La Face Cachée d'Hayes

CHAPITRE XXIII

Point de vue Heather

Je suis au self, je me dirige vers une table, mon plateau en main. Les filles vont me rejoindre dans quelques minutes. Je sentis quelque chose toucher ma cheville puis je tombai au sol avant d'avoir lâché mon plateau rempli de progéniture. Mon abdomen et mon visage frappèrent violemment le sol. J'entendais tout le monde dire "Olé". Je restai plusieurs secondes sans bouger, les gens se moquaient de moi. Je mis quelques secondes à de réaliser ce qu'il s'était passé: Hayes m'avait fait un croche-patte.

- Mais t'es pas bien?! entendis-je une voix masculine hurler

Je levai la tête et vis Cameron pousser Hayes. Oh non, me dis-je à moi-même avant de relâcher ma tête. Il manquait plus qu'il me défende. 

- Tu commences à la défendre maintenant mec? C'est une moins que rien, cracha Hayes

Ce qu'il venait de dire à mon sujet me blessa. Pourquoi s'acharne-t-il sur moi comme ça?

- Tu ne lui parles pas comme ça, tu ne la touche plus, murmura Cameron entre les dents

- Qu'est-ce que t'as mec, dit Hayes à peine indiciblement avant de repousser Cameron

Je me relevai tant bien que mal à l'aide de mes mains, mon genou droit me faisait souffrir, puis je quittai le self. Hayes ne m'avait plus embêté depuis quelques jours, depuis qu'il m'a embrassé. Je pensais que tout ça était fini mais non. Je sorti à l'extérieur de la bâtisse en boitant, mon genou me faisait horriblement mal. Je ne pouvais pas marcher plus donc je m'assis au pied d'un grand arbre dans le parc de l'internat. Je relevai mon jean pour voir pour voir l'état de mon genou. Je grimaçai quand je vis un énorme bleu qui s'étalait sur tout mon genou. Super! Je sortis mon téléphone et mes écouteurs de ma poche, allai dans ma playlist et choisis la musique Read All About It d'Emeli Sandé. Je me mis à la chanter doucement. J'adore tellement cette musique, c'est une des seules qui arrive à me faire pleurer. Je l'écoute quand ça va pas. Je fermai les yeux et me laissai bercer par cette magnifique voix. Je sentis quelques larmes couler sur mes joues. Ça ne cessera donc jamais, à chaque fois que j'ai un moment de faiblesse je pleure, je suis faible. Ces derniers temps je remets souvent en cause mon existence sur cette Terre. Je me sens incomprise, rejetée, pas à ma place. J'ai tellement hâte de terminer mes études et de me barrer à l'autre bout du monde. Quand je serai grande je pense habiter en France car mes grands-parents m'ont donné comme héritage une grande maison là-bas. Peut-être que je devrais tout dire à mes parents mais je n'en ai pas le courage. Et puis je n'aime pas qu'ils s'inquiètent pour moi, déjà qu'ils font beaucoup de choses pour moi. Je n'ai pas envie d'être une plaie pour eux.

- Tiens...ton..sac.

J'ouvris les yeux, arrêtai de chanter et séchai mes larmes avec le revers de ma main quand je vis Hayes se tenir debout face à moi, mon sac entre ses mains. Je le vis jeter un œil sur mon genou. Je pris mon sac et me relevai en trombe mais j'avais sous-estimé la douleur. Je grimaçai en touchant mon genou. Je vis que Hayes allait dire quelque chose.

- C'est bon, dis-je en lui faisant un stop de la main

Je ne sais pas c'est quoi son problème avec moi, c'est la personne la plus lunatique que je connaisse et que j'ai jamais vu. En tout cas ça à l'air de l'amuser d'être comme ça avec moi. J'essayai de marcher tant bien que mal pour rejoindre ma chambre, j'eus du mal à monter les escaliers mais j'y suis parvenue. C'est comme-ci je venais de faire un parcours du combattant. J'entrai dans ma chambre, posai mon sac puis allai dans la salle de bain. Je pris une serviette, l'imbibai d'eau froide puis allai sur mon lit. Je la posai sur le genou qui me faisait mal.