Chapitre 6

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Je m'éveillai dans la même position, je me levai doucement et douloureusement, sans réveiller Benaï. J'allais aux toilettes et me regardai dans le grand miroir, j'éclatai de rire. 

On aurait dit qu'une énorme pelote de laine fraichement tondue avait été collée sur ma tête. Je décidai de me laver, me déshabiller était déjà une délicate affaire, je fus soulagée de voir la culotte que j'avais mise avant l'entrainement hier.

J'avais mal chaque fois que je bougeai le bras gauche. Me laver sans mouiller les pansements fut ridiculement impossible. Je laissai mes cheveux tels quels, impossible de lever le bras. Je mis une culotte et un peignoir et ressortis. Benaï était réveillé et il n'avait pas l'air content, il m'attendait les bras croisés devant la porte.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu n'aurais pas dû te doucher toute seule, c'est dangereux!

- Tu sais, je le fais depuis presque 20 ans et je suis toujours ressortie vivante!

- Tu sais ce que je veux dire! Tu aurais pu rouvrir tes blessures ou autre chose! Faire un malaise!! Tu n'aurais même pas dû te lever!

- Je vais très bien! Déclarais-je, en prenant un antidouleur. - Par contre j'ai besoin d'aide pour laver et brosser mes cheveux...

- Je peux le faire. Je sais laver des cheveux!

- Ah bon? Je pensais qu'en tant que prince, tu ne savais rien faire des tes mains, à part tenir une épée! Rigolais-je, il fit la moue. Il était vraiment susceptible ce matin. - Excuse-moi je n'ai pas pensé à te le demander, mais si cela ne te dérange pas, pourrais-tu, s'il te plait, arranger ça? Je demandais, en désignant ma pelote.

Il sourit et ne dit rien... Il alla chercher une chaise, qu'il emmena dans la salle de bain.

- Viens, je suis prêt à jouer les shampouineurs!

Il avait mis une serviette sur le lavabo et la chaise était posée devant celui-ci. Il me fit signe de m'asseoir, bascula doucement la chaise contre le lavabo, mon cou sur la serviette. Il me lava les cheveux dans un silence tranquille, si la chaise avait été plus confortable, je me serais endormie.

- Tu as de beaux cheveux, ils sont très longs...

- C'est l'effet des boucles. Tu vas voir, il faut de l'huile de coude pour les démêler! Rigolais-je.

- On verra bien qui aura le dernier mot! Sourit-il.

Il les démêla sans me faire mal et c'était une première! Maintenant que j'avais figure humaine, il ne me restait plus qu'à m'habiller et hors de question de lui demander de l'aide!

Il alla se doucher rapidement et le petit déjeuner fût servi. Nous discutâmes de ce que nous allions faire aujourd'hui, Benaï décréta que j'étais trop blessée pour, à peu près tout, même m'asseoir dans le canapé. J'avais beau lui assurer aller bien, il n'en démordit pas.

Soudain, il se leva prestement, une seconde avant que la porte du salon ne claque contre le mur. Il ouvrit la porte de la chambre à une femme, qui se jeta carrément dans ses bras. J'étais stupéfaite.

Je ressentis une bouffée d'animosité envers la visiteuse et me levai. Je fis appel à toute mon humanité, pour ne pas lui sauter à la gorge. Je m'intimai au calme en me fustigeant.

Tu n'as aucun droit de possession sur cet homme!

Après le câlin initial, ils se regardèrent dans les yeux, leurs nez se touchant presque. C'est à ce moment-là que je vis la ressemblance avec Benaï, cette femme, c'était sa sœur, Thala!

L'appel du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant