CHAPITRE 47 : Petit ami

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J'ouvre la porte et remarque immédiatement la petite boule de poils qui vient se frotter contre mes jambes. Je la prends dans mes bras et me confonds en excuses :

– Pardon Tsuki, je t'ai complètement oublié !

– Oh ! Elle s'appelle Tsuki alors ?

Je regarde l'inconnue et lui réponds :

– Oui, merci mille fois de vous en être occupé ! J'espère qu'elle n'a pas été trop sauvage ?

– Non, elle a été très mignonne. Je m'appelle Letty au fait, et toi ?

– Tu n'avais pas le droit de faire ça.

Letty et moi nous retournons vers Alec et sa sœur, qui lui rétorque :

– Tu as raison, je te prie de m'excuser. Cependant, il était trop risqué de te laisser passer ton rut seul dans l'état dans lequel tu étais. Mon autre option était de t'emmener à l'hôpital et tu sais ce...

– Ton autre option était de me laisser tranquille.

– C'est inenvisageable, tu es mon frère.

Je remarque qu'Alec resserre ses poings et ne dit rien. D'un coup, Adèle se tourne vers moi :

– Nathan, je vous présente également mes excuses. J'aurais dû vous demander votre avis et vous laisser prendre la décision finale. En tant que lié, je pense que vous êtes le plus apte à vous prononcer sur ce sujet. Mais vous sembliez tellement perdu que j'ai paniqué également.

Je ne sais pas quoi lui dire et lâche Tsuki qui s'agite dans mes bras. Au même moment, je sens le bras d'Alec qui glisse sur mon dos pour me prendre par la taille et me ramener à lui.

– En tant que petit ami.

– Pe... Petit ami, dis-tu ?

Un grand sourire se dessine sur le visage d'ange d'Adèle, lui donnant des traits presque enfantins. Ses yeux pétillent et elle sautille sur place en s'exclamant :

– C'est formidable ! Félicitations ! Je suis tellement heureuse ! Je dois avouer que je désespérais de te voir trouver quelqu'un mais c'est enfin arrivé. Nathan, prenez bien soin de mon petit frère.

Je souris à Adèle et me tourne vers Alec, crispé. Une question me brûle les lèvres et je ne sais pas si je peux la poser maintenant. Je me retiens et reporte mon regard sur sa sœur en souriant :

– Je ferai de mon mieux pour ne pas l'assassiner dans son sommeil !

Nous rions et alors qu'Adèle me gratifie d'un « Bon courage », Alec murmure à mon oreille :

– Je ferai de mon mieux pour que tu n'aies jamais envie de le faire.

Je rougis et remarque le regard entendu qu'échangent les deux femmes. Letty nous propose :

– J'ai préparé de quoi déjeuner, vous préférez manger maintenant ou aller vous laver ?

Lors du repas, j'apprends que Letty est une amie qu'Adèle a rencontré lors de ses études de médecine. Mais alors que l'une a continué, l'autre s'est réorientée pour entrer en école d'arts et devenir illustratrice. Ce n'est qu'à ce moment que je remarque le capharnaüm de crayons colorés et de feuilles cartonnées sur la table basse qui était vide à mon arrivée.

– Je suis restée dans le salon pendant la durée de ton rut et j'ai pu avancer sur quelques projets, mais je dois avouer que j'ai hâte de rentrer !

Sans trop savoir pourquoi, je prends la parole pour m'excuser mais Letty me fait un clin d'œil et me précise :

– Ne t'inquiètes pas, j'ai été payée pour ce « service ». Tu sais, c'est assez courant pour une personne bêta d'être appelé pendant les chaleurs ou les ruts, après tout, nous sommes les seules à pouvoir intervenir sans être affectées par vos phéromones.

– Intervenir ?

Alec grogne presque. Son regard glisse de Letty à Adèle qui lui répond sans sourciller :

– Tu as bien entendu. Tu étais malade et Nathan m'a paru si dérouté par la situation que je ne pouvais me permettre de vous laisser sans surveillance.

Je remarque la crispation sur le visage d'Alec et mon cœur se serre. Il ouvre la bouche mais sans que je ne puisse me contrôler, je réagis et ma main se pose sur la sienne alors que je me redresse pour m'adresser à Adèle :

– Je suis désolé de t'avoir paru si peu digne de confiance et merci d'avoir pris soin de nous.

Adèle porte sa fourchette à sa bouche et commente :

– Voilà quelqu'un de raisonnable.

La main dans la mienne se resserre et je coupe Alec une fois de plus :

– Par contre, j'aimerais être le seul à pouvoir le voir nu et à coucher avec lui. Je ferais ce qu'il faut pour ne plus t'inquiéter, mais tu ne peux pas t'immiscer comme ça entre nous.

Alec porte ma main à sa bouche pour y déposer un baiser et ajoute, avec un sourire triomphant :

– Je n'aurais pas dit mieux ! Écoute donc mon petit ami !

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