CHAPITRE LXVIII

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Point de vue Heather

J'ouvris difficilement les yeux, cette simple action m'infligeait une douleur aux paupières. Je voyais tout flou pendant quelques secondes. Mais cette douleur n'était pas comparable à celle qui enveloppait ma boite crânienne. Je me touchai instinctivement la tête, c'est comme-ci quelqu'un jouait du tambour à l'intérieur. Je serrai les dents tellement la douleur était vive. Je regardai autour de moi. J'étais dans une pièce blanche légèrement éclairée par une lampe, un cadre était posé sur le mur en face de moi. Je relevai légèrement la tête et aperçus que je portais une robe d'hôpital et que j'avais une sonde intraveineuse implantée dans le bras gauche.

Que faisais-je à l'hôpital?

Je commençai à paniquer et mes derniers souvenirs me revinrent en mémoire. Je me souvenais m'être précipitée dans les escaliers pour rejoindre Skylynn puis plus rien, je ne me souvenais de rien d'autre.

Ma cage thoracique se compressait peu à peu sur mes poumons, m'empêchant de respirer correctement. Je ne me sentais pas bien, oppressée. La porte de la chambre s'ouvrit soudainement, mes parents que je n'avais pas vu depuis des semaines apparurent devant moi. Ma mère se précipita vers le lit sur lequel j'étais allongée.

- Merci Dieu, tu n'as rien, dit-elle en me prenant dans ses bras

- Comment va Skylynn? demandai-je d'une faible

- Skylynn?

- La petite sœur d'Hayes, répondis-je en baissant la tête

- On ne sait malheureusement pas, sa famille n'a rien voulu nous dire. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé? La nourrice de la petite fille est arrivée dans la maison et vous a vu dans cet état.

Je leur racontai toute l'histoire en ne cessant de pleurer.

- Mais comment as-tu pu laisser une petite de six ans seule près d'un four chaud?

- Je lui avais dit de ne pas bouger, et puis j'étais partie seulement deux minutes, c'est mon patron qui m'a distraite.

- J'espère pour toi qu'elle n'a rien de grave.

- On peut rentrer à la maison? demandai-je

- Le médecin a dit qu'il avait des tests à te faire faire, on ne sait pas encore quand tu pourras sortir.

- Il est quelle heure?

- Bientôt vingt-deux heures, me répondit mon père

Mes parents partirent s'asseoir sur les deux fauteuils qui se trouvaient à côté de mon lit.

- Vous ne comptez pas dormir là quand même? demandai-je

- Tu veux qu'on dorme où alors? répliqua ma mère

- Il vaut mieux que vous rentriez à la maison, je ne vais pas bouger d'ici.

- On ne va quand même pas te laisser seule.

- Mais si, je suis une grande fille et puis pour dormir je n'ai pas besoin de vous. Revenez demain matin.

Après quelques échanges avec mes parents, je réussis à les convaincre de rentrer à la maison. C'est vrai je n'allais pas les laisser dormir sur ces pauvres et durs fauteuils toute une nuit.

J'essayais de dormir mais mon horrible mal de crâne me l'empêchait. Je m'assis sur mon lit puis essayai de me mettre debout. A peine fus-je debout que je m'écroulai sur le sol, mes jambes étaient bien trop fragiles. Je me relevai en m'aidant du lit et de la table de chevet qui se positionnait à côté de celui. Je marchais difficilement vers la porte qui me semblait être à des kilomètres. J'ouvris la porte et mes yeux se fermèrent au contact de la lumière forte des néons. Mon mal de crâne ne faisait qu'empirer. Je marchais tant bien que mal jusqu'à trouver une infirmière et je lui expliquai que j'avais une migraine qui était à la limite du supportable. Elle me raccompagna jusqu'à ma chambre puis me donna une aspirine et un verre d'eau et me conseilla de dormir.

Après quelques heures de "repos" ma migraine était finalement passée mais je n'avais toujours pas réussi à fermer l'œil. J'allumai la lampe de chevet qui se trouvait à ma droite et regardai si mon téléphone était dans les parages. Je le trouvai assez rapidement. Je l'allumai et vis que j'avais de nombreux messages et appels manqués. Mes parents avaient essayé de m'appeler des dizaines de fois ainsi qu'Hayes.. Il m'avait également envoyé des messages me demandant ce qu'il s'était passé et pourquoi sa sœur était dans cet état. Mon cœur se serra, j'avais la nausée, je m'en voulais tellement. J'avais également reçu un message du libraire me disant qu'il avait retrouvé le livre dans son emplacement..Tout ça était à cause de lui. Si il avait mieux cherché il ne m'aurait pas appelé et je serai restée à côté de Skylynn.. Ce qui m'angoissait le plus était de ne pas savoir ce qu'elle avait et si elle allait bien. Je me doutais qu'elle s'était brûlée avec le four, quelle idiote j'ai été de l'avoir laissée seule. Hayes devait tellement m'en vouloir.

Il était à présent une heure du matin et les mêmes pensées traversaient mon esprit depuis des heures, il fallait que je prenne l'air. Je me levai avec un peu plus de facilité que tout à l'heure et sortis de la chambre. Il n'y avait personne dans le couloir ce qui me fit un peu flipper au début. Je me débrouillai pour trouver les escaliers qui menaient au toit de l'hôpital. Je longeai le couloir et finis par les trouver sans difficulté. J'avais du mal à monter ces marches qui me paraissaient interminables, mais plus je montais plus je sentais de l'air frais imbiber mes poumons. Au bout de quelques minutes je parvins à atteindre le toit. Il n'y avait personne, tant mieux, et de toute façon qui viendrait ici à cette heure si tardive?

Je m'allongeai sur un banc et remarquai que le ciel était recouvert de milliers d'étoiles scintillantes. C'était jute splendide. Cette vue me fit penser à Hayes quand il m'avait décrite une vue similaire. Les larmes ne purent s'empêcher de me monter aux yeux, je me demandais ce qu'il devait penser de moi à cet instant précis.

J'étais toujours allongée sur ce banc dur et froid lorsque j'entendis des bruits de pas pas loin de l'endroit où je me trouvais. Je me redressai instinctivement par crainte et me retournai.

IL était là à quelques mètres de moi et avait le regard vide, il avait l'air anéanti. Je me mordis la lèvre inférieure jusqu'à sentir du sang couler sur ma langue. Mon cœur battait fort et mes jambes tremblaient. Je fuyais son regard oppressant, je ne me sentais pas encore prête à lui faire face, j'étais bien trop lâche. Il restait muet et n'avait aucune expression sur son visage, je ne savais pas ce qu'il comptait faire. Il me tourna brusquement le dos et fit demi tour. Je rattrapai la distance qui nous séparait, agrippai sa chemise et murmurai son prénom avec le reste de voix que j'avais.

Sans se retourner il prononça les mots suivant.

- Lâche moi, je veux pas te faire mal.

- Je suis vraiment désolée, murmurai-je, Skylynn va bien?

- Lâche-moi, s'écria-t-il ce qui me fit sursauter

Je lâchai le bout de tissu que je tenais entre les doigts et retombai sur mes genoux. Il continua sa route sans même se retourner.

La Face Cachée d'HayesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant