CHAPITRE 41 : Devoir

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– Nathan, je suis là !

Je tourne la tête et remarque Pierre qui me fait un signe de la main. Je lui souris tout en me dirigeant vers lui dans la bibliothèque universitaire quasi déserte en ce mardi après-midi.

– Salut ! Désolé, je suis un peu à la bourre...

– T'inquiète, c'est moi qui suis en avance.

Je pose mes affaires sur la table collée à la sienne et m'installe. Je me tourne vers lui et lui dit, en tapant dans mes mains :

– Bon, je suis enfin complètement remis. Je pense que tu peux me donner la consigne cette fois !

– Pff ! La consigne, ça va ! J'espère que tu es en forme pour l'analyse de texte qui va avec.

Je regarde le document qu'il me tend et grimace. Au même moment, mon téléphone émet un son et je m'excuse alors que je le passe en mode vibreur. Je lis et répond rapidement au message d'Alec avant de me mettre au travail.

« Salut, je suis content que tu ailles enfin mieux ! Tu aimes le japonais ? Je finis tôt aujourd'hui et je me disais qu'on pouvait manger ensemble ce soir ? »

« Désolé, je suis pas disponible aujourd'hui. Peut-être une prochaine fois ? »

Je dois bien l'avouer, j'esquive un peu Alec. Je ne sais plus trop comment me comporter avec lui. Pourtant, il est resté et a pris soin de moi tout le week-end... et il a tenu son rôle à la perfection. Mais depuis qu'il est reparti et que je suis de nouveau seul, je me suis mis à ruminer et je ne sais plus ce que je veux. De lui. De nous. Je ne me sens pas prêt à affronter les questions qui m'empêchent de fermer l'œil, la nuit. Alors j'ai décidé de sortir et de me changer les idées ! Mais en lisant les phrases interminables du texte que j'ai sous les yeux, je me demande si j'ai bien fait de commencer par du travail...

– Je pense qu'on devrait modifier la conclusion, l'ouverture me semble trop basique.

– Ouais, je vois ce que tu veux dire. Bon, on fait une pause et on voit ça après !

Pierre referme son ordinateur et le range dans son sac pendant que je m'étire en baillant. Je l'entends rire :

– On dirait un chat !

Les bras toujours au dessus de ma tête, je me tourne vers lui et me défends :

– Ça fait presque quatre heures qu'on est assis sans bouger ! Et je t'avoue que j'ai pas été très actif depuis jeudi, donc oui, je dois m'étirer de temps en temps !

– Allons marcher un peu alors. On en profitera pour manger un bout, j'ai la dalle !

Je regarde l'heure sur mon téléphone et acquiesce. Je commence aussi à avoir faim et je n'ai pas trop envie de rentrer chez moi. J'ai dit à Alec que j'avais quelque chose de prévu ce soir, autant que ce soit vrai ! Et sans me poser plus de questions, j'accompagne Pierre dans le dédale des rues parisiennes.

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