CHAPITRE 14 : Réveil

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Une douce odeur de pain grillé parvient à mes narines. J'ouvre lentement les yeux et cligne plusieurs fois des paupières, ma vision ayant du mal à faire le point. Quand elle devient limpide, je remarque un fauteuil scandinave bleu dans un coin... que je ne connais pas !

Je tente de me redresser mais je sens un tiraillement dans tout mon corps. J'ai si mal... J'ai l'impression que ma tête va exploser. Je regarde autour de moi. Je ne connais aucun des meubles et objets qui m'entourent. Sur une petite commode à côté du lit qui m'accueille, je vois une bouteille d'eau, un verre, des médicaments et mon téléphone portable. Subitement, je porte les mains à l'endroit où auraient dû se trouver des poches et rougis furieusement. Je soulève la couverture et me rends compte que je ne porte qu'un boxer et un tee-shirt. Un bruit métallique me parvient de la porte entrouverte à l'autre bout de la pièce et j'entends des bruits de pas qui semblent se rapprocher. Sans trop savoir pourquoi, je me recouche précipitamment et ferme les yeux.

Réfléchis... Quel est le dernier souvenir qui... ? Je frissonne.

La porte de la chambre grince doucement et j'entends un soupir. Puis le son des pas reprend et s'accentue. Une main se pose sur mon front et mes yeux s'ouvrent sur une femme aux yeux marrons et aux cheveux blonds vénitiens... que je ne connais pas non plus ! Pris de panique, je recule et m'empresse de me redresser.

– Pardonnez moi, je ne souhaitais pas vous réveiller. Je suis Adèle, la grande sœur d'Alec.

Je me calme à l'évocation de ce prénom et m'installe péniblement, reposant mon dos sur le cadre de lit en veillant à ce que la couverture ne descende pas plus bas que mon nombril. Je regarde silencieusement la femme ouvrir la bouteille et remplir le verre d'eau.

– Buvez, vous avez besoin de vous réhydrater. Vous pouvez également prendre ces médicaments pour vous soulager si vous avez des céphalées ou des douleurs musculaires.

Malgré ses mots formels, son ton n'est pas rude, sans être pour autant chaleureux. Je prends le verre qu'elle me tend et le porte à mes lèvres. La sensation du liquide frais dans ma gorge sèche me fait un bien fou et je le bois d'une traite. Alors qu'Adèle tend une main pour reprendre le verre, j'ose lui poser les questions qui me trottent dans la tête :

– Merci pour le verre d'eau, mais je suis où en fait ? Et où est Alec ?

– Vous êtes chez moi. J'ai été appelé par Alec en fin de matinée pour venir vous récupérer au laboratoire. Vous étiez inconscient et je dois avouer que mon frère n'en menait pas large non plus. Nous vous avons donc ramené chez moi, lavé et installé dans la chambre d'amis.

Je rougis face à cette information inattendue. En réponse, Adèle sourit de toutes ses dents et s'installe sur le bord du lit, ajoutant :

– Ne vous méprenez pas, c'est Alec seul qui vous a lavé. J'ai bien proposé de l'aider mais il a farouchement refusé. Ce qui est ridicule, au vu de son état.. Il était incapable de descendre seul deux étages mais ne voulait même pas que je vous approche ! C'est évidemment lui qui vous a habillé ensuite. Je me permets de rajouter qu'il a fallu que je l'aide à se relever alors qu'il s'était écroulé pendant sa douche !

Adèle rit de plus belle avant d'approcher son visage du mien, à quelques centimètres à peine :

– Je ne sais pas qui vous êtes pour lui, mais tout ceci promet d'être intéressant.

Je ne réponds rien. Je ne sais pas ce qu'Alec a dit ou non à sa famille mais je ne souhaite pas commettre de bévue. Je n'ai rien vu dans son contrat - qui n'en est pas un - concernant nos familles, mais nul doute qu'il est préférable qu'on en parle avant que je vende bêtement la mèche. Et puis, Adèle me fait peur...

Au bout de quelques secondes, une grimace déforme son visage, l'obligeant à reprendre une distance sociale moins étouffante. C'est bien la première fois que ma cacomistose me sert à quelque chose... Elle continue néanmoins de me scruter, comme si elle essayait de lire en moi. Aucun doute, ils sont de la même famille... Elle ferme les yeux, vaincue, et se lève pour se diriger de nouveau vers la porte. Avant de partir en la refermant derrière elle, elle m'indique une chaise :

– Alec vous a préparé des vêtements propres. Le repas sera prêt dans une dizaine de minutes, il est déjà quinze heures, j'imagine que vous devez avoir faim. Et oui, il sera là, je l'ai réveillé avant de venir vous voir.

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