Chapitre 61

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Je m'attendais à voir Ahban, le lendemain matin, mais il ne vint pas. Les autres arrivèrent, déposèrent leurs moitiés et repartirent tous, la mort dans l'âme. Ils vinrent déjeuner, repartirent presque aussitôt et rentrèrent en fin d'après-midi. Ahban n'était toujours pas venu. Lorsque je questionnai Benaï à ce propos, le soir même, il éluda.


Je compris qu'il ne souhaitait pas en parler. Tout le monde était sur les nerfs, il n'y avait rien à faire.

Presque deux semaines passèrent ainsi. J'étais énorme, j'avais envoyé une photo à Chris, elle s'étonna de mon ventre. Je lui expliquai que j'avais fait un déni de grossesse et qu'en réalité, j'accoucherai plus ou moins, en même temps qu'elle. Cela l'amusa beaucoup. C'était la seule façon de lui expliquer pourquoi il manquerait, quatre mois, à ma grossesse.


J'étais, tout de même, moins énorme que Thala, qui commençait vraiment à avoir des difficultés à se déplacer. Dakota commença à appeler Benaï papa et il en fut chamboulé. Il avait grandi et surtout, grossi, nous avions encore remplacé sa garde-robe.


Benaï et les autres rejoignaient Ahban pour travailler et préparer le sommet et le quittaient dès qu'ils avaient terminé. Ils avaient trouvé le lieutenant de Tye, mais lui-même, n'était pas dans les naufragés et personne ne savait où il était. Je ne croisai jamais Ahban, il n'était pas venu, non plus, voir Sana qui dépérissait à vue d'œil. Sana ne voulait toujours pas aller le trouver, malgré nos encouragements. Nous passions notre temps avec nos gardes, David était le seul, avec Dakota, à pouvoir mettre un sourire sur le visage de Sana, même s'ils n'avaient rien à voir avec ses sourires d'avant. Elle avait le teint terne et avait perdu du poids. Je détestai la voir ainsi.


Je pensais qu'Ahban devait être dans le même état voir pire, il n'avait personne pour l'entourer. Sana alla s'allonger, épuisée, selon ses dires. Nous n'avions rien fait de la journée. Je décidai que c'en était assez. J'attendis le retour de nos compagnons.

- Aiyanna, je te laisse Dakota. Je reviens vite, bébé. Viens avec moi. Ajoutais-je, en attrapant le plastron de Benaï.

Je ne lui laissai pas le temps de réagir et le tirai.

- Où allons-nous? Demanda-t-il, alors que nous atteignions l'escalier.

- Voir ton père. Répondis-je.

Il s'arrêta et me tira en arrière.

- Non! Grogna-t-il.

- La seule raison pour laquelle tu es ici, c'est que je préfère y aller avec toi, plutôt qu'avec un garde. Mais je peux aussi, y aller seule...

- Je n'irais pas!

L'appel du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant