Perdu dans mes pensées, je n'entends pas la question qu'Alec me pose et ce n'est qu'en le sentant bouger pour se retourner vers moi que je prends conscience qu'il me parle.
– Pardon, j'ai pas entendu, tu peux répéter ?
– Je te demandais de me poser ton autre question.
– Mon autre question ?
Je ne comprends pas de quoi il parle exactement. Il doit s'en rendre compte parce qu'il rit doucement tout en basculant légèrement son corps vers le mien, faisant se toucher nos deux épaules.
– Tu sais, tu avais deux questions à me poser. J'ai répondu à la première, j'attends la seconde !
Confus, je rougis et mets quelques secondes à rassembler mes pensées.
– Ah oui ! Pourquoi tu fais tout ça ? Le truc des paires destinées, ça emprisonne surtout l'oméga. Toi, à part te permettre de retrouver mon odeur parmi toutes les autres, ça ne change rien. Pourquoi ne pas simplement m'ignorer ?
Alec me regarde intensément et au bout de quelques secondes, il me répond :
– Parce que je ne suis pas un monstre...
Un silence pesant s'installe, bientôt perturbé par l'énorme gargouillement peu séduisant de mon estomac. Alec et moi nous regardons, les yeux ronds, avant d'éclater de rire.
– Lui, par contre, je n'en suis pas sûr !
Je sens son épaule qui touche la mienne à mesure des mouvements provoqués par son rire et je rougis plus encore. Ce contact, involontaire de sa part, me donne soudainement chaud et je sens une odeur de pâquerettes. Mon rire s'estompe peu à peu et je ne sais comment, je me retrouve en face de lui, les mains posées de part et d'autre de la table sur laquelle il est encore assis. Il est sérieux lui aussi, à présent. Je sens que je diffuse des phéromones mais peu m'importe, l'envie est trop forte et je fonds sur sa bouche, approchant par la même occasion mon corps du sien. Je l'embrasse et il répond à mon baiser, l'intensifiant davantage. Je glisse mes mains dans ses cheveux et je sens les siennes venir palper mes fesses. Je ne peux retenir un gémissement et il sourit en reprenant ma bouche, avidement. Il se relève et je dois me mettre sur la pointe des pieds pour poursuivre notre baiser. Il nous fait pivoter et me soulève par les cuisses pour me poser sur le bureau. Je m'allonge et l'attire avec moi, sur moi. Son corps est chaud et je sens son sexe dur frotter contre le miens à travers nos vêtements. Je croise les jambes autour de ses hanches pour intensifier le contact et je l'entends grogner dans ma bouche.
Je glisse mes mains sous sa chemise pour sentir ses muscles se dessiner sous mes doigts. Je le sens frissonner quand je m'attarde sur ses tétons durs et il se relève promptement pour enlever son vêtement, qu'il jette dans un coin de la pièce sans cesser de me regarder. Il est si beau. Il ne revient pas tout de suite vers moi et laisse ses mains s'attarder sur mon ventre avant de saisir mon tee-shirt pour le remonter le long de mon buste et me l'enlever. Il reste encore quelques secondes à regarder mon corps et à le caresser, avant de revenir poser sa tête contre la mienne. Je me rends compte que sa chaleur m'avait manquée et me colle à lui, m'agrippant à la peau douce de son dos. Après un long baiser, il me dit, doucement, dans le creux de l'oreille « T'es beau » avant de venir mordiller la peau fine de mon cou, juste en bas de mon collier. Il me fait des baisers en descendant jusqu'à mon téton, qu'il prend doucement entre ses dents. Son regard est intense, il referme sa bouche sur moi et je sens sa langue jouer avec. Je ferme les yeux quelques secondes et laisse cette nouvelle sensation m'envahir. Quand je les rouvre, il a commencé à manipuler la boucle de ma ceinture. Je relève les hanches pour l'aider à défaire le bouton de mon pantalon et, d'un seul geste, il me l'enlève en même temps que mes baskets. Mon boxer part avec et je me retrouve nu devant lui, à la merci de son regard ardent.
Un sourire carnassier apparaît sur son visage et ses yeux reviennent se planter dans les miens, alors que sa main se referme sur mon sexe enflé de désir. Il commence de légers vas et viens et sa main libre se pose à côté de ma tête, l'aidant à rapprocher son corps doucement du mien, partageant de nouveau sa chaleur et me permettant de l'embrasser encore. Alec raffermit sa prise et accélère le mouvement, m'arrachant un râle de plaisir. Il y répond par un grondement sourd et son baiser se fait plus sauvage. Je glisse une main le long de son torse, me redresse et utilise mon pied pour attirer son bassin vers moi. Il comprend ce que je quémande et, sans s'éloigner de mes lèvres, il libère mon sexe pour faire tomber son pantalon. Je repose mon dos sur le bureau et je le sens sur moi. Son sexe se frotte au miens et je déteste le bout de tissu qui nous sépare encore. Je me redresse lentement, l'obligeant à se relever. À présent assis, je croise les jambes autour de lui, pose mes mains sur ses hanches et glisse mes pouces sous son boxer. Sans cesser de fixer son regard, je descends doucement son sous-vêtement, libérant son sexe. Je le prends dans une main et Alec laisse échapper un soupir satisfait. Je commence à le caresser et subitement, il me plaque contre le bureau de tout son corps. L'odeur des pâquerettes se fait plus forte et je sens qu'il mordille mon collier, me chatouillant au passage. Je me tortille et mon sexe se frotte contre le sien que je tiens toujours dans ma main. Je la desserre pour prendre nos deux membres. Mon bassin bouge et la caresse de son sexe contre le mien me donne plus chaud encore.
Alec grogne à mon oreille et je sens ses doigts courir le long de mon corps. Sa bouche revient sur mes lèvres en même temps qu'il glisse doucement un doigt en moi. Je me cambre et gémis de plaisir alors qu'il initie de légers mouvements. J'enserre nos sexes de mes deux mains et accompagne son rythme. Il glisse un second, puis un troisième doigt en moi. Les mouvements, plus forts, font bouger mon corps et la table. J'entends des objets tomber sur le sol, mes gémissements incontrôlés, et les grondements d'Alec. Je ne pense plus à rien à part au plaisir et à mon envie de l'avoir en moi. Il mord de nouveau mon collier et je libère nos sexes. Il comprend mon désir et enlève ses doigts de moi. Presque à contrecœur, je le laisse se redresser et le regarde saisir son sexe tendu. Mais alors qu'il allait enfin ne faire qu'un avec moi, je ne sens plus l'odeur des pâquerettes.
Sonné par cette odeur âcre qui l'a remplacé, je pose mon pied sur le torse d'Alec et le pousse violemment. Je me sens mal, je tremble, j'ai chaud et froid en même temps et surtout, j'ai envie de vomir. Je me relève et m'accroupis presque immédiatement au sol pour apaiser les douleurs dans mon estomac. J'entends un grognement et me tourne vers Alec qui se relève non loin. À son regard, je comprends.
Je comprends et j'ai peur. Il est en rut et je tremble alors qu'il s'approche de moi. Je vois la porte et utilise mes dernières forces pour m'y précipiter. Il me saisit au vol et je me retrouve dans un coin. Je fléchis les jambes et les amène devant moi, essayant de me faire le plus petit possible. Alec me tient fermement le poignet et je le regarde en pleurant.
– Pardon, pardon, pardon, pardon...
Il s'accroupit pour se retrouver à ma hauteur et je me recroqueville, ne cessant de m'excuser et de pleurer. J'ai toujours envie de vomir et la boule dans mon ventre ne cesse de grandir. Il me saisit le visage et je ferme les yeux alors que je le vois s'approcher. Soudain, j'entends un coup sec sur le mur derrière moi et je les rouvre. Alec transpire, la tête posée sur le mur. Je vois dans son regard et à sa prise sur mon poignet la lutte qui se joue en lui. Sa mâchoire est serrée et il ne semble pas pouvoir parler. Alors, lentement, ses yeux se baissent vers son pantalon, toujours à ses chevilles, et reviennent vers moi. Subitement, je comprends et me précipite vers la poche de son jean pour en sortir une seringue et la planter dans sa cuisse. Alec, qui ne bougeait toujours pas, laisse s'échapper un cri et s'effondre devant moi. Je vois son corps se crisper, il a l'air de souffrir. Je m'éloigne lentement pour rejoindre la poubelle et vomir, avant de m'effondrer, épuisé.
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Scent of Love
RomanceTrois mois après ses premières chaleurs, Nathan débarque à Paris. Mais alors qu'il pensait qu'une vie trépidante d'étudiant s'offrait à lui, il déchante en apprenant qu'il a une maladie rare qui rend ses phéromones malodorantes. En cherchant à se fa...