De retour dans la chambre de la princesse, Victoria fonça directement dans sa cellule, puis claqua la porte au nez d'Oumi.
La vielle femme eut à peine le temps de se tourner vers Djalal pour apprendre ce qui s'était passé durant la rencontre de la captive Anglaise et le sultan, qu'Hicham fit une fracassante apparition dans la chambre.
— Où est-elle ? Cria-t-il avant même de poser un pied dans la pièce.
Reconnaissant dans cette voix stridente les premiers signes d'un déchaînement de colère, et en le voyant se diriger vers la chambre de Victoria tel un taureau vers le torero qui le narguait, Oumi lui fit barrage avant d'approcher le sinistre refuge de la pauvre prisonnière.
— Écarte-toi de mon chemin, Oumi ! Lui hurla Hicham au visage.
— Votre altesse, jamais la colère ne devrait dominer les actes d'un souverain. Si vous entrez dans cette chambre, rageux comme vous êtes, vous risquez de tuer la pauvre jeune femme qui se trouve dedans.
— C'est ce que j'aurais dû faire depuis le début. Répliqua le sultan avec une voix terrifiante. Œil pour œil, dent pour dent, ainsi disent nos lois ! Laisse-moi passer immédiatement !
— Hicham, voyons !
En entendant la voix de Djalal derrière son dos, le sultan se trouva un parfait nouveau souffre-douleur. Il se tourna vers son seul ami et confident en lui jetant des regards assassins.
— Alors toi ! Toi ! Tu es le premier responsable de toute cette mascarade, imbécile !
— Je ne me souviens pas vous avoir recommandé d'enlever cette femme pour en faire votre salvatrice. Le persifla Djalal sans être inquiété par son agressivité.
— Ta gueule ! Grogna le sultan avant de le designer du doigt ainsi qu'Oumi. Vous deux, vous me prenez pour un incapable, un impuissant, un idiot ! Tous deux, vous me materner tel un enfant en bas âge ! Vous deux, êtes pires que mes pires ennemis !
Après son ancienne nourrice et son ami, le doigt d'Hicham visa fébrilement la porte de la chambre de Victoria.
— Quant à cette...à cette...
— Cette quoi ? L'interrompit Zahra. Avouez que vous êtes incapable de l'insulter parce que vous avez fini par découvrir qu'elle n'est pas comme vous l'aviez imaginée.
— Cesse de me contredire et de me couper la parole comme si tu t'adressais encore au bébé que tu as élevé.
— Si vous vous comportez tel un enfant, je me dois de vous traiter comme tel.
— Oumi, mon amour et mon affection pour toi ne te permettent pas de dépasser tes limites.
Par peur pour Oumi, Djalal courut se mettre entre elle et la rage incontrôlable du sultan.
— Miss Harris n'a rien fait pour déclencher votre colère, votre altesse ! En quoi ses exigences aient pu vous offenser ?
— Moi un dictateur, Djalal ?! Moi ?! Moi, un tyran qui opprime et asservi son peuple ?
— Oui, vous l'êtes ! Lui répondit Oumi. En vous comportant de la sorte, vous êtes même plus horrible que le pire symbole de dictature dans le monde !
Si quelqu'un d'autre avait osé lui parler ainsi, Hicham aurait sans aucun doute mal réagi. Avec Oumi, tout était presque pardonnable, même s'il s'obstinait à résister à sa douceur et à sa sagesse.
— Je suis loin de savoir ce qui s'est passé entre miss Harris et vous, mais ça ne sera sûrement pas ainsi que vous réglerez votre problème. À cause de votre quête de vengeance, cette femme vit un épouvantable cauchemar éveillé. Par votre faute, la culpabilité et le mal du pays la tuent petit à petit. Vous ne pouvez qu'être un monstre à ses yeux.
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La sultane du désert
RomanceÀ cause de l'accident mortel qu'elle avait causé, Victoria Harris se trouve enlevée le jour-même du verdict de son procès. Pour la première fois depuis la nuit de drame, l'avocate Anglaise découvre que les victimes de son ivresse ne sont pas de simp...