En quête de vérité (Partie1)

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En entrant dans son bureau, Hicham trouva Walid debout face à la fenêtre. L'agent secret Marocain se tourna sans tarder vers le sultan, puis s'inclina respectueusement devant lui.

— Je m'excuse de vous avoir fait attendre, Walid. Déclara le sultan en invitant le jeune homme à prendre l'un des deux sièges visiteurs de son bureau.

Par respect au protocole, Walid laissa d'abord s'asseoir le souverain avant de faire de même.

— Je tiens personnellement à vous remercier pour votre contribution dans la réussite de la mission que je vous ai confiée. Sans vous, on n'en serait pas là.

— Je n'ai fait qu’honorer mon roi en faisant mon devoir, votre altesse.

— J'aime bien la modestie, mais pas la vôtre, Walid. Reconnaissez qu'au fond de vous, vous fanfaronnez. Il n'y a pas de honte à cela, après tout. Vous excellez dans ce que vous faites, et il est évident que vous visez toujours la victoire.

— Certaines victoires professionnelles m'apportent, effectivement, une satisfaction personnelle.

— Et de quel ordre est votre dernière victoire, Walid ? Personnelle ou professionnelle ?

Même si Hicham n'allait pas droit au but, Walid se rendit compte que le souverain savait tout, et que, comme un inspecteur lors d'un interrogatoire avec un coupable, il cherchait à lui arracher des aveux.

— Vous avez avisé la sultane au sujet de la publication de son portrait, n'est-ce pas ? Le surprit le sultan en cessant subitement de tourner autour du pot.

— J'ai compris que c'était ce que vous attendiez de moi, votre altesse. Sinon, pourquoi me confier cette mission en sachant que je suis un fidèle ami de la sultane. Répondit Walid avec assurance.

Satisfait de la réponse de l'agent secret, Hicham lui sourit.

— Il en est ainsi, et je vous en félicite. Parlons des choses sérieuses, à présent. Comment s'est passé l'enlèvement du détective et de la journaliste ?

— Sans aucun problème. On a fait en sorte que leur disparition soit liée à leur travail respectif. Officiellement, monsieur Grant est sur une piste en Irlande pour retrouver Victoria Harris. Mademoiselle Sullivan, elle, est au Maroc pour un compliment d'information sur la vie de la sultane Asma. Personne ne se doutera qu'ils sont retenus ici.

— Qu'en pensent-ils de leur enlèvement ?

— Bien qu'elle a compris que je suis tout sauf un reporter, et que je n'ai rien fait d'autre que de lui brouiller les pistes lors de notre ballade à Azima, la journaliste a une bonne opinion de vous. Elle attend de vous voir pour vous juger. Le détective, lui, vous accuse ouvertement du meurtre de Zayd.

— Et bien évidemment, intelligent et perspicace comme il est, il a sans doute deviné que Victoria et Asma sont une même et unique personne.

— Exactement. Bien que le portrait n'est pas très ressemblant, et que le relooking oriental de Victoria Harris est fort trompeur, je suppose qu'à trop travailler sur l'affaire de sa disparition, le détective l'a immédiatement reconnue.

— Ça va être une journée pleine de rebondissements, on dirait ! S'exclama Hicham avant de reprendre son air sévère. J'ai demandé à les voir, je souhaite que vous assistiez à cette rencontre.

— Moi ?! En qualité de quoi, votre altesse ?

— Premièrement, j'estime que votre roi a le droit de connaître la vérité sur la mort de Zayd. Je préfère qu'il l'entende de votre bouche plutôt que de la lire sur un rapport. Deuxièmement, et c'est le plus important, à partir d'aujourd'hui, vous avez le statut du premier conseiller de la sultane. Sans l'obligation d'être à Azima, vous serez le guide vers lequel elle se tournera dans ses moments de doute. En son absence, pour une raison ou une autre, vous serez sa voix, et votre mission sera de défendre ses intérêts.

La sultane du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant