Chapitre 30

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J'arrivai devant chez elle, à peine essoufflée. 

Je frappai à la porte. Aucune réponse. Je fis le tour et regardai à l'intérieur. Je savais qu'Aiyanna était chez elle. 

Je l'entendais bouger subrepticement. Je fouillai partout et ne trouvai aucun double de clés. Depuis sa rupture avec Anoki, elle ne les rangeait plus au même endroit. Là, je n'en trouvai nulle part. 

Les avait-elle récupérés pour m'éviter? 

Je retournai devant la porte, je donnai un grand coup de pied, à hauteur de la poignée, comme je l'avais vu dans les films. Je ne pensai pas pouvoir le faire si facilement... Et pourtant elle s'ouvrit au premier coup! Je fonçai directement vers la chambre et croisai Aiyanna. Elle s'immobilisa lorsqu'elle me vit et regarda la porte qui pendait sur ses gonds.

- Tu as défoncé ma porte?!


- J'étais bien obligée, tu n'es pas venue m'ouvrir! 


Je répondis énervée.

Nous restâmes à nous dévisager, puis nous nous esclaffâmes. Il nous fallut quelques minutes pour nous calmer.


- Tu n'as pas répondu à mes messages et tu n'es pas venue. Tu m'évites?


Elle se renfrogna.


- Je me sens un peu... Honteuse... De ce que j'ai dit hier, j'avais honte d'avoir été aussi mesquine. C'était déplacé... Tu es mon Ahbaya. Je n'ai pas le droit de faire ça. Ajouta-t-elle.


Je soufflai. Ça faisait mal de voir qu'elle ne cessait de penser à nos statuts. Nous ne pouvions rien y faire! Nous étions amies et je pensais que depuis le temps, elle avait mis ce détail de côté.


- Aiyanna, je t'ai dit d'arrêter ça, je suis juste moi, ton amie. On se fout de nos statuts! Tu peux être aussi mesquine que tu le veux. Garce même, si tu le souhaites! Plains-toi à moi autant que tu le veux, je serais toujours ton amie. N'aie pas honte!


Elle pleura.


- Je ne veux pas être une gêne et avec tout ce qu'il se dit sur moi... J'ai pensé que tu serais mieux sans moi. Je détruis ton image.


J'étais abasourdie.


- Quelle image?


- Je ne veux pas qu'ils croient que tu es faible, parce que ta bêta est métisse. - Tu penses que je suis faible?


- Bien sûr que non!


- Alors pourquoi le croiraient-ils? Elle ne répondit pas. Continuant à pleurer silencieusement. - Parce que tu es ma bêta?


Elle hocha la tête. J'avais déjà remarqué sa tendance à croire ce que les autres disaient d'elle. Ils aimaient la faire douter d'elle, la rabaisser et l'insulter. Ça a dû être difficile pour elle de les entendre me critiquer parce que nous étions proches. Elle avait ses raisons de me fuir, je les trouvais idiotes et immatures. Je déployai toute mon aura, elle tressaillit à peine.

L'appel du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant