Chapitre 5

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Après une douche bien méritée, nous dinâmes en bavardant, Benaï me demanda de parler de ma vie et posa beaucoup de questions sur mon quotidien, mon enfance, ma famille adoptive, mes films préférés, mes amis, les lieux que j'avais visités.

Il mettait un point d'honneur à éviter le sujet Greg. Bien sûr, j'aurais pu lui en parler quand même, mais nous passions un bon moment et je n'avais pas envie de m'énerver.

Il me parla de son enfance aussi, où il n'y avait pas de place pour les frivolités et les bêtises. Il passait déjà beaucoup de temps à étudier et s'entrainer aux arts martiaux. En gros, il apprenait à gérer un royaume, à l'âge où je collectionnais les peluches et où je chapardais des bonbons.

Sans prévenir, il dévia sur un sujet, encore plus intime.

- Tu as eu beaucoup de relations?

- Ça ne te regarde pas!

- Tout ce qui te concerne me regarde. Alors... Combien?

Je soupirai en voyant son air intéressé.

- Deux... Répondis-je, gênée.

- Étaient-ce des relations sérieuses? Continua-t-il, malgré mes réticences.

- J'étais sérieuse avec eux, oui. Il continua de me regarder, on eut dit qu'il croyait à un mensonge. Pourquoi mentirais-je? - Je t'assure... J'avais 18 ans, lorsque j'ai connu mon premier petit-ami, avant lui, je me fichais des garçons! Ça a duré un an, ensuite, j'ai rencontré Greg, mon fiancé. Je ne te le demande pas, je suis sûre que tu as perdu le compte, il y a longtemps! Je répondis, ignorant son énervement.

- J'ai connu des femmes, jamais rien de sérieux.

- C'est dommage... Si tu avais été amoureux de quelqu'un, tu m'aiderais à sortir de cette situation!

J'étais désolée pour lui, comment peut-on, ne jamais être tombé amoureux? Pour moi, c'était une des choses qui rendaient la vie plus belle et pétillante... C'était tellement triste. 

Il ne répondit rien, j'aurais voulu savoir à quoi il pensait, mais je n'osais pas demander. Il semblait énervé et triste, il changea de sujet et j'en fus soulagée.

Nous discutions depuis un moment quand j'eus le courage de lui parler de sa mère.

- Et ta maman? Murmurais-je, hésitante.

Son visage se crispa, j'eus peur de l'avoir blessé.

- Elle est morte, il y a longtemps.

Ça, je le savais déjà, évidemment... Je me contentais de lui presser la main en signe de compassion. Je ne comptais pas insister, ce sujet semblait être douloureux pour qu'il veuille le partager, encore moins avec une étrangère.

- J'avais 15 ans... Avec mon père, ils allaient chasser au pied de la montagne. Il y a eu un éboulement et des rochers sont tombés sur elle. Mon père a réussi à la dégager, mais le temps qu'ils reviennent, c'était déjà fini. Elle était partie. Cela l'a anéanti. Il ne faisait plus rien, il fallait le forcer à s'alimenter. Il ne sortait plus de sa chambre. Il ne voulait voir personne. C'est à ce moment-là qu'avec Thala, nous avons dû mener les affaires du royaume, nous n'avions pas le choix. Environ six ans après le décès de ma mère, il est redevenu lui-même. Il a repris ses fonctions, du jour au lendemain et avec ma sœur, nous étions plus qu'heureux de lui laisser la place.

- Ça a dû être difficile... Je suis désolée d'avoir posé la question.

- Ce n'est rien. Tu es juste une petite souris curieuse!

L'appel du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant