses doigts sous la nuisette de Victoria.
Le jeune femme se mordit la lèvre en sentant les doigts du sultan frotter la délicate et fragile forteresse en satin qui protégeait son intimité.
— Hicham...Gémit-elle.
— Je veux vous l'entendre dire, sultane.
— J'ai envie de vous sentir en moi, mon sultan.
— Pécheresse impériale, ouvre-toi à moi. Donne-moi accès aux trésors dissimulés derrière ce bout de tissu.
Victoria n'eut le temps de baisser les petites bretelles de sa nuisette. La sonnerie du portable d'Hicham la fit sursauter. Plus inquiète que déçue, elle s'accrocha, angoissée, aux yeux du sultan à la recherche de la sérénité.
VOUS LISEZ
La sultane du désert
RomanceÀ cause de l'accident mortel qu'elle avait causé, Victoria Harris se trouve enlevée le jour-même du verdict de son procès. Pour la première fois depuis la nuit de drame, l'avocate Anglaise découvre que les victimes de son ivresse ne sont pas de simp...