CHAPITRE 97 : Timidité

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Je ris tout seul en repensant à ma journée. Je crois que je ne réalise que maintenant à quel point je suis chanceux d'être si bien entouré.

– Miaou !

Je me baisse pour prendre Tsuki dans mes bras et la poser sur le plan de travail avant de sortir un sachet de pâtée :

– Oui, oui, toi aussi j'ai beaucoup de chance de t'avoir, espèce de ventre sur pattes !

Une fois la bête féroce nourrie, je m'empresse d'envoyer un SMS à Amir pour remercier tout le monde au foyer et donner de mes nouvelles. Je ne regrette pas une seule seconde d'être revenu et même si je sais bien qu'il y aura encore des moments difficiles, je me sens prêt à les affronter ! D'ailleurs, en parlant de ça... Je baisse le capot de mon ordinateur pour ne plus voir la quantité pharaonique de cours que j'ai à rattraper. J'ai fait assez d'efforts pour aujourd'hui et de toute façon, je sais pertinemment que je n'arriverai pas à me concentrer. Alec vient ce soir et... je ne sais pas. Je crois que j'ai le trac. Rien que de repenser à ses messages vocaux suffit à me monter le rouge aux joues et je me surprends à les réécouter encore et encore, me provoquant à chaque fois une sensation de papillons dans le ventre.

Le bruit de la sonnette me fait sursauter et j'appuie convulsivement sur le bouton rouge de mon téléphone. Mes mains tremblent et j'ai du mal à respirer. Je suis tout à la fois excité et terrorisé. Mais qu'est-ce qui m'arrive ?! J'ai l'impression que je suis sur le point de passer un oral crucial pour mon avenir que je n'ai pas du tout révisé ! Je me claque les joues. Calme-toi Nathan, c'est Alec. Rien n'a changé. Non, c'est faux. Tout a changé ! Depuis que je suis certain de ses sentiments pour moi, j'ai peur de tout gâcher. La sonnette retentit de nouveau et la tension en moi augmente encore. Je m'oblige à respirer et me dirige péniblement vers la porte d'entrée que j'ouvre après avoir pris une dernière longue inspiration.

– Salut.

L'expression sur le visage d'Alec ne me plaît pas du tout et je me mets tout à coup à paniquer.

– Désolé ! J'étais, ahem, j'étais au toilettes. C'est pour ça que j'ai tardé à venir t'ouvrir.

Mais quel boulet ! Ça va pas de dire un mensonge pareil ? Tu veux pas inventer des détails aussi ? Le silence qui suit est gênant mais, heureusement, ne dure pas très longtemps. C'est Alec qui y met un terme en cessant d'afficher son faux sourire à la suite d'un soupir :

– Pardon, je... Pendant un moment je me suis senti comme Schrödinger et son chat.

– Hein ? C'est moi ton chat ?

– Haha, non, toi tu es mon lapin.

Je feins d'être choqué et de lui fermer la porte au nez. Alec la bloque et se glisse in extremis dans le petit studio en riant :

– Hahaha ! Pardon, mais comme t'as rien dit ce matin, j'ai pensé avoir enfin trouvé le surnom qui t'allait.

Je fronce les sourcils et croise les bras :

– Je comprends rien à ton charabia ! Humpf !

La main qui se pose délicatement sur ma joue me fait vibrer et je m'adoucis instantanément. Alec m'explique :

– Disons que mon esprit et mon intuition ne sont pas encore en phase.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

– Qu'instinctivement, je savais que tu étais là mais que j'avais quand même peur que tu aies encore disparu.

– Je te l'ai dit, je ne partirai plus sans prévenir...

Alec me sourit et, sans que j'y sois vraiment préparé, m'embrasse. Je me laisse faire, à nouveau stressé : j'ai l'impression que je ne sais plus comment m'y prendre ! Mes mains sont moites et je ne sais pas ce que je dois en faire ni où les poser. Et puis j'ai chaud, très chaud. Je n'ose imaginer à quel point je suis rouge lorsque Alec reprend ses distances pour me regarder avec sérieux.

– Ça va ?

Je hoche la tête de haut en bas avec vigueur, me donnant presque la nausée. Alec me scrute avec attention et me demande :

– J'imagine que tu as écouté mes messages ?

Nouvel hochement, plus timide cette fois. J'ai l'impression de fondre dans les bras qui m'entourent tout à coup et je me blottis dans la douce chaleur du torse de mon alpha. Son rire proche de mon cou me fait des chatouilles et je me sens enfin détendu.

– Tu vois qu'il fallait me laisser les supprimer ! Maintenant t'es tout timide et moi aussi ! 

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