Scent of Love

CHAPITRE 87 : Messages

À peine la touche « OK » pressée, mon téléphone se met à sonner et à vibrer pendant de longues secondes. Je regarde le décompte des messages et des appels manqués augmenter au fur et à mesure de sa mise à jour et je suis choqué du nombre de notifications. Il y a une centaine de textos et une cinquantaine d'appels. À mes côtés, Alec se penche pour regarder l'écran entre mes mains. Il commente :

– J'ai l'impression qu'on va y passer un petit moment.

– Oui, désolé. Tu veux un thé ? Un café ?

Alec se lève en même temps que moi et me prévient :

– Hep, hep, hep, pose moi ces fesses sur ce canapé ! Ne crois pas que je vais te laisser fuir maintenant, mon petit. Je vais me faire un café et te préparer un thé, mets le haut-parleur.

– Pff, tu t'es pris pour mon grand-père ou quoi ?

Je pose le téléphone sur la table devant moi et lance ma messagerie vocale. La voix d'Alec suit celle du répondeur mais j'ai à peine le temps d'entendre ses premiers mots qu'il se précipite pour passer au message suivant. Une fois, puis deux, puis trois. Il finit par reposer mon téléphone et il me prévient à voix basse, alors que la voix de Sophie sort de mon portable :

– On a dit « quand je serai parti », je te fais confiance !

Je lui tire la langue en riant avant de me concentrer sur la voix de mon amie : « On ne t'a pas vu aujourd'hui et tu ne réponds pas aux messages. J'espère que ça s'est bien passé avec Alec ce week-end... En tous cas, si tu as besoin de parler, n'hésite pas. » Je suis touché par la prévenance de Sophie et je comprends mieux pourquoi j'ai reçu plusieurs appels d'Alec. Je l'avais presque oublié, mais je lui ai posé un lapin en partant. Je profite des quelques secondes où le répondeur m'indique les informations du prochain message pour le regarder. Ou plutôt son dos. Je me lève rapidement dès que j'entends sa voix et passe au message suivant. Cette fois, c'est Ejaz qui panique : « Nathan ! Réponds mec, je flippe grave là ! Sophie pense que t'étais pas au courant pour Alix et Pierre, 'fin pour ce qu'ils t'ont fait, tu vois. Si c'est vrai, ça veut dire que c'est moi qui te l'ai appris et je me souviens plus trop mais je crois que j'ai été un peu cash et... merde. Réponds s'te plait ! » Vient ensuite un nouveau message de sa petite amie : « Nathan, Ejaz m'a parlé de votre discussion et... je suis désolée que tu l'aies appris de cette façon... Alix m'avait dit qu'ils allaient bientôt t'en parler avec Pierre et... je ne sais pas. Je m'étais dit que c'était à eux de le faire et je te l'ai caché aussi et... je suis désolée. Je me suis trompée, pardon. »

Je mets le message sur pause, les larmes aux yeux. Je ne m'étais pas aperçu que j'avais pu faire souffrir mes amis et la voix tremblante de Sophie m'envoie cette réalité au visage. Alec, tout juste réinstallé à mes côtés, embrasse ma joue. Je lui dis, d'une toute petite voix :

– Je ne pensais pas que je pouvais blesser qui que ce soit en partant. Je voulais juste prendre du temps pour moi, m'éloigner de tout ce qui me faisait du mal...

– T'éloigner de moi ?

– Aussi...

– Je suis désolé pour toutes les horreurs que je t'ai dites. Nathan, je n'en pensais pas un mot, je...

– Je sais. Maintenant je sais, mais ce n'est pas ça, tu te trompes ! Évidemment que ça m'a fait mal d'entendre que tu ne croyais pas à la sincérité de mes sentiments et que tu n'en avais peut-être pas pour moi mais ce jour-là, je... j'étais décidé à avancer avec toi malgré tout mais... Ah, tout est si embrouillé ! Si ça n'allait pas avec toi, j'avais des amis sur qui compter et vice-versa. Mais quand j'ai appris ce qu'ils me cachaient et que je n'ai pas pu me réfugier auprès de toi, je me suis juste senti incroyablement bête et effroyablement seul. Alec, je... je suis passé te voir vendredi après les cours. J'étais devant chez toi quand tu as pris cette femme dans tes bras et j'ai pensé que...

Je n'arrive pas à finir ma phrase. Alec me regarde sans avoir l'air de comprendre et je vois, à son froncement de sourcils et aux mouvements de ses iris, qu'il cherche à se remémorer. Soudain, ses yeux s'agrandissent et me fixent :

– Tu m'as vu avec Klára !