– Je refuse.
– Tu ne comprends pas. Je suis un alpha, je pensais réussir à lutter contre, mais mes pulsions sont trop fortes.
– Et pourtant, tu résistes.
– Mais je n'en ai plus envie. Plus on passe de temps ensemble et plus c'est difficile. Je... Je me sens si bien quand je suis avec toi... S'il-te-plaît, va-t'en.
Je pose ma main sur son visage humide et mes larmes rejoignent les siennes, qui glissent sur mes joues.
– Tu sais bien que je ne peux pas.
– Je ne veux pas... Je ne veux pas être comme eux... S'il-te-plaît...
Je passe mes bras autour de son cou et lui murmure à l'oreille, alors que son corps tombe doucement sur le mien :
– Tu n'es pas comme eux, et je ne suis pas Alice. Je reste de mon plein gré, parce que je le veux. Quand je te parle, que je te caresse, que je t'embête, que je t'embrasse, que je te crie dessus, que je te touche... Tout ça, je le fais parce que j'en ai envie.
Comme pour associer les paroles aux gestes, je caresse ses omoplates et embrasse son cou. Je sens le corps d'Alec frissonner alors qu'il reprend ses distances, plaçant son visage face au mien :
– Tu... Toi aussi, tu es prisonnier, comme elle. Notre lien, il altère ta vision des choses.
Cette fois, c'en est trop. Je prends le visage d'Alec entre les mains et lui crie :
– Et toi, c'est ton passé qui altère ta vision des choses ! Pourquoi tu as tant de mal à me croire ? S'il n'y avait que notre lien, je m'en serai tenu à ton fichu contrat ! Et toi aussi ! Tu aurais pris tes distances dès le premier signe de faiblesse face à tes pulsions. Si on est là aujourd'hui, c'est parce que tu en as envie aussi, au-delà de notre lien. Ou alors, je me trompe complètement ?
Je ramène mes mains sur mon cœur, suppliant :
– Sois sincère... Est-ce que c'est tout ce qui te retient auprès de moi ? J'ai le droit de savoir, peu importe la réponse... Je t'en prie...
– Je ne sais pas.
Alec grimace alors que je sens le monde trembler et s'écrouler autour de moi. Comment ? Pourquoi ? Alec ne m'aime pas... Il me parle, s'excuse et me prend dans ses bras, mais une seule pensée s'impose à moi, il ne m'aime pas. La réalité est trop dure à supporter et je réalise que je ne m'y étais pas préparé, trop concentré à me poser des questions sur mes propres sentiments. Je suis trop bête, comment j'ai pu passer à côté de ça ? Il ne m'aime pas.
– Nathan, je suis vraiment désolé ! Pardon, pardon...
Je... Comment il fait déjà ? Ah oui, il sourit. Alors moi aussi, je dois sourire. Je vais sourire. Moi aussi, je sais mentir et me cacher. Comment je faisais déjà, il y a trois ans ? Le mépris. Oui, voilà, cache toi, vite, au fond, tout au fond, encore plus loin.
– C'est pas grave, je voulais juste être sûr qu'on soit bien sur la même longueur d'onde. Mais vraiment, je ne suis pas Alice. Notre lien, il existe et on doit bien faire avec. Alors autant que ça soit plaisant, non ? Ne t'inquiète pas, la prochaine fois que j'enlèverai mon collier, ça sera pour me faire mordre par la personne avec qui je veux me lier.
– Pierre... ?
– Hum ? Qui sait ? Tu vois, je ne suis pas prisonnier. Du thé ?
Mentir me fait mal. Pourquoi est-ce si douloureux ? Je me lève et prends mon mug, encore plein. Je le porte à ma bouche et vais m'installer à mon bureau, avant d'ajouter :
– Ah. Et je te rappelle qu'on sort ensemble, au cas où tu l'aurais oublié ! Dans mon cas, ça implique de ne pas aller voir ailleurs. Tu veux qu'on mette ça par écrit ?
J'ai si froid. J'espère que ma voix ne tremble pas et que mon sourire n'est pas bizarre.
Alec se redresse et prend également son mug. Il me regarde avec attention puis secoue doucement la tête en fermant les yeux.
– Non, c'est bon... Désolé d'avoir perdu mon sang froid tout à l'heure.
– C'est rien, après tout, c'est moi qui ai commencé. Et merci de m'avoir parlé d'Alice.
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Scent of Love
Roman d'amourTrois mois après ses premières chaleurs, Nathan débarque à Paris. Mais alors qu'il pensait qu'une vie trépidante d'étudiant s'offrait à lui, il déchante en apprenant qu'il a une maladie rare qui rend ses phéromones malodorantes. En cherchant à se fa...