Scent of Love

CHAPITRE 102 : Chaleurs

J'ai chaud. J'ai tellement chaud... Mon corps est en sueur et je sens que mes chaleurs approchent, ce n'est plus qu'une question de minutes. Allongé à mes côtés, Alec me caresse les cheveux. L'odeur qu'il dégage est douce et réconfortante. Bientôt, je ne la percevrai plus que comme celle d'un mâle alpha à qui je vais supplier de me faire un enfant. Je déteste ça. Je jette un énième coup d'œil aux seringues usagées sur la table de chevet. Ça va aller...

– Ça va aller Nathan, tout va bien se passer.

– Pff, arrête un peu de lire dans mes pensées. Tant que tu es avec moi, je sais que tout ira bien. Mais là, j'avoue que j'ai un peu peur. Je ne vais plus être moi et je... je ne sais pas ce que je pourrais te faire.

Alec touche du bout des doigts le métal qui orne mon cou et me dit, avant de m'embrasser :

– C'est ma réplique, ça.

Je me glisse dans ses bras et le serre fort contre moi, intensifiant notre baiser qui n'a plus rien de chaste. J'ai peur... Je ferme les yeux pour me focaliser sur l'odeur si rassurante des pâquerettes. Je sens que ça vient, je perds le contrôle, je...

– Nathan, regarde moi.

Je m'exécute et presque instantanément, je suis pris dans un tourbillon coloré. Tout disparaît autour de moi et je me retrouve dans une forêt, entièrement nu. Le vent qui glisse sur ma peau fait se relever tous les poils sur mon corps dans un frisson infini. Alec, devant moi, me fait signe d'avancer. Je glisse ma main dans la sienne et elles s'entremêlent lentement. Sa chaleur irradie et se propage lentement en moi, remontant mon bras, fuyant vers mon épaule, mon torse, mon visage, mes jambes. Je me saisis de son autre main que je serre fort entre la mienne, pour augmenter encore cette sensation si agréable. Peu à peu, nos corps se rapprochent, se collent et fusionnent. Je ferme les yeux et crie de plaisir alors que je passe à travers Alec. Je me noie, je crie, je panique, je dois remonter à la surface. J'ouvre les yeux, je suis debout au milieu d'un océan azur qui se confond avec le bleu si clair du ciel. Le soleil pâle qui se reflète dans l'eau projette sa chaleur sur mon corps. Et j'ai chaud. Et j'ai froid. Alec est derrière moi, en moi, il me remplit, me comble et me complète. Je soupire de bonheur et le décor craquèle, se fissure et vole en éclat autour de nous. Je ferme les yeux pour mieux supporter le souffle de la détonation qui emporte tout avec elle. Une lumière aveuglante m'oblige à m'y reprendre plusieurs fois, mais je finis par ouvrir les yeux pour réaliser que je suis au milieu d'un champ de pâquerettes. Des centaines de milliers de fleurs m'entourent, blanches comme la neige et renfermant le soleil en leur centre. Leur odeur est entêtante, enivrante. Je regarde autour de moi, à la recherche d'Alec. Où est-il ? Je ne le vois pas ! Pourtant, je sens sa présence, il est là. Oui, il ne pouvait être qu'ici, tout au fond de mon cœur, mêlé à mon âme. Je regarde ma main pour réaliser que ce n'est pas vraiment la mienne. Je suis en lui, et il est en moi. Nous sommes là, ensemble, entiers, maintenant et à jamais.

– Nathan... Nathan !

– Alec !

La danse de mes hanches cesse alors que nous savourons notre plaisir en jouissant ensemble, moi sur lui, lui en moi. Je m'écroule sur mon amant, haletant. J'en veux plus, encore plus, toujours plus. Je lèche sa joue salée et mordille sa lèvre inférieure avec envie avant de lui demander :

– Fais moi un enfant...

Alec grogne et, sans que nos corps jamais ne se séparent, nous retourne et reprend ses va-et-vient en moi, s'insinuant toujours plus fort, toujours plus loin. Je tremble, je vibre et je frissonne. Je crie, je supplie et je jouis. Puis j'inspire, j'expire et j'attire Alec pour le serrer dans mes bras. Je suis si fatigué...

– Dormir...

La chaleur et le rythme constant des battements de cœur d'Alec m'accompagnent progressivement vers un sommeil profond où seuls ses derniers mots résonnent : je t'aime.