L'appel du loup

Chapitre 13

Je retournai au salon et fis comme s'il n'était pas un loup et qu'il n'avait pas écouté la conversation. Je me replaçai dans le canapé et me replongeai dans le film.

 Benaï soupira et je l'ignorai. Il soupira encore.

- Tu vas m'ignorer encore longtemps? Demanda-t-il, au bout d'un moment. Je continuai de faire comme s'il n'était pas là. - S'il te plait, Sharlee. C'est vraiment invivable! 

 - Tu vas me dire ce qu'il s'est passé cette nuit-là? Demandais-je, en le regardant. 

- Non. 

 Je tournai ma tête et fixai l'écran. Après quelques minutes, je me levai et pris une gourmandise, le 3 chocolats de Mickael était ultra-merveilleux! Je lui envoyai un message pour lui dire que je m'étais régalée et le remerciai. Il me répondit aussitôt. 

Je passai le reste de la soirée à regarder la télévision et à répondre à Mickael. Il était gay et son petit ami était un gourmand, c'est pour lui faire plaisir, qu'il s'était mis à la pâtisserie. Je ne m'en étais pas du tout douté. Ils étaient en couple depuis 5 ans et ils filaient le parfait amour. 

En bref, j'apprenais à le connaître beaucoup trop tard, je m'excusai d'avoir été si déprimée et le remerciai encore une fois de m'avoir aidée/sauvée la vie. Je lui dis que j'allais me coucher, il me souhaita bonne nuit et me dit que si je voulais venir demain ou pas, il n'y aura aucun souci.

 Benaï fulminait à côté de moi. Cette conversation-là, il ne pouvait pas l'entendre. Je rangeai, me brossai les dents et allais me coucher. Je m'endormis rapidement. 

Benaï me réveilla, quand il s'assit sur le lit. 

 - Arrêtes ça, s'il-te-plait... Je n'aime vraiment pas que tu m'ignores! 

 Je me retournai pour le fixer, il soupira. 

 - Pourquoi tu ne veux pas me dire ce qu'il s'est passé? 

 - Parce que je ne pense pas que tu sois prête à l'entendre. 

 - Tu ne peux pas décider à ma place et prête ou pas, je veux savoir! 

Il soupira. 

- Si je ne le fais pas tu vas continuer de m'ignorer, n'est-ce-pas? 

- Absolument! 

- Je ne supporterai pas une autre journée comme celle-là... 

 - Alors, parle-moi. Je déteste qu'on me cache des choses! 

Encore un soupir. 

 - D'accord, je vais te raconter... Il soupira encore une fois. - J'ai découvert un inconnu dans le couloir en plein milieu de la nuit. Quand il m'a vu, il s'est enfui. Je l'ai rattrapé et nous nous sommes battus. Je l'ai assommé et l'ai emmené à mon père. Nous n'avons pas eu beaucoup d'informations, c'était un mercenaire et on l'avait débauché pour te tuer. J'ai perdu mon sang froid et je l'ai réduit en charpie. Je suis revenu directement, au cas où il n'était pas venu seul et tu m'as vu. 

Il avait dit ça vite, comme pour se débarrasser de la corvée. Je restai silencieuse. Longtemps. 

- Dit quelque chose, s'il te plait. 

 - Tu avais des griffures? 

 Je chuchotai au cas où, ma voix me trahirait. 

Il a tué quelqu'un!!! Il a tué quelqu'un!!!!!!  

- Oui, les mercenaires sont des loups. Ce sont ceux qui restent sur les continents, pour protéger nos alliés et autres besognes. Je ne sais pas comment celui-là est arrivé au sud.