CHAPITRE 65 : Réconfort

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– Ce n'est pas ce que...

Je me retourne et fais un pas, décidé à m'en aller le plus vite possible. Peu importe où, tant que c'est loin d'Alec. Je me défais de sa prise sur mon poignet et me concentre sur la porte d'entrée, à quelques mètres à peine. Je me débats quand ses bras s'enroulent autour de moi, m'empêchant d'avancer.

– Mais qu'est ce que tu fais ?! Lâche moi !

– Pardon...

Son odeur, sa voix et son corps tremblant contre le mien font redescendre ma colère. Je fais n'importe quoi... Je ravale mes larmes, prends une grande inspiration et tente, avec un rire amer :

– J'imagine que si je pars, ça résoudra rien au schmilblick, hein ? Notre lien te forcera à me suivre et on aura juste l'air de deux idiots qui se chamaillent dans la rue.

Je sens le poids de la tête d'Alec qui se pose sur mon épaule. Est-ce qu'il pleure ? Je ramène mes mains sur ses bras qui m'entourent toujours. Une larme m'échappe et roule sur ma joue.

– Qu'est ce qu'il y a ? Alec... Si tu ne me parles pas, je ne peux pas comprendre... Je sais que tu souffres à cause de notre lien mais...

– Pas du tout ! Je... C'est tout le contraire en fait. Et c'est ça que je n'arrive pas à supporter...

Je reste sans voix alors que ses bras me libèrent. Il passe devant moi et s'assoit sur le lit, le regard tourné vers le sol. Je soupire et termine de préparer nos thés avant de le rejoindre et de lui donner sa tasse. Il ne me regarde toujours pas et je ne sais pas trop comment lui remonter le moral sans le brusquer. Je tente, pour détendre l'atmosphère :

– Et sinon, tu me donnes ton secret ?

Il regarde enfin dans ma direction ! Il n'a pas l'air de comprendre, ce qui est parfaitement logique. Je développe mon idée :

– Comment tu fais pour pleurer sans avoir la morve au nez ? Moi, une fois sur deux, j'en fous partout tellement ça coule ! Je suis sûr que t'en a plein le tee-shirt, si un jour t'as besoin de mon ADN.

– Tu savais que la morve a son propre système immunitaire composé de bactériophages qui vont détruire les bactéries en leur injectant leur propre ADN ?

Pardon ? Cette fois, c'est à moi d'être surpris et je laisse échapper un rire franc de ma gorge. Il a décidé de me faire un cours ou quoi ?

– Hahaha ! Sinon, t'aurais juste pu, je sais pas moi, dire que c'était parce que t'as la classe !

– Tu trouves ?

– Je... bah... oui.

Je cligne des yeux, incrédule. Je rêve ou il rougit ? Je me remémore notre rendez-vous et, l'ambiance étant plus légère, je décide de le taquiner :

– On te l'a jamais dit, mon amour ?

– Que... Non, mais... Tu...

Voir bégayer et rougir Alec, d'habitude si sûr de lui, est un vrai plaisir et je dois résister à l'envie de le prendre dans mes bras tellement je le trouve adorable. Je ris en me laissant tomber sur le lit, les bras ouverts. Il tente de répliquer :

– Hey ! T'avais dit pas de surnoms ! C'est déloyal si ça ne va que dans un sens !

J'essuie la petite perle qui coule de mon œil en m'excusant :

– Pardon, pardon !

– Et en plus, de nous deux, c'est bien toi le plus classe.

Je manque de m'étouffer tant ce qu'il me dit me semble absurde. Son air sérieux me confirme qu'il ne se moque pas de moi et il continue, devant mon air ahuri :

– Souviens-toi, lors de notre rencontre, de la manière dont tu m'as tenu tête malgré mon comportement. Et face à Adèle aussi !

– Ça n'avait rien de classe ça, j'étais juste en colère.

Alec s'allonge à côté de moi, emprisonnant mon bras sous son cou. Je me tourne pour être face à lui et admire la douceur de ses traits en cet instant. Je n'ose pas briser le silence qui tout à coup s'est installé et le regarde fermer les yeux, froncer légèrement les sourcils et prendre une inspiration. Mille émotions s'agitent en moi et, quand il replonge son regard dans le mien, je sais que c'est son cœur qu'il s'apprête à ouvrir.

– Si la colère est ton moteur, le mien est la peur.

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